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Les institutions présentées plus bas sont celles qui ont été étudiées et géolocalisées pour le projet sur le réseau d’institutions de régulation sociale de Montréal entre 1841 et 1921.
Hôtel-Dieu
But : Hôpital
Congrégation ou association : Hospitalières de Saint-Joseph
Année de fondation : 1642
Description :
Inauguré en 1642, l’Hôtel-Dieu est la première institution hospitalière ouverte à Montréal. L’institution est fondée par la Société de Notre-Dame de Montréal, alors propriétaire de l’Île. L'œuvre est d’abord confiée à Jeanne-Mance, cofondatrice de Montréal. En 1673, la congrégation des Hospitalières de Saint-Joseph en prennent la charge. L'Hôtel-Dieu est d’abord et avant tout une institution de prise en charge des populations miséreuses et indigentes: c’est la misère, tout autant que la pathologie, qui pousse les malades à demander la charité hospitalière.
Au milieu du XIXe siècle, face à l’augmentation d’une population urbaine de plus en plus précaire, les locaux de l’établissement du Vieux-Port deviennent rapidement surpeuplés. Les religieuses prennent alors la décision de déménager l’Hôpital dans une institution plus vaste, et en retrait de l'effervescence du port et située sur les flancs du Mont-Royal.
Au tournant du XXe siècle, l’Hôtel-Dieu se transforme pour devenir un hôpital des plus modernes. L’établissement développe des soins médicaux spécialisés, notamment ceux de la chirurgie moderne. Toujours en activité, l’établissement est aujourd’hui affilié au Centre Hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM).
Crédit photo : Vue prise du pied du Mont Royal, Hôtel-Dieu, Montréal, Coteau Landing :E. Stevens, 190?, BAnQ.
Adresse en 1841 : Saint Joseph
Adresse en 1861 : Upper Saint-Urbain
Adresse en 1881 : Des Pins
Adresse en 1901 : 240 des Pins Ouest
Adresse en 1921 : 49 des Pins Ouest
Hôpital Général de Montréal
But : Hospice pour les indigents: enfants, vieillards, invalides
Congrégation ou association : Soeurs Grises
Année de fondation : 1893
Description :
L’Hôpital Général ouvre ses portes au début de la colonisation française, alors que Montréal n'est encore qu’un village. L’édifice en pierre est construit à l’extérieur des fortifications de Montréal. L'œuvre, administrée par la congrégation des Frères Hospitaliers de la Croix et de Saint-Joseph (mieux connu sous le nom des Frères Charon), accueille des pauvres ou des malades, qui n’ont pas de famille ou de réseau pour les prendre en charge. Sous les Frères Charon, l’Hôpital-Général connait de nombreuses difficultés, surtout quant au recrutement du personnel religieux. Après le décès de Charon de la Barre en 1719, la survie de cette œuvre de charité se retrouve encore plus menacée. Son successeur, Louis Turc de Castelveyre (frère Chrétien) contracte de nombreuses dettes au nom de l’Hôpital. Les installations tombent rapidement en décrépitudes, et les pauvres hébergés y végètent en petit nombre, selon des observateurs de l’époque. La communauté des Frères Charon quitte définitivement l’institution en 1745, laissant aux Sulpiciens de Montréal la tâche de trouver de nouveaux administrateurs.
En 1747, les Sulpiciens confient l’administration de l’Hôpital au Sœurs de la Charité (communément appelées les Sœurs Grises), qui lui donnent un nouveau souffle. Elles y fondent diverses œuvres, qui ont toutes pour but de prendre en charge les populations marginales de la ville. Ainsi ce que l’on appelle l’Hôpital Général de Montréal regroupe diverses œuvres dont la Crèche d’Youville pour enfants abandonnés, l’Orphelinat Saint-Mathieu, le Foyer Saint-Mathieu pour vieillards, un asile pour prostituées, et un dispensaire pour les malades indigents. Les conditions de vie y sont extrêmement difficiles. Entre autres, la crèche connait des taux de mortalité́ catastrophiques. En 1875, 88 % enfants admis y meurent avant d’atteindre l’âge d’un an.
Suite à de nombreuses inondations printanières, les Sœurs Grises font construire un nouvel établissement plus au nord encadré par les rues Sainte-Catherine Ouest, Guy, Dorchester (René-Lévesque) et Saint-Mathieu. Elles y emménagent en 1871 et l’Hôpital continue de jouer un rôle central au sein du réseau charitable montréalais. L’institution se démarque par son envergure: en 1920, l'œuvre héberge 210 vieillards, 100 enfants, et 170 nouveau-nés, en plus des 230 religieuses qui y travaillent et y résident.
Malgré tout, l’institution vient à manquer d’espace afin d’accueillir des indigent.e.s de tout âge. En 1924, la communauté déplace l’œuvre de la Crèche d’Youville ainsi que l’Orphelinat Saint-Mathieu dans un nouveau bâtiment de Côte-de-Liesse. L’Hôpital Général situé sur la rue Guy se spécialise dès lors dans l’hébergement de personnes âgées jusqu’aux années 1970, moment où le bâtiment ne répond plus aux normes de santé et de sécurité alors en vigueur. Loin d’abandonner leur mission charitable, la congrégation des Sœurs Grises de Montréal ouvrira au fil des ans diverses œuvres pour les populations vulnérables de Montréal, dont des centres de jours et des maisons d’hébergements temporaires.
L’édifice connu sous le nom d’Hôpital Général a aussi été la Maison-mère de la congrégation des Sœurs Grises de Montréal, jusqu’à leur départ en 2013. Les installations patrimoniales, acquises par l’Université Concordia, sont maintenant dédiées au service de la clientèle étudiante de l’établissement d’enseignement supérieur.
Crédit photo : General Hospital, founded 1693 L’Hopital général fondé en 1693, Montreal: Illustrated Post Card Co., BAnQ
Adresse en 1841 : Foundling
Adresse en 1861 : Foundling
Adresse en 1881 : 390 Guy
Adresse en 1901 : 390 Guy
Adresse en 1921 : 390 Guy
Orphelinat Saint-Mathieu
But : Orphelinat
Congrégation ou association : Soeurs Grises
Année de fondation : 1748
Description :
L'œuvre de l’orphelinat Saint-Mathieu débute en 1748, à l’initiative de la congrégation des Soeurs Grises. Logé dans les locaux de l'Hôpital Général de Montréal, l'établissement héberge en moyenne 570 enfants. Bien que les pensionnaires soient dits « orphelins », la plupart y sont placés par l’un de leurs parents. L’orphelinat est utilisé par certaines familles pauvres pour assurer la subsistance de leur enfant, lorsque la famille traverse une période économique difficile. D’autres pensionnaires sont effectivement orphelins de père et de mère, ou sont des enfants « illégitimes », recueillis par les Soeurs Grises à leur naissance.
Les pensionnaires de l’orphelinat Saint-Mathieu reçoivent une éducation catholique, et suivent leur cours primaire dans les locaux de l’institution. Un enseignement ménager est également dispensé aux jeunes filles. Le séjour à l’orphelinat se termine lorsque les jeunes atteignent l’âge de 12 ans. Certains retournent alors dans leur famille, tandis que d’autres sont envoyés dans des institutions pour adolescent.e.s. Certaines filles sont quant-à-elles placées comme domestiques dans des familles aisées.
Durant ses 165 ans d’existence, l'œuvre aura accueilli plus de 5 800 orphelin.e.s des deux sexes. Elle ferme ses portes en 1914, alors que les religieuses et leurs pensionnaires déménagent dans un nouvel établissement plus vaste et en retrait de la ville : l’Orphelinat Notre-Dame-de-Liesse.
Crédit photo : Hôpital Général vers 1865 / Reproduction d’Edgar Gariépy, CA M001 BM042-Y-1-P0709, Ville de Montréal, Section des archives.
Adresse en 1841 : Foundling
Adresse en 1861 : Foundling
Adresse en 1881 : 25 Saint-Mathieu
Adresse en 1901 : 25 Saint-Mathieu
Crèche d’Youville
But : Crèche pour enfants abandonnés ou orphelins
Congrégation ou association : Soeurs Grises
Année de fondation : 1754
Description :
La Crèche d’Youville est fondée en 1754 par les Sœurs Grises de Montréal. Logée dans la Maison Mère des Soeurs Grises sur la rue des Commissaires, l’établissement accueille les nouveaux-nés abandonnés. Après des débuts modestes, elle devient au XIXe siècle le plus important établissement de ce type au Québec. Entre 1801 et 1870, on y recueille plus de 15 000 enfants. Toutefois, le taux de mortalité des enfants est énorme : les registres de l’établissement indiquent qu’entre 80% et 90% des enfants y décèdent.
Le recours à ce type d’institution constitue souvent la solution la moins dommageable pour les jeunes mères qui ne peuvent élever leur enfant, principalement pour des raisons d’illégitimité. Les Sœurs assurent la garde de ceux et celles qui n’ont pas été adopté jusqu’à l’âge de douze ans. En plus de l’entretien physique et matériel des enfants déposés chez elles, les sœurs leur assurent une certaine éducation.
En 1870, les fréquentes inondations et la population toujours croissante des œuvres de la Maison Mère des Sœurs Grises poussent ces dernières à déménager à l’angle des rues Dorchester et Guy. En 1924, les locaux devenus trop exigus, la Direction générale de la communauté des Soeurs Grises décide de construire, avec l’aide du gouvernement provincial, une imposante bâtisse afin d’y loger la Crèche d’Youville. Située à proximité de Ville Saint-Laurent, sur le chemin de la Côte-de-Liesse, l’établissement peut désormais héberger environ 700 enfants, âgés de 1 jour à 6 ans. L’œuvre demeure en activité jusqu’en 1972, date à laquelle elle doit fermer ses portes en raison de la dégradation du bâtiment, ainsi que d’une importante diminution du nombre d’enfants admis.
Crédit photo : L’hôpital général des Soeurs grises à Montréal, Haberer, Eug., L’Opinion publique, Vol. 6, no 49 (9 décembre 1875), p. 582, BAnQ.
Adresse en 1841 : Foundling
Adresse en 1861 : Foundling
Adresse en 1881 : 390 Guy
Adresse en 1901 : 390 Guy
Adresse en 1921 : 390 Guy
Montreal General Hospital
But : Hôpital
Année de fondation : 1819
Description :
Au début du XIXe siècle, peu d’institutions montréalaises sont dédiées à la prise en charge des malades pauvres. La fondation du Montreal General Hospital vise à combler ce vide. À partir de 1819, l’institution accueille dans ses salles communes les malades et les indigents de la ville. L’hôpital est d’abord logé dans un petit édifice de 24 lits sur la rue Craig. Faute d’espace, il déménage rapidement dans un établissement plus vaste sur la rue Dorchester.
Jusqu’au milieu du XIXe siècle, c’est la misère, tout autant que la pathologie, qui pousse les malades à demander la charité hospitalière. Le General Hospital est d’abord et avant tout une institution de prise en charge des populations miséreuses et indigentes, et ceux qui en ont les moyens préfèrent éviter cette humiliation en étant soignés à domicile. La perception de l’institution change toutefois dans les dernières décennies du XIXe siècle. L’établissement offre désormais des soins médicaux spécialisés, notamment ceux de la chirurgie moderne. L’hôpital devient un lieu de formation et de recherche associé à l’Université McGill.
Aujourd’hui localisé sur l’avenue des Pins, au flanc du mont Royal, le Montreal General Hospital est toujours en activité. L’établissement est affilié au Centre universitaire de santé McGill (CUSM).
Crédit photo : Montreal General Hospital, Albums Massicotte, c.1900, BAnQ
Adresse en 1841 : 104 Dorchester
Adresse en 1861 : 104 Dorchester
Adresse en 1881 : 424 Dorchester
Adresse en 1901 : 536 Dorchester Est
Adresse en 1921 : 20 Dorchester Est
Protestant Orphan Asylum
Autres appellations : Montreal Protestant Orphan and Convalescent Home
But : Orphelinat
Année de fondation : 1822
Description :
Le Protestant Orphan Asylum (POA) est fondé en 1822. L'œuvre est administrée par un comité de femmes bourgeoises composé de quatre directrices et vingt-deux autres dames patronnesses. Le but de l’institution est d’héberger et d’éduquer de jeunes orphelins qui ont perdu leurs deux parents et qui sont sans soutien familial. Les enfants admis à l'institution ont entre trois et quatorze ans.
Depuis les années 1880, l'oeuvre assure également la formation professionnelle des orphelins. Après avoir terminé leur cours élémentaire, les jeunes filles sont formées à « l’art ménager ». Si elles sont jugées aptes au travail de domestique, elles sont envoyées au service dans les maisons bourgeoises à l’âge de 16 ans. Les garçons apprennent quant à eux des métiers manuels et sont placés sur des fermes, dans des industries ou bien dans des bureaux dès l’âge de 12 ans. L’œuvre héberge en général une trentaine de pensionnaires à la fois. Au total, entre 1822 et 1900, 939 enfants sont admis à l’institution.
En 1849, grâce à des dons de plusieurs hommes d’affaires anglophones, l’institution prend possession d’un établissement permanent sur la rue Sainte-Catherine. En 1894, face à la demande grandissante d’assistance, l’œuvre déménage à nouveau pour s'installer dans le quartier Côte-des-Neiges. Grâce à ce bâtiment plus spacieux, l'établissement est en mesure d'élargir sa mission. Il ouvre désormais ses portes aux enfants pauvres dont les parents sont encore vivants, en plus d’établir un service de convalescence pour femmes et enfants.
En 1946, la Société fusionne avec la Montreal Ladies' Benevolent Society. La nouvelle organisation, aujourd'hui nommée Summerhill Homes, gère des foyers de groupe pour les jeunes vulnérables depuis 1970.
Crédit photo : Protestant Orphan Asylum, Albums Massicotte, 1875, BAnQ.
