La 88e édition du Congrès de l’Acfas s’est déroulée du 3 au 7 mai 2021. Une semaine complète d’événements, de colloques et de discussions sur la recherche et le savoir. Nos membres réguliers, Louise Bienvenue, professeure d’histoire à l’Université de Sherbooke, et Donald Fyson, professeur au Département des sciences historiques de l’Université Laval, y étaient présents.
Louise Bienvenue présentait pour sa part la communication « “Ce n’est pas tous les jours qu’une étudiante a la chance d’écrire à un auteur”. Marie-Claire Daveluy (1880-1968), telle qu’éclairée par ses archives », le 5 mai 2021, dans le cadre du colloque Dans un monde d’hommes : femmes, archives et histoire de l’imprimé au Québec.
Résumé : Reconnue comme pionnière de la littérature de jeunesse et de la bibliothéconomie au Canada français, Marie-Claire Daveluy ne fait pas partie des oubliées de l’histoire de l’imprimé. Cantonnée à ces secteurs toutefois, la connaissance que nous avons de ses contributions demeure partielle. L’exploration de son fonds d’archives permet d’éclairer plus largement son rapport au livre. Dans cette communication, j’examinerai son rôle de cheville ouvrière au sein d’associations d’écrivains et de bibliothécaires, ses efforts pour la promotion de la lecture ainsi que son statut d’auteure vedette et de mentor auprès de ses lecteurs et lectrices.
Donald Fyson a quant à lui participé au colloque Les tribunaux comme objet de recherche en sciences humaines et sociales en présentant la communication « Les historien.ne.s et l’histoire des tribunaux au Québec » également le 5 mai 2021.
Résumé : Cette communication brosse un portrait synthétique de la manière dont les historien.ne.s ont abordé l’histoire des tribunaux québécois, en tant qu’objet de recherche distinct, depuis le milieu du XIXe siècle jusqu’à nos jours. D’abord l’oeuvre surtout de juristes-historiens, l’histoire institutionnelle des tribunaux a rapidement attiré l’attention d’historiens érudits s’intéressant au régime français et aux débuts du régime britannique. Il fallait toutefois attendre l’emploi systématique des archives judiciaires nouvellement accessibles par les tenants de l’histoire sociale, pendant les années 1970 et 1980, pour que des historien.ne.s commencent à se questionner sur le fonctionnement concret des institutions productrices de ces sources si éclairantes sur des questions comme les rapports de classe et de genre ou encore interethniques. Ce n’est que plus récemment encore que les historien.ne.s se sont intéressés aux tribunaux en soi, autour de questions comme leur insertion dans les structures étatiques, leur contribution à la formation de l’État au Québec, ou leur importance comme lieux d’exercice du pouvoir, social comme étatique. Même là, la recherche s’est concentrée pour l’essentiel sur la période jusqu’au début du XXe siècle. Ce retard relatif (comparé à l’histoire des tribunaux en l’Angleterre ou en France, par exemple) est en partie le reflet de la nature de l’histoire sociale pratiquée au Québec, mais aussi des sources disponibles.