Adresse en 1841 : 44 Saint-Antoine
Adresse en 1861 : 531 Sainte-Catherine
Adresse en 1881 : 1445 Saint-Catherine
Adresse en 1901 : 29 Summerhill
Adresse en 1921 : 29 Summerhill
Asile de la Providence de Montréal
Autres appellations : Asile de Montréal pour femmes âgées et infirmes
But : Hospice pour femmes âgées, infirmes ou malades
Congrégation ou association : Soeurs de la Providence
Année de fondation : 1830
Description :
Dans les années 1830, Émilie Tavernier-Gamelin accueille chez elle des femmes âgées indigentes. Aidée de quelques autres membres de l’association laïque des Dames de la Charité elles ouvrent à Montréal un asile pour femmes âgées et infirmes. L’œuvre gagne rapidement la sympathie de la population montréalaise, et particulièrement celle de l’évêque Bourget. Deux ans plus tard, Bourget fait construire un établissement permanent pour l’Asile à l’angle des rues Saint-Hubert et Sainte-Catherine. Émilie Tavernier-Gamelin, nommée fondatrice du nouvel Asile de la Providence, prend l’habit religieux l’année suivante en compagnie de neuf de ses compagnes. C’est ainsi que voit le jour la communauté des Sœurs de la Providence.
La vocation de la nouvelle institution s’articule autour de quatre missions principales. L’œuvre est tout d’abord un asile procurant l’hébergement aux pauvres et aux vieillards. Les Sœurs de la Providence assurent également des visites à domicile, afin de dispenser des soins aux malades et de leur distribuer de la nourriture, des vêtements, du bois, et des médicaments. L’Asile dispose d'un dispensaire, où les populations du quartier peuvent obtenir des soins médicaux. Finalement, l’institution sert de « dépôt des pauvres » : on y distribue des vêtements et des repas. Dans les années 1840, entre 400 et 500 personnes s’y présentent deux fois par jour pour recevoir de la soupe et des sandwichs.
En tant que première institution des Sœurs de la Providence, l’œuvre joue également un important rôle symbolique, et fait office de pôle pour les activités de la communauté religieuse. Ce rôle central perdure même après l’ouverture d’une nouvelle maison mère pour la communauté en 1888. Plusieurs œuvres, qui prennent par la suite la forme d’institutions distinctes, sont d’abord inaugurées à l’Asile de la Providence. Entre autres, l’établissement sert de berceau au futur Asile Saint-Jean-de-Dieu, dédié au soin des aliénés mentaux. L’Institut Bruchési, un hôpital pour tuberculeux, voit lui aussi le jour à l’Asile de la Providence.
Crédit photo : Asile de la Providence, Le Diocèse de Montréal à la fin du dix-neuvième siècle, Gaspard Dauth et al., 1900, BAnQ
Adresse en 1841 : Sainte-Catherine
Adresse en 1861 : Sainte-Catherine
Adresse en 1881 : 746 Sainte-Catherine
Adresse en 1901 : 1631 Sainte Catherine Est
Adresse en 1921 : 369 Sainte-Catherine Est
Montreal Ladies’ Benevolent Society
Autres appellations : Montreal Ladies’ Benevolent Institution
But : Hospice pour les veuves et les orphelins; École d’industrie
Congrégation ou association : Ladies Benevolent Society
Année de fondation : 1832
Description :
En 1832, une épidémie de choléra frappe durement Montréal, entraînant une mortalité sans précédent. Face à cette situation dramatique, la Montreal Ladies' Benevolent Society (LBS), une association de femmes protestantes issues de la classe moyenne élevée, qui s’était dissoute dix ans plus tôt, prend la décision de se reformer. Le groupe ouvre un asile sur la rue Saint-Laurent afin d’accueillir des veuves, qui ont pour la plupart perdu leur mari en raison de l’épidémie, ainsi que des orphelins. En 1834, 29 veuves et 51 enfants trouvent refuge à l’asile. La plupart d'entre eux appartiennent à des familles migrantes. Une enseignante est embauchée pour veiller à l’éducation des enfants.
L'institution devient rapidement la principale ressource utilisée par les parents protestants qui sont incapables de subvenir aux besoins de leurs enfants. L'œuvre comprend également une soupe populaire, ainsi qu’un bureau de placement pour domestiques. Entre 1883 et 1923, la Montreal Ladies' Benevolent Society agit également à titre d’école industrielle. Elle demeure la seule institution pour enfants protestants de ce genre jusqu’en 1916. En parallèle, l'oeuvre poursuit sa mission d'hébergement des femmes âgées ou malades. Entre 1854 et 1900, une aile spéciale de l'établissement est réservée aux femmes convalescentes.
L'institution poursuit ses activités durant tout le XIXe siècle et une partie du XXe siècle. En 1946, la LBS fusionne avec le Protestant Orphan's Home. L'œuvre se joindra, en 1970, à l’organisation Summerhill Homes, une institution chargée de gérer des foyers de groupe pour les jeunes vulnérables.
Crédit photo : Montreal Ladies’ Benevolent Society, Albums Massicotte, 1910, BAnQ
Adresse en 1841 : Saint-Urbain
Adresse en 1861 : Berthelet
Adresse en 1881 : 31 Berthelet
Adresse en 1901 : 29 Berthelet
Adresse en 1921 : 247 Ontario Ouest
Orphelinat catholique de Montréal
But : Orphelinat
Congrégation ou association : Société des Dames de Charité
Année de fondation : 1832
Description :
En 1832, une épidémie de choléra frappe Montréal. La maladie cause la panique et la désolation dans la ville. Pour faire face à cette vague de pauvreté, la Société des Dames de la Charité, une association de philanthropes catholiques qui s’adonnait jusqu’alors à l’assistance aux vieillards, décide de se dévouer aux victime collatérales de l’épidémie: elles ouvrent un refuge pour accueillir les enfants dont un ou deux des parents est décédé des suites de la maladie. L'œuvre accueille au départ une trentaine de garçons de cinq à douze ans.
Au fil du temps, la mission de l'œuvre s’élargit. On y accueille plusieurs pensionnaires qui, bien qu’ils soient dits « orphelins », y sont placés par l’un de leurs parents. Ils y demeurent pour une courte période, le temps que la famille puisse traverser une période difficile. L’éducation de ces enfants repose sur l’enseignement religieux et l’apprentissage d’un métier manuel. Après une période marquée par les difficultés financières, la Société des Dames de la charité abandonne l’administration de l'œuvre en 1889. Ce sont les Soeurs Grises qui reprennent alors le flambeau.
En 1917, l’orphelinat déménage dans un établissement plus vaste de la rue Décarie. On y héberge à l’époque environ 200 garçons.
Crédit photo : L’Orphelinat Catholique, Le Diocèse de Montréal à la fin du dix-neuvième siècle, Gaspard Dauth et al., 1900, BAnQ.
Adresse en 1841 : Notre-Dame
Adresse en 1861 : Notre-Dame
Adresse en 1881 : 1135 Sainte-Catherine
Adresse en 1901 : 2049 Sainte-Catherine Ouest
Adresse en 1921 : 606 Décarie
Prison de Montréal
Autres appellations : Prison du Pied-du-Courant
Année de fondation : 1835
Description :
La prison de Montréal, appelée communément « Prison du Pied-du-Courant », est inaugurée en 1836. Cet établissement est le lieu d’incarcération de dizaines de milliers de personnes, qui sont pour la plupart condamnées pour des délits mineurs. Le vagabondage, l’ivrognerie, ou encore la prostitution figurent parmi les motifs d’incarcération les plus fréquents. La majorité de ces détenus proviennent des couches les plus pauvres de la société urbaine. La prison détient également des prisonniers accusés de crimes plus graves. Certains sont même condamnés à mort: la Prison de Montréal sera le théâtre de 29 pendaisons, dont celle de douze patriotes en 1838-1839.
Durant les 77 ans d’existence de la prison, une large gamme de détenus y sont incarcérés. Jusque dans les années 1870, l’établissement détient sans distinction des hommes et des femmes de tous âges. Après l’ouverture d’autres institutions dédiées au femmes et aux enfants, la Prison du pied-du-Courant se spécialise dans l’internement des hommes adultes. Malgré la création de ces nouveaux établissements, la prison de Montréal demeure surpeuplée. Des observateurs dénoncent constamment l’encombrement, l’insalubrité ou encore l’oisiveté présumée des détenus. En 1913, elle ferme ses portes et les détenus sont déplacés à la prison de Bordeaux, une institution bien plus vaste.
Crédit photo : Prison de Montréal, Albums Massicotte, c.1900, BAnQ
Adresse en 1841 : Sainte-Marie
Adresse en 1861 : Sainte-Marie
Adresse en 1881 : 195 Sainte-Marie
Adresse en 1901 : 852 Notre-Dame
Hôpital militaire
Autres appellations : Seamen’s Hospital, Military Hospital
But : Soigner les militaires et les marins malades ou blessés
Année de fondation : 1837
Description :
L’Hôpital militaire est construit entre 1837 et 1838 par les autorités militaires britanniques. On y soigne les militaires et les marins malades ou blessés. L’établissement de la rue Water est construit à proximité du port et du quartier militaire, mais offre également aux patients un environnement tranquille qui leur permet de profiter de l’air pur et d’une vue sur le fleuve.
Au courant des années 1870, la prise en charge des marins et des soldats est confiée au Montreal General Hospital, et l’hôpital militaire ferme ses portes. L’édifice sera occupé pendant quelques années par l’hospice Saint-Charles des Soeurs Grises, puis sera détruit en 1882 lors de la construction de la gare Dalhousie.
Crédit photo : Atlas of the City of Montreal from special survey and official plans, showing all buildings & names of owners, Chas. E. Goad,1881, BAnQ.
Adresse en 1841 : Water
Adresse en 1861 : 21 Water
Hospice Saint-Joseph
But : Orphelinat
Congrégation ou association : Soeurs Grises
Année de fondation : 1841
Description :
En 1841, le philanthrope Olivier Berthelet, décide de fonder dans le faubourg Saint-Joseph une œuvre dédiée à l’hébergement des orphelines, ainsi que des femmes âgées, pauvres et infirmes. Il en confie l’administration à une dame laïque du nom de Mlle Joséphine Laferté. Rapidement, l’établissement peu entretenu se délabre. Constatant l’état de l’institution, la femme d’Olivier Berthelet décide de léguer 4000$ à l’Hospice pour la construction d’un nouveau bâtiment. En 1850, environ 80 orphelines et 20 femmes âgées sont alors déménagées dans le nouvel établissement, situé face à l’ancien.
En 1853, épuisée de diriger seule une institution dont la population ne cesse d’augmenter, Mlle Laferté se retire de la direction de l’Hospice. Olivier Berthelet prend la décision d’en confier la direction aux Sœurs Grises. Au fil du temps, les Soeurs développent différents services afin de répondre tant que possible aux besoins des populations pauvres du faubourg. Elles y ouvrent une salle d’Asile qui sera fréquentée par les enfants du quartier. Les sœurs ouvrent également un fourneau et un dépôt pour distribuer des secours aux pauvres, ainsi qu’un dispensaire, où les malades peuvent recevoir des soins. Pour les personnes incapables de se déplacer jusqu’à l’institution puisqu’elles sont trop pauvres ou malades, les Sœurs font également des visites à domicile. Finalement, en 1894, les Sœurs ouvrent un jardin de l’Enfance. Elles y font la classe aux petits garçons de 7 à 12 ans. Les Sœurs Grises financent leur institution grâce au travail réalisé à « l’ouvroir », une salle de couture dans laquelle travaillent les orphelines plus âgées.
Au tournant du XXe siècle, l’institution connaît d’importantes difficultés financières, manque de personnel, et peine à répondre à la demande grandissante d’assistance. Ces difficultés poussent les administratrices à convertir l'hospice en école ménagère, abandonnant ainsi leur mission de secours aux femmes pauvres afin de se concentrer sur l’éducation de jeunes filles mieux nanties.
Crédit photo : Hospice Saint-Joseph, Le Diocèse de Montréal à la fin du dix-neuvième siècle, Gaspard Dauth et al., 1900, BAnQ.
Adresse en 1841 : 38 Cemetery
Adresse en 1861 : 38 Cemetery
Adresse en 1881 : 60 Cathédrale
Adresse en 1901 : 60 Cathédrale
Adresse en 1921 : 60 Cathédrale
University Lying-In Hospital
Autres appellations : Montreal Maternity Hospital
But : Hôpital, soins de maternité
Congrégation ou association : Université McGill
Année de fondation : 1843
Description :
Au milieu du XIXe siècle, Montréal compte un nombre croissant de mères célibataires, que l’on appelle alors les « filles-mères ». Frappées par l'opprobre social, elles sont en quête d'un refuge où accoucher. C’est pour faire face à ce phénomène qu’est fondé le University Lying-in Hospital. Les femmes peuvent y demeurer durant leur grossesse et y accoucher en toute discrétion. Des accouchements dits sécuritaires sont pratiqués par des étudiants en médecine de l'Université McGill. En guise de stage d'obstétrique, tous les étudiants de la faculté doivent procéder à quelques accouchements à l'institution.
Éventuellement renommée Montreal Maternity Hospital, l’institution accueille des femmes issues de toutes les classes sociales. Toutefois, celles qui sont issues de milieux populaires ont moins de ressources pour se soustraire au regard désapprobateur de leur entourage. Pour cette raison, les femmes issues des classes populaires sont plus nombreuses à l’institution. L’institution est intégrée en tant que département d’obstétrique à l’Hôpital Royal Victoria en 1926.
Crédit photo : Maternity Hospital, St. Urbain Street, Collection Pierre Monette, c.1914, BAnQ.
Adresse en 1861 : 47 Saint-urbain
Adresse en 1881 : 93 Saint-Urbain
Adresse en 1901 : 93 Saint-Urbain
Adresse en 1921 : 710 Saint-urbain
Magdalen Asylum
But : Refuge pour femmes sans-abri
Année de fondation : 1844
Description :
Fondé en 1844 par un couple de philanthropes protestants, le Magdalen Asylum est un refuge dédié à accueillir des prostituées. L'œuvre, qui héberge une quarantaine de femmes, se donne pour mission d’assurer la rédemption morale des pensionnaires. On souhaite s’assurer que celles qu’on qualifie de « femmes tombées » renoncent à leur « vie de péché », et se conforment au modèle féminin prôné par la religion. Pour ce faire, les pensionnaires reçoivent une éducation religieuse et sont formées aux tâches ménagères. Ces deux aspects sont considérés essentiels à leur réforme morale.
Toutefois, les espoirs de « réforme » ne sont souvent qu’un vœu pieux : plusieurs pensionnaires quittent d'elles-mêmes le refuge après quelque temps, ou sont expulsées pour mauvaise conduite. La plupart des pensionnaires semblent surtout utiliser le refuge comme solution temporaire afin d’avoir accès à un logis lorsqu'elles se retrouvent dans une situation précaire. Par exemple, certaines d’entre elles s’y rendent lorsqu’elles sont atteintes de maladies vénériennes qui les empêchent de travailler. Le Magdalen Asylum ferme ses portes en 1866. Deux ans plus tard, il sera remplacé par le Female Home.
Adresse en 1861 : 331 Saint-Catherine
Hospice Saint-Joseph-de-la-Providence
Autres appellations : Jardins d’enfance St-Joseph
But : Hospice pour les prêtres âgés ou infirmes
Congrégation ou association : Soeurs de la Providence
Année de fondation : 1844
Description :
L’Hospice Saint-Joseph-de-la-Providence est fondé en 1844 dans le but d’héberger des anciens prêtres âgés ou infirmes. Jusqu’alors, les prêtres malades ou en fin de vie sont pris en charge à l'Hôtel-Dieu. Monseigneur Bourget, alors évêque de Montréal, souhaite qu’un établissement à part soit dédié à l’hébergement des prêtres. Il espère ainsi leur éviter l’humiliation d’être logés aux côtés des populations indigentes et miséreuses de toutes sortes.
Bourget confie l’administration du nouvel Hospice à la congrégation des Sœurs de la Providence, qui installent l'œuvre dans une petite maison située à proximité de leur maison mère. En 1858, l’établissement loge temporairement l'œuvre des sourdes-muettes, également administrée par les Sœurs de la Providence. Celles-ci demeurent dans les locaux de l’Hospice jusqu’en 1864, lorsqu’est inauguré le nouvel Institut des sourdes-muettes.
En 1886, pour faire face à un problème de surpeuplement à la maison mère des Sœurs de la Providence, certains locaux de l’Hospice Saint-Joseph sont réaménagés pour héberger des vieillards indigents. Une trentaine d’hommes et de femmes sont logés à l’institution. Les Sœurs financent l’œuvre grâce à des quêtes quotidiennes dans le quartier Saint-Jacques. En 1890, le personnel et les vieillards de l’asile sont transférés à l’asile de la Providence.
Le 1er septembre 1899, l’édifice devenu vacant acquiert une nouvelle fonction : il accueille deux des classes du jardin de l’enfance Saint-Alexis. L’Hospice est alors rebaptisé Jardin de l’enfance Saint-Joseph.
Crédit photo : Hospice Saint-Joseph, Le Diocèse de Montréal à la fin du dix-neuvième siècle, Gaspard Dauth et al., 1900, BAnQ.
Adresse en 1861 : 143 Mignonne
Adresse en 1881 : 473 Mignonne
Asile du Bon-Pasteur
Autres appellations : École de réforme et d’industrie du Bon-Pasteur (1881) , École de réforme du Bon-Pasteur (1901), École de réforme pour filles de Montréal
But : Écoles de réforme et d’industrie
Congrégation ou association : Soeurs du Bon-Pateur
Année de fondation : 1844
Description :
Administrée par les Sœurs du Bon Pasteur, cette institution est la première école de réforme montréalaise dédiée à l’emprisonnement et à la rééducation des jeunes filles considérées délinquantes. Lors de son ouverture en 1870, l’établissement accueille une trentaine de jeunes filles. Certaines y sont placées suite à une condamnation d’une cour de justice pour des infractions mineures, tandis que d’autres y sont envoyées par leur famille qui les considèrent incorrigibles. La durée de leur séjour varie de six mois à cinq ans. À leur entrée à l’institution, les jeunes filles sont plongées dans un univers clos, rythmé par le travail, l’étude et la prière. Cette vie institutionnelle menée sous la surveillance constante des religieuses doit, en principe, les conduire à la réforme intérieure et à la conversion.
Au départ, l’École de réforme du Bon Pasteur cohabite avec une école d’industrie, qui héberge pour sa part 45 jeunes filles. Elles y sont plus la plupart placées par leurs familles, qui manquent de ressources pour assurer leur subsistance. En 1878, les religieuses font transférer les pensionnaires de l’école d’industrie dans un autre établissement situé à Saint-Hubert, hors de la ville de Montréal. Ce déménagement vise à séparer de manière plus stricte les jeunes filles de l’école de réforme de celle de l’école d’industrie : les sœurs craignent que les délinquantes plus aguerries n’exercent une influence néfaste sur leurs consœurs.
Au tournant du XXe siècle, le nombre d'entrées à l’École de réforme augmente rapidement. Les inspecteurs chargés de visiter l’institution font remarquer à plusieurs reprises que l’établissement est surpeuplé. En 1915, les jeunes délinquantes de la rue Sherbrooke déménagent donc dans un nouvel établissement nommé Maison Lorette et situé à Laval-des-rapides. Le nouvel édifice peut acceuillir près de 400 jeunes filles.
Crédit photo : Maison provinciale du Bon-Pasteur, Le Diocèse de Montréal à la fin du dix-neuvième siècle, Gaspard Dauth et al., 1900, BAnQ.
Adresse en 1861 : Sherbrooke
Adresse en 1881 : 500 Sherbrooke
Adresse en 1901 : 500 Sherbrooke
Hospice de la maternité catholique de Montréal
Autres appellations : Hôpital de la Miséricorde
But : Hôpital, soins de maternité
Congrégation ou association : Sœurs de la Miséricorde
Année de fondation : 1845
Description :
Au milieu du XIXe siècle, la société québécoise est consternée face au destin, bien souvent tragique, des nourrissons nés hors des liens du mariage. Les mères célibataires, que l’on appelle « filles-mères », sont frappées par l'opprobre social et peinent à trouver un refuge où accoucher de manière sécuritaire. Elles sont donc nombreuses à abandonner leur nouveau-né dans divers lieux de la métropole. C’est pour faire face à ce phénomène qu’en 1845, Rosalie Cadron-Jetté, une veuve montréalaise, fonde l’œuvre de la Miséricorde. D’abord logée dans le grenier d’une résidence, l’œuvre offre un lieu, à l’abri des regards, où les femmes peuvent mener leur grossesse à terme. Durant les six premières années d’activité de l’institution, ce sont 436 « filles-mères » qui y accouchent.
En 1851, grâce à un don du philanthrope Oliver Berthelet, la congrégation religieuse nouvellement formée des Sœurs de Miséricorde fait l’acquisition d’un terrain bordé par les rues La Gauchetière, Berri, St-Hubert et Dorchester. Plus spacieux et mieux équipé, l’institution accueille de plus en plus de femmes chaque année. Entre 1900 et 1921, environ 10 000 femmes y séjournent.
Ce qui devient au fil du temps un hôpital spécialisé en médecine obstétrique demeure d’abord et avant tout une institution de rédemption morale : on entend donner aux « pénitentes » l’occasion d’expier leur péché et de vivre de manière honorable selon les normes patriarcales de l’époque. Expier ce péché exige, aux yeux de l’Église et probablement de plusieurs femmes, de couper le lien maternel afin de pouvoir baptiser « l’enfant du crime », et éventuellement le placer en adoption.
La maternité accueille des femmes issues de toutes les classes sociales. Cependant celles déclarant un métier de domestique et d’ouvrière représentent 60% de la population admise annuellement. Majoritairement dans la jeune vingtaine, et pour la plupart d’origine canadienne-française, elles sont souvent incapables de payer pour leurs frais d’hébergement et de soins. Selon les règlements, elles doivent alors être hébergées dans les salles publiques en plus d’effectuer des travaux ménagers au sein de l’institution avant et après leur accouchement. D’autres se voient confier la déchirante tâche d’aider les sœurs aux soins des enfants. Leur horaire, très strict, oscille entre travail et enseignement religieux.
Leur séjour, d’une durée moyenne de 4 mois, se fait en étant coupé de tout contact extérieur. Afin de préserver l’honneur de la famille déjà menacé, l’anonymat est exigé. Des noms fictifs, tels qu’Humiliane, Extasie et Fructueuse, leur sont donnés, rappelant ainsi constamment aux pensionnaires qu’elles ont commis un péché grave.
S’occupant à la fois des mères célibataires et de leurs nourrissons, les sœurs de Miséricorde ont poursuivi leur œuvre jusqu’au début des années 1970. La libéralisation des normes sexuelles, l’acceptation sociale des mères célibataires ainsi que la prise en charge par l’État québécois de la protection de la jeunesse rendaient dès lors leur mission obsolète.
Crédit photo : Maison-mère des Soeurs de la Miséricorde, Le Diocèse de Montréal à la fin du dix-neuvième siècle, Gaspard Dauth et al., 1900, BAnQ.
Adresse en 1861 : 250 Dorchester Est
Adresse en 1881 : 345 Dorchester Est
Adresse en 1901 : 440 Dorchester Est
Eye and Ear Institution
Autres appellations : The Montreal Eye and Ear Institution
But : Hopital pour les maladies de l’œil et de l’oreille
Année de fondation : 1845
Description :
La Eye and Ear Institution est un dispensaire établi en 1845. Une heure par jour, un chirurgien de l’Hôpital Saint-Patrick est présent à la clinique pour dispenser gratuitement aux populations pauvres des soins des yeux et des oreilles. La clinique soigne en moyenne 360 malades par an.
Crédit photo : Plan of the city of Montreal from a trigonometrical survey made by Plunkett & Brady, engineers, revised and corrected to Dec. 1872, BAnQ.
Adresse en 1861 : 132 Craig
Providence Saint-Isidore
Autres appellations : Ferme Saint-Isidore
But : Hospice pour femmes aliénées, éducation des sourdes-muettes
Année de fondation : 1846
Description :
Cette institution des Soeurs de la Providence, aussi connue sous le nom de Ferme Saint-Isidore, ouvre ses portes en 1846 sur un terrain agricole du village de Longue-Pointe. L’établissement est d'abord dédié à l’hébergement et l’éducation de jeunes filles sourdes-muettes, puis se spécialise dans l’internement et la prise en charge des aliénées. En 1852, l'œuvre accueille dix-sept femmes souffrant de maladie mentale.
Après la construction de l’Asile Saint-Jean-de-Dieu, les patientes logées à la ferme seront transférées dans le nouvel hôpital. La Providence Sainte-Isidore servira par la suite de couvent et de logement pour des prêtres.
Crédit photo : Providence Saint-Isidore, Montreal, Novelty Manufacturing & Art Co., Ltd., BAnQ.
Adresse en 1861 : Notre-Dame
Adresse en 1881 : Notre-Dame
Adresse en 1901 : Saint-François-Xavier
Institut catholique des Sourds-Muets
But : Institut pour les garçons sourds-muets
Congrégation ou association : Clercs de Saint-Viateur
Année de fondation : 1848
Description :
Cette œuvre, dédiée à l’éducation de jeunes garçons sourds-muets, voit le jour à l’initiative de l’abbé Charles-Irénée Lagorce. Elle est d'abord logée dans un petit hospice du village du Pied-du-Courant. Impressionné par les accomplissements de l'Institut, l'évêque Monseigneur Bourget fait construire un établissement plus vaste dans le coteau Saint-Louis. L’institution emménage dans ses nouveaux locaux en 1850. Son administration est confiée aux clercs de Saint-Viateur.
Le programme pédagogique du nouvel institut est développé par l’abbé Lagorce, et met l’accent sur le développement de l’autonomie des jeunes pensionnaires. En plus de recevoir une éducation religieuse, les garçons font l’apprentissage de la langue des signes. Ils sont également formés à un métier manuel, afin qu’ils soient en mesure de gagner « honnêtement » leur vie. L’Institut dispose d’ateliers où les jeunes s’exercent à la reliure, à l’imprimerie, et à la cordonnerie.
En 1911, l'œuvre des Clercs de Saint-Viateur prend en charge l’Institut Nazareth, qui était jusqu’alors administré par les Soeurs Grises. Le mandat de l’institution s’étend dès lors à l’assistance et l’éducation des garçons aveugles. Quelques années plus tard, les locaux du coteau Saint-Louis étant devenus trop étroits pour une œuvre qui ne cesse de prendre de l’expansion, cette dernière emménage dans un nouvel édifice plus au nord sur le rue Saint-Laurent. Le vaste établissement de 4 étages peut accueillir 180 pensionnaires.
À partir des années 1970, les élèves qui fréquentent l’établissement sont progressivement intégrés au système scolaire régulier. L’institut met définitivement un terme à ses activités éducatives en 1981. L’œuvre est alors transformée en centre de réadaptation.
Crédit photo : Institution des Sourds et Muets, 1936, Archives de la ville de Montréal.
Adresse en 1861 : Saint-Dominique
Adresse en 1881 : 2 Saint-Dominique
Adresse en 1901 : 1259 Saint-Dominique
Adresse en 1921 : 3600 Saint-Laurent
Hervey Institute
Autres appellations : Home and School of Industry (1881)
But : Orphelinat et école d’industrie
Congrégation ou association : Orphan Charity Organization Society
Année de fondation : 1848
Description :
La Home and School Industry voit le jour en 1848, à l'initiative de Eliza Hervey, une laïque protestante récemment immigrée d’Irlande. L’institution est d'abord logée dans une petite maison de la rue Saint-Antoine. On y accueille des jeunes filles protestantes âgées de 8 à 14 ans et issues de familles très pauvres. Dans certains cas, l’institution accueille également les jeunes frères des pensionnaires. L’œuvre est tout d’abord une école de jour mais, suite à un déménagement en 1854, l’institution se dote de dortoirs et offre l’hébergement à ses étudiantes.
L’institution se donne pour mission de « réformer » les populations pauvres : on souhaite développer leur autonomie, dans l’espoir de les amener à échapper à leur situation d’indigence. Pour atteindre cet objectif, la Home and School Industry met l’accent sur la formation des jeunes filles. Celles-ci reçoivent une éducation générale, en plus d'être formées aux travaux ménagers. De plus, les jeunes pensionnaires sont soumises à un cadre de vie rigide et à une discipline stricte. Les châtiments corporels, tels que l'enfermement dans la chambre à fournaise ou l’application forcée de pansements de moutarde, figurent parmi les méthodes de correction utilisées par la matrone de la maison. À leur sortie de l’institution, la plupart des étudiantes sont placées comme domestiques dans des foyers aisés.
En 1875, l'œuvre est renommée Hervey Institute en l’honneur de sa fondatrice et s'installe dans de nouveaux locaux sur la rue de la Montagne. L’établissement héberge alors une quarantaine d’élèves. En 1908, l'Hervey Institute déménage à nouveau pour s’établir dans Westmount. Le nouvel édifice peut accueillir 75 jeunes. Une aile spécifiquement dédiée aux garçons est alors ajoutée à l’établissement. Cet immeuble sera vendu à l’Hebrew Orphanage en 1921. L’Hervey Institute déménage alors dans une maison cossue de Chambly et demeure en activité au cours des années 1930. On ignore cependant sa date de fermeture.
Crédit photo : Enfants de l’Institut Hervey, Montréal, QC, 1887, Wm. Notman & Son, McCord.
Adresse en 1861 : 36 Juré
Adresse en 1881 : 215 Mountain
Adresse en 1901 : 215 Mountain
Adresse en 1921 : 215 Mountain
Asile Saint-Patrice
Autres appellations : Saint-Patrick Orphan’s Asylum
But : Pour enfants orphelins et personnes âgées d’origine irlandaise
Congrégation ou association : Soeurs Grises
Année de fondation : 1849
Description :
L’Asile Saint-Patrice, aussi connu sous le nom de Saint-Patrick Orphan’s Asylum, ouvre ses portes en 1849 et est administré par les Sœurs Grises de Montréal. L’œuvre loge au départ dans une maison du Faubourg Sainte-Anne prêtée temporairement par un bienfaiteur. On y accueille des orphelin.e.s irlandais.e.s catholiques, dont le nombre ne cesse de croître dans la métropole en raison d’une importante vague d’immigration irlandaise. Les premières années de l’Asile Saint-Patrice sont pénibles : l’œuvre connaît d’importantes difficultés financières, doit déménager à de nombreuses reprises, et est victime d’un incendie en 1848. En 1851, l’orphelinat s’installe finalement dans un établissement permanent sur le terrain adjacent à l’Église Saint-Patrice, boulevard Dorchester. On y accueille une centaine d’enfants par année, qui sont hébergés à l’orphelinat jusqu’à l’âge de 12 ans. L’œuvre loge également quelques veuves.
Au tournant du XXe siècle, les demandes d’assistance ne cessent d’augmenter, et l’espace à l’Asile vient à manquer. On entame donc la construction d’un nouvel établissement dans la ville d’Outremont. Le nouvel édifice de quatre étages peut héberger jusqu’à 600 personnes. Il est équipé d’ateliers qui permettent de former sur place les jeunes orphelins à divers métiers manuels. L’œuvre des Sœurs Grises emménage dans ses nouveaux locaux en 1905. L’institution poursuit sa mission durant de nombreuses années ; en 1940, l’œuvre héberge 200 orphelin.e.s. et une veuve.
Crédit photo : The St. Patrick’s Catholic Orphanage, Dorchester Street, Albums Massicotte, 1875, BAnQ.
Adresse en 1861 : Dorchester
Adresse en 1881 : 630 Dorchester
Adresse en 1901 : 774 Dorchester Ouest
Adresse en 1921 : 775 Ellerslie
Montreal Dispensary
Autres appellations : Montreal Dispensary for the Sick
But : Dispensaire de soins médicaux pour les malades
Année de fondation : 1850
Description :
Fondé en 1850, le Montreal Dispensary est l’une des premières cliniques charitable ouverte sur le territoire montréalais. On y dispense des soins médicaux aux populations pauvres, qui n’ont pas les moyens de payer pour les services d’un docteur. Chaque année, les six médecins embauchés par l'œuvre soignent gratuitement plus de 5 000 patient.e.s.
Malgré l’ouverture de nombreux autres dispensaires à Montréal, les demandes d'assistance au Montreal Dispensary ne cessent d'augmenter. Pour réduire le nombre de demandes, l’institution exige, à partir de 1878, une contribution 5 cents par visite médicale.
Crédit photo : St. George’s Home, and Montreal Dispensary, ST. Antoine Street, 1875, Albums Massicotte, BAnQ.
Adresse en 1861 : 109 Fortification Lane
Adresse en 1881 : 135 Saint-Antoine
Adresse en 1901 : 145 Saint-Antoine
Adresse en 1921 : 61 Saint-Antoine
Young Men’s Christian Association – Central Branch
But : Refuge et éducation des jeunes hommes
Congrégation ou association : YMCA
Année de fondation : 1851
Description :
Fondé en 1844 à Londres, le YMCA est une organisation charitable de confession protestante qui se donne pour mission de veiller à l’encadrement moral et spirituel des jeunes hommes. La première branche nord-américaine du mouvement voit le jour en 1851: ayant fréquenté l’organisation lors d’un voyage à Londres, le Montréalais d’origine écossaise David Nasmith décide de fonder une nouvelle branche dans la métropole canadienne. Le YMCA montréalais ouvre des locaux dans divers quartiers de la ville, mais ses quartiers généraux sont situés au centre-ville de Montréal, sur la rue Drummond.
L'œuvre offre différents services aux jeunes hommes de la ville. Le YMCA chapeaute un programme d’assistance aux migrants, offre des cours du soir aux travailleurs, et dispose d’un registre d’emploi pour les hommes à la recherche de travail. Les locaux de l’organisation accueillent également quelques pensionnaires. Le YMCA chapeaute par ailleurs diverses activités religieuses, tels que des groupes de prière hebdomadaire et des cours de lecture de la Bible. L’institution développera éventuellement une spécialisation dans l’offre d'activités sportives, perçues comme essentielles au bien-être physique et spirituel des jeunes garçons.
Toujours en activité à ce jour, le YMCA est dorénavant ouvert aux hommes et aux femmes de tout âge, et offre une vaste gamme de services dans le domaine des loisirs et de l’éducation.
Crédit photo : Montreal, Y.M.C.A. Bulding, International Post Card Co., BAnQ
Adresse en 1921 : 127 Drummond
Young Men’s Christian Association
But : Refuge et éducation des jeunes hommes
Congrégation ou association : YMCA
Année de fondation : 1851
Description :
Fondé en 1844 à Londres, le YMCA est une organisation charitable de confession protestante qui se donne pour mission de veiller à l’encadrement moral et spirituel des jeunes hommes. La première branche nord-américaine du mouvement voit le jour en 1851: ayant fréquenté l’organisation lors d’un voyage à Londres, le Montréalais d’origine écossaise David Nasmith décide de fonder une nouvelle branche dans la métropole canadienne. Le YMCA montréalais ouvre des locaux dans divers quartiers de la ville.
L'œuvre offre différents services aux jeunes hommes. Le YMCA chapeaute un programme d’assistance aux migrants, offre des cours du soir aux travailleurs, et dispose d’un registre d’emploi pour les hommes à la recherche de travail. Les locaux de l’organisation accueillent également quelques pensionnaires. Le YMCA chapeaute par ailleurs diverses activités religieuses, tels que des groupes de prière hebdomadaire et des cours de lecture de la Bible. L’institution développera éventuellement une spécialisation dans l’offre d'activités sportives, perçues comme essentielles au bien-être physique et spirituel des jeunes garçons.
Toujours en activité à ce jour, le YMCA est dorénavant ouvert aux hommes et aux femmes de tout âge, et offre une vaste gamme de services dans le domaine des loisirs et de l’éducation.
Crédit photo : Young Men’s Christian Association, Montreal Import Co., circa 1905, BAnQ
Adresse en 1861 : 90 McGill
Adresse en 1881 : 4 Sainte-Radégonde
Adresse en 1901 : 896 Dorchester
Institut des Sourdes-Muettes
But : Institut pour les filles sourdes-muettes
Congrégation ou association : Soeurs de la Providence
Année de fondation : 1851
Description :
En 1851, la Sœur Marie de Bonsecours, de la congrégation des Sœurs de la Providence, accueille sur la ferme St-Isidore, à la Longue-Pointe, une jeune fille sourde-muette orpheline de mère. Rapidement, plusieurs autres jeunes filles sourdes-muettes sont prises en charge par les Sœurs dans les modestes bâtiments de la ferme. Dès la fin de 1852, la Sœur de Bonsecours et une collègue se rendent auprès des Clercs Saint-Viateur, à Joliette, ainsi qu’à une institution de New York afin d’étudier les méthodes d’enseignements auprès des jeunes sourds-muets. À leur retour, l'œuvre accueille un nombre grandissant de jeunes filles malentendantes, et les locaux deviennent rapidement trop petits.
En 1858, l'oeuvre loge temporairement à l'Hospice Saint-Joseph-de-la-Providence. Elle y demeure jusqu’en 1864, lorsqu’est inauguré le nouvel Institut des sourdes-muettes. En 1863, grâce à l’appui de l’évêque de Montréal, les Sœurs reçoivent un terrain situé sur la rue Saint-Denis. Elles y font construire un vaste édifice au milieu des champs. La nouvelle institution a pour mission d’assurer l’instruction des personnes sourdes-muettes, et d’héberger certaines d'entre elles. Outre l'enseignement religieux et général, l'institution dispose d'ouvroirs où les élèves apprennent des tâches manuelles qui pourront leur être utiles une fois adulte. On leur enseigne notamment le tricot, le blanchissage, le filage et la cordonnerie. Dans les années 1880, l’institution héberge 300 personnes, âgées de 5 à 60 ans. Comme l’Institut est le seul en son genre au Canada, il doit souvent refuser d'accueillir des pensionnaires, faute d’espace.
Après plus d’un siècle d’activité, l’Institut des Sourdes-Muettes ferme ses portes en 1974. Les plus jeunes pensionnaires sont alors intégrés au système scolaire public. L’avenir de cet important édifice patrimonial, symbole de la culture sourde, est aujourd’hui incertain.
Crédit photo : Institution des Sourdes-Muettes, Gaspard Dauth et al., 1901, BAnQ
Adresse en 1861 : 143 Mignonne
Adresse en 1881 : 403 Saint-Denis
Adresse en 1901 : 595 Saint-Denis
Adresse en 1921 : 595 Saint-Denis
Orphelinat Saint-Alexis
Autres appellations : Providence Saint-Alexis
But : Orphelinat pour filles
Congrégation ou association : Soeurs de la Providence
Année de fondation : 1853
Description :
Sous l’impulsion de l’Église catholique, les institutions vouées aux enfants en difficulté se multiplient dans la seconde moitié du XIXe siècle. Les Sœurs de la Providence, une congrégation fondée en 1841 par Émilie Gamelin, contribuent à ce foisonnement. Le 1er mai 1844, elles ouvrent une salle réservée aux « orphelines » à l’Asile de la Providence. En 1864, l’œuvre s’installe au coin des rues Saint-Denis et Mignonne, aujourd’hui De Maisonneuve, et prend officiellement le nom d’Orphelinat Saint-Alexis. Entre 1845 et 1963, l'institution accueille 4 351 élèves âgés de 2 à 18 ans, soit en moyenne une centaine par année.
Bien que leurs pensionnaires soient dits « orphelins », la plupart y sont placés par l’un de leurs parents. La plupart des enfants y restent moins d’une année, le temps que la famille puisse traverser une période difficile. Certains, comme les orphelins de père et de mère ou les enfants « illégitimes », ne sortent de l'institution qu’à leur majorité. L’éducation de ces enfants repose sur l’enseignement religieux et l’apprentissage de travaux manuels jugés appropriés pour leur sexe. Les longues journées sont chargées de séances de prières communes et de travail, visant à former de bons ouvriers et de bonnes ménagères catholiques. Ces activités visent également à contribuer au fonctionnement de l’institution: pour s’assurer des revenus additionnels, les Sœurs de la Providence construisent un atelier de couture et de broderie à l’Orphelinat Saint-Alexis en 1888.
En 1963, l’Hospice Saint-Alexis, qui regroupe l’orphelinat et le jardin de l’enfance, est exproprié afin de permettre la construction du métro Berri-de-Montigny (devenu Berri-UQAM).
Crédit photo : Orphelinat Saint-Alexis, Gaspard Dauth et al., 1901, BAnQ
Adresse en 1861 : Saint-Denis
Adresse en 1881 : 145 Saint-Denis
Adresse en 1901 : 247 Saint-Denis
Adresse en 1921 : 247 Saint-Denis
Industrial Rooms
But : Fournir du travail aux femmes dans le besoin
Année de fondation : 1855
Description :
Dans le Montréal ouvrier du XIXe siècle, l'accès des femmes à un emploi rémunéré s'avère souvent essentiel pour équilibrer le budget très serré des ménages. Plusieurs philanthropes encouragent le recours à cette stratégie de survie: on valorise l’autosuffisance, dans l’espoir d’éviter la « dépendance » des familles indigentes à l’égard de la charité. En 1855, la Home and School Industry ouvre donc des salles de couture dans ses locaux afin de fournir de l’emploi aux femmes. L’organisme souhaite offrir aux femmes un salaire supérieur à celui du marché et met de l’avant une « politique des salaires équitables ». De temps à autre, l’institution fournit également de l’aide matérielle et du soutien aux femmes fréquentant les salles de travail.
En 1861, ces ateliers deviennent une institution charitable distincte et prennent de nom de Industrial Rooms. Entre 1863 et 1899, l'œuvre sera logée dans les nouveaux locaux de la Montreal Protestant Home of Industry and Refuge, sur la rue Dorchester. Elle fait par la suite l’acquisition de son propre immeuble sur la rue Metcalfe, près du Square Dominion. Ce plus grand bâtiment permet à l’institution de fournir du travail de couture rémunéré à environ 150 femmes, pour la plupart de confession protestante. Les femmes peuvent choisir d’effectuer les travaux de couture à même les salles de travail, avec un encadrement du personnel de l’institution, ou bien chez elles. La plupart des ouvrières choisissent cette seconde option. Les membres du comité fournissent le tissu et découpent tous les patrons afin de minimiser les pertes tout en simplifiant la tâche de couture. Cependant, le manque de compétence de nombreuses femmes nuit à la qualité du produit fini, qui doit souvent être vendu à perte par l’Industrial Rooms à des familles dans le besoin ou à d’autres organismes de charité.
L’organisme poursuit sa mission auprès des femmes jusque dans les années 1950, moment où il ferme ses portes.
Crédit photo : Insurance plan of city of Montreal, Chas. E. Goad, 1919, BAnQ.
Adresse en 1861 : 36 rue Juré
Adresse en 1881 : 551 rue Dorchester
Adresse en 1901 : 57 rue Metcalfe
Adresse en 1921 : 57 rue Metcalfe
Salle d’asile Saint-Vincent-de-Paul
But : Salle d’asile, jardin de l’enfance, orphelinat
Congrégation ou association : Soeurs de la Providence
Année de fondation : 1855
Description :
Fondée en 1855 par les Sœurs de la Providence, la Salle d’Asile Saint-Vincent de Paul est située dans la paroisse de Saint-Pierre-Apôtre. L’œuvre a tout d’abord pour mission d'accueillir les enfants dont la mère doit travailler. Dans les années 1870 et 1880, ce sont entre 600 et 900 enfants qui fréquentent la salle d’Asile et les classes. Rapidement, plusieurs autres œuvres se greffent à l’institution : on y distribue des secours aux pauvres, et les religieuses effectuent des visites à domicile.
En 1898, les Oblats de l’Église Saint-Pierre-Apôtre demandent aux Sœurs d’établir un orphelinat pour les jeunes filles. Rapidement, une soixantaine de pensionnaires fréquentent l’institution. La plupart d’entre elles ne sont pas réellement orphelines. Elles sont envoyées à l’institution par leurs parents qui, manquant de moyens financiers pour assurer la subsistance de leur enfant, ont recours à l’orphelinat comme solution temporaire. Les jeunes filles demeurent à l’Asile quelques semaines, quelques mois ou une année et retournent ensuite chez leurs parents. Les fillettes y reçoivent une éducation religieuse, en plus d’être formées à l’entretien ménager et à la couture.
En 1915, l’institution ouvre également un atelier d’enseignement ménager pour les femmes adultes. Les femmes pauvres y apprennent à travailler, à coudre et à tenir une maison. L’institution loge également la salle de couture des Dames de Sainte-Anne, qui confectionnent des vêtements pour les familles pauvres.
Crédit photo : Asile Saint-Vincent-de-Paul, Le Diocèse de Montréal à la fin du dix-neuvième siècle, Gaspard Dauth et al., 1900, BAnQ.
Adresse en 1861 : 26 de la visitation
Adresse en 1881 : 48 de la visitation
Adresse en 1901 : 48 de la visitation
Adresse en 1921 : 110 de la visitation
Church Home
Autres appellations : Ladies’ Home, Fulford Home
But : Hospice pour les vieillards et convalescents
Congrégation ou association : Église d’Angleterre
Année de fondation : 1855
Description :
Le Church Home figure parmi les premiers hospices pour vieillards de Montréal. L'œuvre, fondée par Mary Drummond Fulford, épouse de l'évêque anglican, est administrée par le Christ Church Cathedral Dorcas, un regroupement de femmes protestantes qui se dédie à l’assistance charitable.
Réservée aux personnes de confession anglicane, l'institution accueille principalement des domestiques sans refuge et des femmes âgées. Puisqu’aucun refuge pour hommes n’existe à Montréal avant 1863, le Church Home accueille également, durant ses premières années d’activités, quelques hommes âgés ou infirmes qui sont incapables de subvenir à leurs besoins. L'œuvre est d’abord logée dans une petite maison de la rue Alymer, qui peut accueillir une dizaine de pensionnaires. Face à l’augmentation du nombre de résident.e.s, l’hospice est placé sous l’autorité du Diocèse Anglican et déménage, en 1870, dans une propriété plus vaste de la rue Guy.
À partir de 1884, l’établissement change progressivement de vocation. L'oeuvre accueille un nombre grandissant de résidentes aisées, qui payent une pension pour être logées à l’institution. En 1889, le Church Home met officiellement un terme à sa mission charitable, afin de se consacrer exclusivement à l'hébergement de femmes âgées issues de la petite bourgeoisie. L’institution est par la suite connue sous le nom du Ladies’ Home avant d'être rebaptisée Fulford Home, en l’honneur de la fondatrice de l'établissement. L’établissement ferme ses portes en 2021 en raisons de difficultés financières.
Adresse en 1861 : 18 Alymer
Adresse en 1881 : 116 Université
Irish Protestant Benevolent Society
But : Assistance aux immigrants irlandais protestants
Congrégation ou association : Orphan Charity Organization Society
Année de fondation : 1856
Description :
L'Irish Protestant Benevolent Society est fondée en 1856. À l’instar des autres sociétés nationales, l'œuvre a pour but de soulager la misère au sein des communautés migrantes irlandaises, qui vivent souvent dans des conditions d’extrême pauvreté. L'association est administrée par un comité de directeurs et assistée par un comité féminin. L'Irish Protestant Benevolent Society veille à la distribution de provisions et de bois pour le poêle en hiver aux familles dans le besoin, en plus d’aider les familles de la basse-ville aux prises avec les inondations au printemps. Dans certains cas extrêmes, la société offre une aide monétaire ponctuelle à quelques familles. Au cours des années 1880, l’association vient ainsi en aide à environ cinquante familles par semaine. L'œuvre est financée grâce à des concerts organisés par le comité féminin, ainsi que par diverses autres activités de levées de fonds.
En 1880, l’association, qui n’avait jusqu’alors aucun local, s’établit dans un petit établissement de la rue Dorchester. En 1905, l’association achète une propriété sur la rue Belmont. Elle y demeurera jusqu’en 1930. Toujours en activité aujourd’hui, la société poursuit sa mission d’origine auprès de la communauté irlandaise protestante de Montréal.
Crédit photo : Emblème de l’Irish Protestant Benevolent Society, vers 1856, John Henry Walker, M930.50.1.603, McCord.
Adresse en 1881 : 551 Dorchester
Adresse en 1901 : 693 Dorchester Ouest
Adresse en 1921 : 43 Belmont Park
Saint Andrew’s Home
But : Refuge pour les immigrants écossais; Assistance aux immigrants écossais protestants
Congrégation ou association : St-Andrew’s Society
Année de fondation : 1857
Description :
Créée en 1835, la St. Andrew’s Society est une société nationale dédiée à secourir les familles dans le besoin de la communauté écossaise protestante. Cette assistance prend la forme de denrées alimentaires de base, de vêtements et de combustible. À quelques occasions, la société peut également financer le voyage de certains immigrants écossais qui souhaitent retourner en Europe, ou de ceux qui désirent migrer plus à l’ouest dans le territoire canadien.
En 1857, la St. Andrew's Society fonde un refuge destiné à encadrer l’immigration écossaise au Canada. Pour ce faire, l'œuvre collabore avec une société londonienne : la Liverpool Self-help Church Immigrant Society of London. La société anglaise soutient les migrant.e.s avant et durant la traversée en bateau, tandis que le St. Andrew’s Home les prend en charge dès leur arrivée au Canada. Des employés s’occupent d'accueillir les immigrant.e.s au port de Montréal. Certain.ne.s migrant.e.s ne sont qu’en transit à Montréal, et ont pour destination ultime une autre ville au Canada. L'œuvre leur offre alors l’asile et un repas. Pour d’autres, Montréal constitue la destination finale. Le St. Andrew's Home peut alors les aider à s’installer en ville. Le bureau de placement qui se trouve dans les locaux de l'institution permet aux femmes de trouver des emplois comme domestiques, tandis que les hommes sont placés sur des fermes ou dans le secteur ferroviaire. Entre 1857 et 1900, près de 5 000 personnes bénéficient des services de l'institution. Face à l’afflux constant d’immigrant.e.s écossais, l’institution déménage à quelques reprises afin de mieux répondre à la demande grandissante d’hébergement temporaire.
Crédit photo : Album E. Z. Massicotte, 1910, BAnQ.
Adresse en 1861 : 8 Sait-Georges
Adresse en 1881 : 486 Dorchester
Adresse en 1901 : 403 Aqueduct
Adresse en 1921 : 403 Aqueduct
Asile Saint-Joseph
But : Salle d’asile pour les enfants
Congrégation ou association : Soeurs Grises
Année de fondation : 1859
Description :
Sous l’impulsion de l’Église catholique, les institutions vouées aux enfants en difficulté se multiplient dans la seconde moitié du XIXe siècle. Les Sœurs Grises jouent un rôle pionnier dans ce développement : en 1858, elles ouvrent, dans les locaux de l’Hospice Saint-Joseph, la première salle d’asile en Amérique du Nord. Les mères de classe ouvrières peuvent y confier leurs enfants de deux à sept ans durant la journée. Celles-ci peuvent ainsi se libérer, durant quelques heures, de leur rôle de mère et de ménagère afin d’intégrer le marché du travail. Face à la popularité de ce service, les Sœurs Grises font construire, dès 1859, un nouvel Asile plus spacieux. Le nouveau bâtiment, situé à proximité de l'Hospice, accueille quotidiennement 300 enfants. En plus de soulager les familles ouvrières, les Sœurs Grises se donnent pour mission d’éduquer leurs protégés : deux heures de classe par jour sont dispensées aux enfants. L'enseignement religieux occupe une place centrale dans le programme de la salle d'Asile.
Crédit photo : Asile Saint-Joseph, Le Diocèse de Montréal à la fin du dix-neuvième siècle, Gaspard Dauth et al., 1900, BAnQ.
Adresse en 1881 : 195 Saint-Bonaventure
Adresse en 1901 : 541 Saint-Jacques
Patronage d’Youville
Autres appellations : Refuge de la Passion
But : Refuge pour les domestiques sans emploi
Congrégation ou association : Soeurs Grises
Année de fondation : 1861
Description :
Le refuge de la Passion est créé en 1861 par les Pères de Saint-Sulpice, dans le but d’assister et d’assurer l’encadrement moral des jeunes filles de la classe ouvrière. On y héberge des femmes qui doivent quitter leur région natale pour venir travailler à Montréal. Le but est d’offrir aux jeunes pensionnaires un foyer confortable et sécuritaire. Celles-ci demeurent plusieurs mois, voire quelques années, au patronage. L’œuvre dispose également d’un bureau de placement pour les femmes qui souhaitent être engagées comme servantes dans des familles montréalaises. La majorité des revenus de l’institution proviennent des pensions payées par les jeunes filles.
En 1895, l’administration du refuge est confiée aux Soeurs Grises de Montréal. Ces dernières rebaptisent l’œuvre Patronage d’Youville, en l’honneur de leur mère fondatrice, Marguerite D’Youville. Elles demeurent à la tête de l’établissement jusqu’en 1935. Lors du départ des Sœurs Grises, le Pères de Saint-Sulpice, toujours propriétaires de l’œuvre, renomment l’institution « Hôpital pour les Femmes Invalides ».
Crédit photo : Patronage d’Youville, Gaspard Dauth et al., 1901, BAnQ
Adresse en 1881 : 493 Lagauchetière
Adresse en 1901 : 589 Lagauchetière Ouest
Adresse en 1921 : 71 Lagauchetière Ouest
Asile Nazareth
Autres appellations : Institut Nazareth
But : Institut pour les jeunes aveugles
Congrégation ou association : Soeurs Grises
Année de fondation : 1861
Description :
L’asile Nazareth est fondé en 1861 par le Révérend Père Rousselot. Il en confie l’administration aux Sœurs Grises de Montréal. Dès février 1862, l’Institut accueille un premier résident aveugle. L’automne suivant, quatre autres jeunes y séjournent. C’est ainsi que, dès ses débuts, l’œuvre se spécialise dans l’hébergement et l’instruction des jeunes aveugles. Les élèves y reçoivent une instruction religieuse. Ils apprennent également la lecture et l’écriture selon la méthode braille. L’enseignement de la musique joue un rôle central dans les activités de l’institut. Les enfants s’y exercent tous les jours, et se produisent devant des cercles de l’élite montréalaise. Une fois devenus adultes, ils sont d’ailleurs nombreux à occuper des emplois dans le domaine de la musique. En 1917, l’école de musique de l’Institut s’affilie à l’Université de Laval à Montréal.
Comme la plupart des institutions gérées par les Sœurs Grises, l’institut Nazareth dispense également plusieurs services aux populations du quartier. On y trouve, entre autres, une salle d’asile fréquentée par environ 300 enfants chaque année. Elles distribuent des repas aux familles pauvres, traitent des malades dans leur dispensaire, et accueillent des dames pensionnaires.
En 1873, l’Institut ophtalmique est fondé à Nazareth. Ce dernier est voué au traitement des maladies des yeux, des oreilles, du nez, de la gorge et des maladies nerveuses. Ce qui devient un petit hôpital spécialisé soigne à la fois des patients indigents et fortunés. L’accueil de cette seconde clientèle, qui débourse pour recevoir des soins, permet aux Sœurs une certaine aisance financière quant à l’administration de l’Asile Nazareth. Une seconde œuvre externe est créée en 1917 : l’Association « Aide aux Aveugles ». Sous forme d’atelier, l’association encadre l’apprentissage de métiers manuels chez les jeunes garçons ayant une déficience visuelle.
Aujourd’hui connue sous le nom d’Institut Nazareth et Louis Braille, l'œuvre est toujours en opération. Il s’agit du seul centre de réadaptation se spécialisant uniquement en déficience visuelle au Québec.
Crédit photo : Asile Nazareth, Gaspard Dauth et al., 1881, BAnQ
Adresse en 1861 : Sainte-Catherine
Adresse en 1881 : 1091 Sainte-Catherine
Adresse en 1901 : 2009 Sainte-Catherine
Adresse en 1921 : 95 Sainte-Catherine
Montreal Sailors’ Institute
Autres appellations : Refuge pour les marins
But : Refuge pour les marins
Année de fondation : 1862
Description :
Le Montreal Sailor,s Institute de Montréal est fondé en 1862 pour assister et héberger les marins qui sont de passage à Montréal. À l’époque, le va et vient constant de marins dans les rues de la métropole inquiète plusieurs observateurs. Craignant les débordements et l’immoralité liés à la vie nocturne montréalaise, les fondateurs de l’Institut souhaitent inciter les marins à « éviter les tentations propres aux grandes villes », et à respecter la loi et l'ordre. L’établissement met donc à la disposition des pensionnaires des divertissements jugés respectables: l’établissement comprend une bibliothèque dédiée à la lecture et à la correspondance, et une salle de concert où se tiennent des spectacles hebdomadaires. L'œuvre organise également un service religieux tous les dimanches. On y tient également des « réunions de tempérance », dans lesquelles les marins sont incités à renoncer définitivement à la consommation d’alcool.
Crédit photo : Montreal, Sailors Institute, Collection Michel Bazinet, c.1920, BAnQ.
Adresse en 1881 : 219 Commissioners
Adresse en 1901 : 6 Place Royale
Adresse en 1921 : 6 Place Royale
Montreal Protestant House of Industry and Refuge
But : Refuge pour les sans-abri
Année de fondation : 1863
Description :
En 1863, un groupe de philanthropes protestants fonde la Montreal Protestant House of Industry and Refuge. D’abord installée dans un établissement temporaire près du port de Montréal, l’institution comprend un refuge de nuit pour sans-abris, ainsi qu’une soupe populaire. L’année suivante, la corporation fait l’achat d’un large terrain à l’angle des rues Dorchester et Bleury, et y fait construire son établissement permanent.
La fondation de l'œuvre comble un vide au sein du réseau charitable montréalais: les seules institutions protestantes alors en activité se dédient exclusivement à l’assistance aux enfants et aux femmes en difficulté, et la Protestant House of Industry and Refuge est le premier établissement à secourir les hommes indigents. Les administrateurs de l'oeuvre font toutefois une distinction claire entre deux catégories de pauvres. Le premier groupe est composé d'hommes malades ou infirmes, ainsi que de vieillards. Considérés comme victimes d'une situation hors de leur contrôle, ceux-ci reçoivent une aide plus substantielle et ont droit à un hébergement permanent dans des dortoirs qui leur sont réservés. Le refuge accueille une centaine de ces « pauvres permanents ». Le second groupe est composé des autres pauvres, sans-abris et migrants, considérés comme aptes au travail. Les administrateurs du refuge souhaitent à tout prix éviter qu’ils n’abusent de l’aide qui leur est offerte. Ils ne sont donc admis que sur une base temporaire, et à condition d’y travailler. Les demandeurs doivent fendre du bois ou effectuer des travaux de couture en échange d’un lit et d’un repas. L’hiver, les demandes d’admission explosent considérablement, et le refuge est souvent surpeuplé.
Dès sa fondation, la House of Industry est chargée de coordonner le United Board of Outdoor Relief. De la soupe, du pain et du combustible sont distribués aux familles protestantes nécessiteuses à même l’institution une fois par semaine. Pour recevoir cette aide, les bénéficiaires, qui résident pour la plupart dans le sud-ouest de Montréal, se voient forcés de marcher jusqu'au centre-ville. Malgré ce problème de distance, l’aide fournie par ce service est cruciale au sein du réseau charitable protestant.
En 1885, les bénéficiaires plus âgés ou malades sont déplacés au Country House, à Longue-Pointe. Le bâtiment accueillant la Protestant House of Industry and Refuge sera quant à lui détruit en 1951, en raison de travaux d’élargissement du boulevard Dorchester (aujourd'hui René-Lévesque).
Crédit photo : Montreal Protestant House of Industry and Refuge, Albums Massicotte, 1901, BAnQ
Adresse en 1881 : 551 Dorchester
Adresse en 1901 : 689 Dorchester Ouest
Adresse en 1921 : 191 Dorchester Ouest
Baron de Hirsch Institute
Autres appellations : Young Men’s Hebrew Benevolent Society
But : Assistance à l’enfance et refuge temporaire pour les immigrants
Année de fondation : 1863
Description :
Ce centre de services pour les populations juives Montréalaises est fondé en 1863. D’abord nommée Young Men’s Hebrew Benevolent Society, l’institution offre un logis, des vêtement, et de la nourriture à des immigrant.e.s et des orphelin.e.s juif.ve.s. En 1882, pour faire face à l’arrivée massive de migrants juifs à Montréal, l'œuvre ouvre d’immenses dortoirs pour héberger temporairement les nouveaux arrivants. Une école est ouverte à l’Institut : chaque année, plus de 200 enfants y reçoivent une éducation primaire. À partir de 1892, l’institution chapeaute également le développement d’une colonie juive, la colonie de Hirsch, dans le Nord-Ouest du Canada.
L'œuvre est éventuellement rebaptisée Baron de Hirsch Institute, en l’honneur du philanthrope new-yorkais Maurice de Hirsch, l’un des principaux donateurs qui financent l’institution. Grâce à un don posthume du Baron, l’institution déménage en 1901 dans un spacieux édifice de la rue Bleury. Le nouvel établissement fera office de pôle de la vie communautaire juive à Montréal: une multitude de clubs, d'œuvres charitables et d’associations y sont logées.
L’institution demeure active tout au long du XXe siècle, et collabore avec de nombreux groupes communautaires afin de dispenser des services sociaux à la communauté juive montréalaise.
Crédit photo : Baron de Hirsch Institute, Montreal, The Jew in Canada: a complete record of Canadian Jewry from the days of the French Régime to the present time, Arthur Daniel Hart, 1926.
Adresse en 1881 : 103 Saint-François-Xavier
Adresse en 1901 : 7 Sainte-Élizabeth
Adresse en 1921 : 410 Bleury
Saint George’s Home
But : Refuge pour les immigrants anglais; Assistance aux immigrants anglais protestants
Congrégation ou association : Saint-George’s Society
Année de fondation : 1867
Description :
Créée en 1834, la St George’s Society est une société nationale dédiée à secourir les familles dans le besoin de la communauté protestante. Cette assistance prend la forme de denrées alimentaires de base, de vêtements et de combustible. À quelques occasions, la société peut également financer le voyage de retour de certains immigrants anglais qui souhaitent retourner en Europe, ou de ceux qui désirent migrer plus à l’ouest dans le territoire canadien. Entre 1834 et 1903, près de 10 000 familles et 56 000 personnes bénéficient de l’aide de l’oeuvre.
En 1867, afin de venir plus directement en aide aux immigrants britanniques, la société se dote d’un petit refuge sur la rue Saint-Antoine. L'œuvre offre un asile temporaire aux nouveaux arrivants qui sont en transit à Montréal en attendant leur départ vers d'autres régions du Canada. Ceux dont la destination finale est Montréal peuvent également trouver refuge à la Saint George’s Home. Ils y sont logés pour quelques jours ou semaines, en attendant qu'ils trouvent un emploi et reçoivent leur première paie. Entre 1872 et 1900, on compte 22 816 admissions à la Saint George’s Home.
Crédit photo : St. George’s Home, and Montreal Dispensary, ST. Antoine Street, 1875, Albums Massicotte, BAnQ.
Adresse en 1881 : 139 Saint-Antoine
Adresse en 1901 : 139 Saint-Antoine
Adresse en 1921 : 156 Parc
Asile Bethléem de Montréal
But : Salle d’asile et orphelinat
Congrégation ou association : Soeurs Grises
Année de fondation : 1868
Description :
L'Asile Bethléem est fondé en 1868 grâce à un don de Charles-Séraphin Rodier, homme d'affaires et ex-maire de la Cité de Montréal. Après avoir visité l'Asile de Lajemmerais des Sœurs Grises à Varennes, Rodier décide de fonder une œuvre semblable. Il achète un bâtiment dans le faubourg Saint-Antoine, et confie le projet aux Sœurs Grises de Montréal. L’Asile offre plusieurs services à la population du quartier, dont l’hébergement et l’assistance à des populations variées. En novembre 1868, une trentaine de petites filles résident à l'Asile, et y reçoivent une éducation domestique et économique. La plupart d’entre elles sont des orphelines. En 1869, une femme âgée de 89 ans est également recueillie. L'Asile sert aussi de dépôt des pauvres, et les Sœurs effectuent des visites à domicile.
Vu l'énorme succès de l'Asile, les locaux deviennent rapidement trop petits. Charles-Séraphin Rodier, désireux de mener à terme son œuvre, décide de faire bâtir de nouveaux immeubles pour abriter l'institution. En 1873, un nouvel établissement est inauguré. Il a pour mission le soutien et l'instruction des enfants pauvres, ainsi que le soutien aux personnes âgées et infirmes. Lors de sa réouverture, l'institution est fréquentée par 103 personnes, principalement des enfants et des femmes canadien.ne.s français.e.s. En 1901, l’institution bénéficie de nouveaux travaux d’agrandissement : on y construit un troisième étage où est placé un dortoir de 100 lits.
Au début du XXe siècle, la Commission scolaire demande à l’Asile d’ouvrir quelques classes dans ses locaux. On y retrouve sept classes réunissant des orphelines, des pensionnaires et des élèves externes. Pour se concentrer sur sa mission éducative, l’Asile délaisse quelque peu ses services sociaux à l'externe : les visites à domiciles et l’assistance aux familles pauvres se poursuivent, mais leur volume diminue grandement.
Crédit photo : Asile Bethleem, Le Diocèse de Montréal à la fin du dix-neuvième siècle, Gaspard Dauth et al., 1900, BAnQ
Adresse en 1881 : 1 Carré Richmond
Adresse en 1901 : 1 Carré Richmond
Adresse en 1921 : 1 Carré Richmond
Providence Sacré-Coeur
Autres appellations : Salle d’asile du Sacré-Cœur
But : Salle d’asile et jardin de l’enfant
Congrégation ou association : Soeurs de la Providence
Année de fondation : 1868
Description :
Lorsque la Paroisse de Saint-Vincent-de-Paul est fondée en 1867, le nouveau curé demande à la congrégation des Soeurs de la Providence de d’y établir une œuvre afin de porter secours au population miséreuse du quartier. Quelques religieuses s’installent dans le quartier l’été suivant. D’abord logées dans un hangar en bois puis dans un appartement de quatre pièces loué pour l’hiver, elles s’adonnent à diverses activités charitables. Elles fournissent régulièrement des repas à soixante-quinze familles, et se chargent d’effectuer des visites pour assister à domicile des malades du secteur. Elles visitent également les détenus à la prison du Pied-du-Courant.
L'œuvre s’établit de manière plus permanente en 1869. Le curé de la paroisse leur cède un terrain et une maison situés à l’angle des rues Fullum et Sainte-Catherine. En plus de loger les religieuses, la petite maison de brique comprend un dispensaire et un hospice où sont hébergés des orphelins, des vieillards indigents et quelques pensionnaires. L’écurie de la maison est quant-à-elle aménagée en salle d’asile: on y accueille gratuitement les enfants pauvres de la paroisse durant les journées de travail de leur mère. 250 jeunes sont reçus chaque année à la Providence.
En 1885, le terrain de la rue Fullum est choisi par les Soeurs de la Providence pour établir leur nouvelle maison mère. Pour laisser place à la nouvelle construction, les bâtiments de la Providence Sacré-Coeur sont détruits. L'œuvre est temporairement relogée dans un maison de location puis est intégrée en 1888 aux activités de la nouvelle Maison de la Providence.
Crédit photo : Atlas of the City of Montreal from special survey and official plans, showing all buildings & names of owners, Chas. E. Goad,1881, BAnQ.
Adresse en 1881 : 85 Fullum
Providence Saint-Enfant-Jésus
Autres appellations : Providence Saint-Joseph
But : Salle d’asile et jardin de l’enfant
Congrégation ou association : Soeurs de la Providence
Année de fondation : 1868
Description :
D’abord nommée Providence Saint-Joseph, cette institution est fondée en 1868 à l’initiative de Madame Agathe Perrault-Nowlan, cousine d’Émilie Tavernier-Gamelin, dans le Côteau Saint-Louis. L’administration de l’œuvre est confiée aux Sœurs de la Providence. Sa mission est double : la visite et la veille des malades et des pauvres, ainsi que l’enseignement aux enfants du quartier. Au début des années 1870, les classes comptent autour de 150 enfants qui payent pour leur scolarité, et fournissent ainsi les principaux revenus de l’œuvre.
En 1874, la bâtisse d’origine étant devenue trop petite, un donateur offre aux Sœurs un terrain adjacent à leur couvent, situé à l’angle des rues Saint-Dominique et Saint-Joseph. Elles y construisent une nouvelle bâtisse permettant d'accueillir 260 enfants, ainsi que quelques pensionnaires. On y enseigne aux jeunes filles, puisque l’éducation des garçons du quartier est prise en charge par les Clercs de Saint-Viateur. En 1892, l’institution prend le nom de Providence Saint-Enfant-Jésus. En 1908, les 900 filles qui fréquentent le couvent sont confiées aux Sœurs de Sainte-Anne. Elles sont remplacées au couvent par 500 petits garçons de 5 à 12 ans.
Crédit photo : Providence Saint-Enfant-Jésus de Montréal, Collection Félix Barrière, 1920, BAnQ.
Adresse en 1881 : Saint-Dominique
Adresse en 1901 : 1909 Saint-Dominique Est
Adresse en 1921 : 1909 Saint-Dominique Est
Institut Saint-Antoine
Autres appellations : Institut du Mont Saint-Antoine
But : École de réforme pour garçons délinquants
Congrégation ou association : Frères de la Charité
Année de fondation : 1868
Description :
En 1873, les Frères de la Charité ouvrent l’Institut du Mont Saint-Antoine, une école de réforme pour garçons. L'institution est dédiée à la prise en charge de la délinquance juvénile: les détenus sont souvent des garçons issus de familles ouvrières, reconnus coupables de délits mineurs. Les jeunes délinquants y sont incarcérés durant quelques années, période jugé nécessaire à leur rééducation.
L’ouverture de l’Institut du Mont Saint-Antoine marque une rupture par rapport aux anciennes institutions d’enfermement pour jeunes délinquants. Les jeunes dorment désormais dans des dortoirs plutôt que dans des cellules. Les fondateurs proscrivent en principe les punitions corporelles, et intègrent les récompenses à leurs méthodes éducatives. Il n’en demeure pas moins que l’école de réforme est le lieu d’une surveillance constante. Les garçons sont soumis à un horaire rigide qui ne procure que peu de temps libre. Ils passent une grande partie de leur journée dans des ateliers, où ils découvrent les rudiments de la confection, de la menuiserie, de la cordonnerie, de l’imprimerie. Le silence absolu doit être respecté, sauf durant les récréations. De plus, malgré les principes, le personnel de l'institution a parfois recours à l’enfermement solitaire et à la férule pour punir les plus récalcitrants.
En 1932, l’institution déménage sur la rue Sherbrooke, dans l’Est de la ville. Largement critiqué pour son caractère rétrograde, le régime d’internement dans les écoles de réforme prend fin en 1950, suite à l’adoption de la Loi sur les écoles de protection de la jeunesse. Le Mont-Saint-Antoine entame alors un effort de réforme de son programme pédagogique.
L’établissement accueille aujourd’hui le Centre de réadaptation pour les jeunes en difficulté d'adaptation du Mont Saint-Antoine
Crédit photo : École de réforme de Montréal, Studio of Inglis, 1875, BAnQ
Adresse en 1881 : 487 Mignonne
Adresse en 1901 : 1189 de Montigny
Adresse en 1921 : 341 de Montigny
Female Home
But : Refuge pour les femmes sans-abri
Année de fondation : 1868
Description :
Fondé en 1868, le Female Home est un refuge dédié à accueillir et à réformer des prostituées qui, en raison de leur sexualité dérangeante, sont considérées comme les antithèses de la féminité et de la maternité idéalisées à l’ère victorienne. Plusieurs pensionnaires viennent chercher refuge à l’institution sur une base volontaire. L’oeuvre sert également de maison de transition pour d’anciennes prisonnières condamnées pour prostitution. Celles-ci sont recrutées directement dans les prisons pour femmes.
Les 24 pensionnaires habituellement logées au Female Home reçoivent une éducation religieuse protestante et sont formées aux tâches ménagères, deux éléments jugés essentiels à la « rédemption » de celles qu’on qualifie de « femmes tombées ». Après quelques mois à l’institution, la plupart d'entre elles sont placées comme domestiques dans des foyers aisés. Toutefois, les espoirs de « réforme » ne sont souvent qu’un vœu pieux. En effet, des aveux mêmes de la matrone, plusieurs jeunes femmes retournent à leur « vie de péché » après leur passage au refuge.
À l’époque, l’assistance aux femmes « déviantes » est très mal perçue et l’œuvre peine à obtenir du financement. En 1885, en raison de ces problèmes financiers, le comité de direction recommande la fermeture de l’œuvre. L’année suivante, une nouvelle institution est ouverte pour reprendre la mission du Female Home : le Sheltering Home.
Crédit photo : Atlas of the City of Montreal and vicinity, Chas. E. Goad, 1881, BAnQ.
Adresse en 1881 : 620 Upper Seigneurs
Saint Bridget’s Home and House of Refuge
Autres appellations : Saint Bridget’s House of Refuge (1901), Saint Bridget’s Home (1921) Hospice Sainte-Brigide, Refuge Sainte-Brigide, Refuge Sainte-Brigitte, Saint Bridget’s Asylum
But : Hospice pour les vieillards et refuge pour les jeunes femmes (Irlandais)
Congrégation ou association : Soeurs Grises
Année de fondation : 1869
Description :
En 1869, la congrégation des Soeurs Grises fait l’acquisition d’un vaste édifice de quatre étages sur la rue de la Gauchetière. Elles y ouvrent un refuge, administré par cinq religieuses, et destiné à assister et secourir les populations irlandaises du quartier. L’institution comprend entre autres un asile pour vieillards indigents. On y héberge et soigne une centaine d’hommes et de femmes âgé.e.s et invalides. L’établissement comprend également une maison de refuge pour les domestiques sans emploi. Les jeunes femmes peuvent être logées au refuge, où elles sont assistées dans leur recherche de travail. Chaque année, environ 250 filles ont recours à ces services. L'œuvre inclut par ailleurs un refuge de nuit pour les personnes sans abri. Les pensionnaires sont logés dans un dortoir et reçoivent, en guise de repas, un morceau de pain et du thé. Finalement, les administratrices de la Saint Bridget's Home effectuent des visites à domicile pour porter secours aux malades du quartier.
L’institution demeurera en activité durant tout le XXe siècle. En 1921, le refuge accueille 119 vieillards. Les religieuses assistent annuellement 572 familles, en plus de distribuer 870 repas. Quelques années plus tard, l'œuvre est rebaptisée Father Dowd Memorial Home, en l’honneur de l’un des prêtres ayant contribué à fonder l’institution.
Aujourd’hui, le Centre d’hébergement Father Dowd est affilié au CIUSSS du Centre-Ouest-de-l’Île-de-Montréal.
Crédit photo : St. Bridget’s Refuge, Montréal, QC, vers 1896, Wm. Notman & Son, McCord.
Adresse en 1881 : 633 Lagauchetière Ouest
Adresse en 1901 : 745 Lagauchetière Ouest
Adresse en 1921 : 297 Lagauchetière Ouest
Mackay Institute for Protestant Deaf Mutes
Autres appellations : Mackay Institute for Protestant Deaf-Mutes and Blinds
But : Institut pour les sourds-muets
Année de fondation : 1869
Description :
L’Institut protestant pour Sourds et Muets ouvre ses portes en 1869 dans la ville de Notre-Dame-de-Grâce. L'œuvre assiste, héberge et éduque des enfants sourds et muets. L’institution accueille des jeunes âgés de sept à quinze ans. On apprend aux garçons les rudiments de l’imprimerie, de la charpenterie-menuiserie et de l’ébénisterie. Les filles sont quant à elles formées à la couture ainsi qu'à la cuisine.
Les demandes d’assistances en la matière sont nombreuses et le besoin de locaux plus grands se fait rapidement sentir. En 1878, grâce à un don du philanthrope presbytérien Joseph Mackay, l'œuvre déménage dans un édifice plus vaste sur le chemin de la Côte-Saint-Antoine. Le nouvel établissement de quatre étages est alors renommé Mackay Institute en l’honneur du donateur. Un legs de son frère Edward, en 1883, permet à l’institution d’élargir son offre charitable et d’accueillir des enfants aveugles. À partir de 1889, le Mackay Institute bénéficie de subventions du gouvernement provincial.
En 1960, l'œuvre fusionne avec la School for Crippled Children, et devient le Mackay Center. Depuis 2016, ce centre de réhabilitation pour personnes sourdes-muettes est affilié au Lethbridge-Layton-Mackay Rehabilitation Centre.
Crédit photo : Mackay Institute for the Deaf and Dumb, Albums Massicotte, 1878, BAnQ
Adresse en 1881 : Côte-Saint-Antoine
Adresse en 1901 : Côte-Saint-Antoine
Adresse en 1921 : 220 Décarie
Protestant Infants’ Home
Autres appellations : Protestant Infant’s Home
But : Orphelinat et crèche pour les enfants illégitimes
Année de fondation : 1870
Description :
Le Protestant Infants' Home ouvre en 1870 dans une maison louée par la Ladies Benevolent Society. On y héberge les nourrissons orphelins ou « illégitimes » nés de parents protestants. À l’époque, aucun orphelinat protestant n'accueille les jeunes de moins de deux ans; ceux-ci sont donc souvent placés dans des établissements catholiques. Cette situation déplaît aux fondateurs du Protestant Infants' Home, qui souhaitent s’assurer que les tout-petits reçoivent une éducation protestante. L'œuvre les loge, les nourrit et les soigne jusqu’à ce qu’ils atteignent l’âge de 5 ans. Les pensionnaires sont alors placés dans des orphelinats ou des écoles d'industrie protestantes.
Les administratrices de l'œuvre insistent pour que les mères demeurent à l’institution durant les premiers mois de vie de l'enfant, afin d’allaiter leur nourrisson. Cette politique permet d’améliorer la santé des bambins et de réduire le taux de mortalité à l’orphelinat. Elle est également utilisée comme outil de réforme morale : on souhaite que les femmes prennent conscience des conséquences d’une grossesse hors mariage, dans l’espoir de réduire les risques de « récidive ». Pour les mêmes raisons, les « filles-mères » qui ont recours à l’institution doivent payer des frais de garde pouvant représenter jusqu’à 50% de leur salaire. De 1875 à 1905, un total de 2 329 enfants et 747 mères allaitantes sont admises à l'institution.
En 1936, le Protestant Infants' Home devient gestionnaire du réseau protestant des familles d’accueil pour jeunes vulnérables ou en difficulté.
Crédit photo : Album E. Z. Massicotte, 1910, BAnQ.
Adresse en 1881 : 508 Guy
Adresse en 1901 : 508 Guy
Adresse en 1921 : 1091 Queen-Mary
Women’s Hospital
Autres appellations : Reddy Memorial Hospital
But : Hôpital pour les femmes, soins de maternité
Année de fondation : 1871
Description :
Ouvert en 1871, cet hôpital pour femmes se spécialise dans les soins de maternité. On y accueille des mères célibataires – qui doivent confier leur enfant à une crèche après leur accouchement -, mais également des femmes mariées sans ressources. À l’exception des plus démunies, la plupart des patientes doivent payer des frais d’hébergement. En 1894, l'œuvre, alors logée dans les locaux du Western Hospital, déménage dans son propre édifice rue de la Montagne. L'œuvre déménage à nouveau quelques années plus tard sur la rue Tupper.
Les nouveaux locaux de l’hôpital se révèlent rapidement trop petits : les dortoirs sont surpeuplés, et les listes d’attente débordent. En 1926, les gestionnaires de l’institution lancent donc une vaste campagne pour la construction d’un nouvel établissement pour femmes, plus vaste et plus moderne. Le nouvel hôpital, toujours situé sur la rue Tupper, dispose de 150 lits, d’une clinique générale, de départements d’obstétrique et de gynécologie, ainsi que de plusieurs laboratoires et de salles de chirurgie.
Au cours des années 1940, l’institution est rebaptisée Reddy Memorial Hospital, en l’honneur du médecin Herbert Reddy. L’établissement ferme ses portes en 1997, dans la foulée de la réorganisation des services de santé et des services sociaux.
Crédit photo : Infirmières, Women’s Hospital, Montréal, QC, 1920, Wm. Notman & Son Ltd., McCord.
Adresse en 1881 : 1251 Dorchester
Adresse en 1901 : 170 Mountain
Adresse en 1921 : 1002 Sainte-Catherine Ouest
Boy’s Home of Montreal
But : Asile pour les garçons orphelins, abandonnés ou pauvres
Congrégation ou association : Orphan Charity Organization Society
Année de fondation : 1871
Description :
Fondé en 1871 par un groupe de philanthropes protestants de la Zion Congregational Church, le Boys’ Home of Montreal a pour mission de répondre au manque de logements abordables pour les jeunes garçons. À l’époque, plusieurs adolescents laissés à eux-mêmes vivent dans la rue et effectuent de petits travaux informels pour subvenir à leurs besoins. La présence de ces « street boys » inquiète les élites montréalaises, qui considèrent leur mode de vie dangereux et immoral. Le Boys' Home of Montreal se donne donc pour mission de travailler au « redressement moral » de ces jeunes garçons, en plus de les aider à trouver un logement sain et à intégrer l’économie formelle.
Les « street boys » de 14 à 17 ans sont hébergés par l'œuvre dans une grande maison de la rue de la Montagne. Le personnel de l’institution aide les garçons à trouver un emploi, préférablement dans un métier qualifié. Durant le jour, ceux-ci doivent travailler à l’extérieur de l’établissement; le soir, ils reçoivent une formation académique élémentaire. Les jeunes pensionnaires versent la majeure partie de leur salaire au Boys' Home en guise de paiement des frais d’hébergement et de repas. Les administrateurs de l'œuvre espèrent ainsi éviter que l’aide qu'ils ne dispensent aux jeunes garçons ne contribue à les rendre « paresseux » ou « dépendants ». En 1917, le Boys' Home ouvre un camp d’été pour garçons afin de leur fournir un environnement sain pour les vacances estivales.
Au cours des années 1920, l’institution est intégrée au réseau charitable protestant administré par le Montreal Council of Social Agencies. Elle commence alors à élargir son offre charitable pour accueillir des garçons plus jeunes, qui fréquentent toujours le système scolaire. En 1930, l’institution déménage dans un bâtiment plus grand, situé face au parc Weredale, à Westmount. Éventuellement renommée Weredale House, l'œuvre poursuit sa mission d’assistance aux jeunes garçons jusque dans les années 1970. L’établissement est aujourd’hui occupé par le Batshaw Youth and Family Services (CIUSSS de l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal), qui dispense des services aux enfants et aux familles de la communauté anglo-montréalaise.
Crédit photo : Boy’s Home, Albums Massicotte, c. 1880, BAnQ
Adresse en 1881 : 115 Mountain
Adresse en 1901 : 121 Mountain
Adresse en 1921 : 121 Mountain
Dispensaire Saint-Joseph
But : Consultations médicales et soins pour les indigents
Congrégation ou association : Soeurs Grises
Année de fondation : 1872
Description :
Le dispensaire Saint-Joseph est ouvert en 1872 par les Soeurs Grises dans les locaux de l’Hospice Saint-Joseph, dans le but de dispenser des soins de santé de proximité aux populations pauvres du faubourg Saint-Joseph. Les malades sans le sous peuvent y rencontrer un médecin et recevoir des médicaments gratuitement. Entre 1872 et 1900, la clinique fournira 327 484 prescriptions.
En raison d’un redécoupage paroissial, la clinique cesse en 1904 de recevoir son financement annuel des Sulpiciens. Suite à cette perte de revenu, les religieuses se voient dans l’obligation de fermer leur dispensaire. Elles continueront par la suite de dispenser des soins aux malades du quartier de manière plus informelle.
Crédit photo : Hospice Saint-Joseph, Le Diocèse de Montréal à la fin du dix-neuvième siècle, Gaspard Dauth et al., 1900, BAnQ.
Adresse en 1881 : 58 Cathédrale
Asile Saint-Jean-de-Dieu
But : Asile pour les aliénés
Congrégation ou association : Soeurs de la Providence
Année de fondation : 1873
Description :
En 1873 le gouvernement du Québec octroie un contrat de cinq ans aux Sœurs de la Providence pour qu’elles s’occupent de ceux qu’on appelle à l’époque « les idiots, les imbéciles et les fous ». Les religieuses ouvrent d’abord l’Asile dans les locaux de leur maison mère, mais entament rapidement la construction d’un établissement permanent sur un immense terrain dans le village de Longue-Pointe. Les travaux aboutissent en 1875 : le bâtiment, haut de cinq étages, possède 79 chambres privées, 51 dortoirs, 150 cellules, 7 parloirs, 23 réfectoires, 27 salles de traitement, et deux infirmeries.
En 1890, un violent incendie détruit complètement l’asile, qui héberge alors 1200 pensionnaires. Le feu ayant pris naissance dans la section des femmes, 86 patientes et gardiennes y trouvent la mort. Les autres résident.e.s sont relocalisé.e.s dans des pavillons temporaires érigés sur le vaste terrain de Longue Pointe. La reconstruction est terminée en 1901, et le nouvel établissement est encore plus vaste que le premier. Pour l’époque, il s’agit d’une institution des plus modernes qui forme une véritable « cité asilaire ». Le complexe compte 24 pavillons d'hébergement, et est tellement immense qu’on utilise un petit train électrique pour s’y déplacer. Bref, il s’agit pratiquement d’une ville à part : un lieu de mise à l’écart de la société de ceux et celles que l’on considère comme anormaux.
Les Sœurs de la Providence demeurent en charge de l’asile jusqu’en 1974, date à laquelle le ministère des Affaires sociales en prend la charge. L’année suivante, l’établissement est rebaptisé Hôpital Louis-H. Lafontaine.
Crédit photo : Hôpital Saint-Jean-de-Dieu à Montréal, Collection Félix Barrière, 1920, BAnQ.
Adresse en 1881 : Notre-Dame Est, Longue-Pointe
Adresse en 1901 : Notre-Dame Est, Longue-Pointe
Adresse en 1921 : Notre-Dame Est, Longue-Pointe
Young Women’s Christian Association
But : Refuge et éducation des jeunes femmes
Congrégation ou association : YWCA
Année de fondation : 1874
Description :
Fondée en 1874 par des bénévoles protestantes de classe moyenne, la branche montréalaise du YWCA se donne pour mission d’assister les jeunes filles célibataires de la classe ouvrière. À l’époque, de nombreuses jeunes filles quittent leur région natale pour s’établir en ville, dans l’espoir d’y trouver un emploi, ou bien pour y recevoir une éducation plus poussée. Craignant que ces jeunes filles indépendantes ne soient soumises à de mauvaises influences, les administratrices du YWCA entendent leur fournir un cadre de vie jugé sain, et assurer leur encadrement moral.
Pour ce faire, le quartier général du YWCA comprend une pension hébergeant une cinquantaine de travailleuses célibataires, ainsi qu’un dortoir permettant de loger temporairement des voyageuses en déplacement. L'œuvre chapeaute l’organisation de services religieux, d’activités récréatives, ainsi que de divers clubs sociaux à l’intention des jeunes travailleuses. L’établissement dispose également d'une bibliothèque, d’un bureau de placement et d’une école de soir. Les jeunes femmes du quartier peuvent y recevoir des cours de couture, de broderie, de chapellerie, de français, d’éducation physique, de lecture, d’écriture, d’arithmétique, et de premiers soins. Le YWCA est également à l’origine du Diet Dispensary et du Day Nursery, des initiatives qui deviendront par la suite des institutions indépendantes.
L'ajout continuel de nouveaux services pousse le YWCA à déménager à de nombreuses reprises. En 1895, l'institution achète un immeuble sur la rue Dorchester. Malgré un agrandissement substantiel en 1920 – impliquant la construction d’une piscine et d’un gymnase -, l’espace vient rapidement à manquer. Au fil des ans, plusieurs annexes sont donc ouvertes dans différents quartiers de la ville afin d’offrir des services supplémentaires. En 1952, le YWCA s’installe finalement sur son site actuel, au 1355 rue Dorchester (aujourd’hui Boulevard René-Lévesque). Depuis 2005, le YWCA est également responsable des Jardins du Y, un projet situé sur la rue Crescent et visant à fournir des logements abordables aux femmes vulnérables.
Crédit photo : Young Women’s Christian Association, Montreal Import Co., c. [entre 1903-1914], BAnQ.
Adresse en 1881 : 131 Mansfield
Adresse en 1901 : 896 Dorchester Ouest
Adresse en 1921 : 502 Dorchester Ouest
Western Hospital
Autres appellations : Western Hospital
But : Hôpital
Congrégation ou association : Université Bishop
Année de fondation : 1874
Description :
Ouvert en 1874 sur la rue Dorchester, le Western Hospital vise à combler le vide hospitalier dans le secteur ouest de la ville de Montréal. D’abord réservée aux femmes, l’institution élargit éventuellement sa mission pour accueillir des malades des deux sexes. Les règlements stricts de l’hôpital prohibent toutefois l’admission des incurables, des aliéné.e.s et des femmes sur le point d’accoucher. Les patient.e.s présentant une maladie vénérienne doivent quant à eux débourser une somme plus élevée pour leur hébergement. En dépit de ces restrictions, le Western Hospital manque rapidement d’espace. En 1907, l'œuvre s'agrandit grâce à la construction d’une nouvelle aile, le pavillon Peter Lyall. Malgré ces agrandissements, l'institution redevient rapidement surpeuplée. En 1914, l’hôpital soigne 2800 malades, et plusieurs autres doivent être refusés, faute d’espace.
Faisant face à des difficultés financières, le Western Hospital fusionne avec le Montreal General Hospital en 1924.
Crédit photo : Western General Hospital, Montreal, the Valentine & Sons Publishing Co., BAnQ.
Adresse en 1881 : 1269 Dorchester Ouest
Adresse en 1901 : 1269 Dorchester Ouest
Adresse en 1921 : 1027 Dorchester Ouest
Protestant Home for Friendless Women
But : Refuge pour les femmes sans-abri
Année de fondation : 1876
Description :
Fondé en 1874, le Protestant Home for Friendless Women est un refuge dédié à accueillir et à secourir des femmes « tombées dans le vice ». Certaines d’entre elles sont des prostituées, tandis que d’autres sont institutionnalisées pour des problèmes d’alcoolisme. L’oeuvre sert notamment de maison de transition pour d’anciennes prisonnières condamnées pour prostitution ou intempérance. Celles-ci sont recrutées directement dans la prison pour femmes par la matrone de la maison. D’autres pensionnaires viennent quant à elles chercher asile à l’institution sur une base volontaire.
Durant sa première année d’activité, l’institution accueille 91 femmes, qu’elle tente de réformer afin de les amener à adopter un mode de vie plus conforme aux normes morales de l’époque. Pour être admises à l’institution, les pensionnaires doivent donc s’engager à y demeurer pour une période d’au moins un an, période jugée nécessaire pour achever leur « rééducation ». La rédemption des jeunes femmes passe par l’éducation religieuse, mais également par le travail: les pensionnaires occupent leurs journées en effectuant des travaux de blanchissage et de couture. C’est d’ailleurs grâce à ce travail non rémunéré que l'œuvre tire la moitié de son financement. Par ailleurs, l’internement en soi est considéré comme un outil de réforme: en les isolant au refuge, les administratrices de l'œuvre espèrent détourner les jeunes femmes des « influences néfastes » qui les mènent vers le vice. Pour la même raison, seules les femmes de moins de 30 ans sont admises à l’institution: les femmes plus âgées, considérées comme des « pêcheresses d’expérience », sont perçues comme de potentielles mauvaises influences pour les plus jeunes.
Crédit photo : Atlas of the City of Montreal and vicinity, Chas. E. Goad, 1881, BAnQ.
Adresse en 1881 : 97 Saint-Urbain
Hospice Saint-Charles
But : Hospice pour vieillards invalides
Congrégation ou association : Soeurs Grises
Année de fondation : 1876
Description :
En 1876, sous l’impulsion du philanthrope Joseph Vincent, les Sulpiciens fondent l’Hospice Saint-Charles dans l'ancien Hôpital militaire près de Notre-Dame de Bonsecours, sur la rue Water. À la demande des Sulpiciens, les Sœurs Grises de Montréal acceptent de prendre en charge l’administration de l’œuvre. Sa principale vocation est l’hébergement de vieillards indigents. On y dispense également d’autres services, tels des visites aux pauvres et aux malades, ainsi qu’un dépôt des pauvres. Le premier bâtiment dans lequel loge l’institution semble avoir été bien peu adéquat. Les sœurs se plaignent constamment de l’insalubrité du bâtiment, infesté de vermines et extrêmement humide. Pour cette raison, dès 1879, l’hospice est transféré au carré Dalhousie, dans une maison offerte par le séminaire Saint-Sulpice. À cette époque, l’institution loge 145 vieillards (50 hommes et 95 femmes), ainsi que 28 pensionnaires invalides.
Le 4 juillet 1894, l’hospice Saint-Charles est exproprié par le Canadien Pacifique, qui désire agrandir sa gare. Comme il n’y a pas de bâtiment disponible pour reloger l’institution, on décide d’envoyer les vieillards à la maison mère des Sœurs Grises.
Crédit photo : Maison Immaculée-Conception (hospice Saint-Charles)à l’angle des rues Saint-Amable et Berthelot, [vers 1890], Fonds J. E. Livernois Ltée, BAnQ.
Adresse en 1881 : 9 Notre-Dame
Asile Sainte-Darie
But : Prison pour les femmes
Congrégation ou association : Soeurs du Bon-Pateur
Année de fondation : 1876
Description :
À partir de 1876, l’Asile Sainte-Darie, administrée par les Sœurs du Bon-Pasteur d’Angers, est la prison pour femmes de Montréal. Le bâtiment comprend une aile catholique, prise en charge par les Soeurs du Bon Pasteur, et une aile pour les détenues protestantes, administrée de manière indépendante par des matrones laïques.
Entre 1876 et 1920, plus de 30 000 femmes, âgées de 13 à 90 ans, passent entre les murs de l’institution. La grande majorité des prisonnières sont incarcérées pour des crimes liés à la sexualité et à la moralité, comme la prostitution, l’ivresse publique ou le vagabondage. Elles y purgent des sentences assez courtes, allant de quelques jours à quelques mois. Les religieuses se donnent pour mission de travailler au « redressement moral » des prisonnières : ces dernières reçoivent une éducation religieuse et sont formées à la pratique de travaux jugés appropriés pour les jeunes femmes, comme le tricot ou la couture. Toutefois, les incarcérations répétées de certaines femmes montrent bien que l’idéal de réforme n’est souvent qu’un vœu pieux.
En raison de difficultés financières, l’Asile Sainte-Darie ferme ses portes en 1964.
Crédit photo : Religieuses du Bon-Pasteur, Asile Ste.-Darie, Darois et Steben, c.1900, BAnQ.
Adresse en 1881 : 152 Fullum
Adresse en 1901 : 350 Fullum
Adresse en 1921 : 350 Fullum
Montreal Diet Dispensary
But : Dispensaire de nourriture et de soins pour les populations pauvres
Congrégation ou association : YMCA
Année de fondation : 1879
Description :
En 1879, le YWCA prend la décision d’ouvrir un dispensaire pour fournir des soins de santé aux populations pauvres de la ville. L'œuvre, administrée par une matrone protestante, est d'abord logée gratuitement au sous-sol de l'American Presbyterian Church. Ces locaux deviennent rapidement trop exigus pour répondre à la demande d’assistance, qui explose à la fin du 19e siècle. L’institution déménage donc dans un établissement plus vaste, sur la rue Saint-Antoine. En 1905, l'oeuvre déménage de nouveau pour s’établir sur la rue Mansfield.
Le Diet Dispensary se spécialise rapidement dans le domaine de la nutrition: sa principale mission est de fournir aux populations malades et pauvres des repas sains, contenant les éléments nutritifs jugés essentiels à leur rétablissement. Cette nourriture consiste principalement en des bouillons de bœuf et de poulet, des gelées de viande et du pouding au lait. Les vivres sont distribués gratuitement aux malades qui détiennent un certificat d’indigence ainsi qu’à ceux référés par un médecin, un ministre du culte ou un organisme de charité. En 1899, 17 336 repas sont ainsi offerts aux populations dans le besoin. Trois infirmières sont également embauchées pour dispenser des soins et effectuer des visites à domicile. Afin de mieux répondre à la demande, le Montreal Diet Dispensary met en place, au début des années 1920, cinq points de services dans des quartiers ouvriers montréalais: Hochelaga, Rosemont, Verdun, Pointe-Saint-Charles et Côte-Saint-Paul.
Crédit photo : Cuisine du dispensaire diététique de Montréal, Montréal, QC, 1908, Wm. Notman & Son, McCord.
Adresse en 1881 : 862 Dorchester Ouest
Adresse en 1901 : 101 Osborne
Adresse en 1921 : 79 Mansfield
West End Free Dispensary
But : Dispensaire pour les familles pauvres
Année de fondation : 1880
Description :
Le West End Free Dispensary ouvre ses portes en 1880 dans une petite maison de la rue Wellington, dans le quartier ouvrier de Pointe Saint-Charles. Les familles pauvres peuvent y recevoir des soins gratuitement. L'œuvre distribue également certains médicaments. Dès sa première année d’activité, 2000 malades bénéficient des services de la clinique, qui est financée grâce à la charité privée.
Crédit photo : Atlas of the City of Montreal and vicinity, Chas. E. Goad, 1881, BAnQ.
Adresse en 1881 : 385 Wellington
Hôpital Notre-Dame
But : Hôpital
Congrégation ou association : Soeurs Grises
Année de fondation : 1880
Description :
Le quartier Centre-Sud est mal desservi par les hôpitaux existants à la fin du XIXe siècle. Un groupe de médecins universitaires entend répondre à ce problème en créant l’Hôpital Notre-Dame en 1880. Rare établissement francophone laïque, l’hôpital promet d’accueillir la population pauvre de l’est de la ville ainsi que les nombreux accidentés du travail provenant des industries et du port. L’institution se dote également d’une mission éducative: la faculté de médecine de l’Université Laval assure le service médical, et utilise les lieux pour former ses cohortes étudiantes. L’hôpital a également recours au travail bénévole des Sœurs grises pour dispenser les soins infirmiers et s’occuper des malades.
À son ouverture, l’hôpital peut héberger quelques dizaines de personnes dans ses locaux de l’ancien hôtel Donegana. Toutefois, les travaux d’agrandissement s’enchaînent et le nombre de lits augmente constamment. En 1905, l’institution élargit sa mission et inaugure l’Hôpital Saint-Paul, un département des maladies contagieuses. Le nouveau pavillon, contenant 100 lits, permet d'accueillir les malades atteints de diphtérie, de scarlatine ou de rougeole. Éventuellement, les terrains deviennent trop exigus pour de nouveaux agrandissements. En 1924, l’hôpital déménage donc sur la rue Sherbrooke, face au parc La Fontaine. Avec ses 293 lits répartis dans ses salles publiques et ses chambres payantes, il devient le plus important hôpital général francophone du Québec, devant l’Hôtel-Dieu de Montréal.
Aujourd’hui affilié au CIUSSS du Centre-Sud-de-l'Île-de-Montréal, l’institution conserve sa vocation d'Hôpital de soins généraux.
Crédit photo : Hôpital Notre-Dame, Albums Massicotte, c.1920, BAnQ.
Adresse en 1881 : 31 Notre-Dame
Adresse en 1901 : 1429 Notre-Dame Est
Adresse en 1921 : 349 Notre-Dame Est
French Protestant Home
But : Orphelinat
Congrégation ou association : Ladies French Missionary Society
Année de fondation : 1881
Description :
Fondée en 1881 à Montréal, la Ladies French Missionary Society est une association de missionnaires méthodistes dédiée à l’éducation et à la conversion de jeunes filles francophones. Au tournant du XXe siècle, la Société déplore que la plupart des orphelins francophones mais protestants soient placés dans des établissements catholiques. Pour s’assurer que les tout-petits reçoivent une éducation protestante, l’association ouvre, en 1906, la French Protestant Home. Le petit établissement de la rue Belmont héberge et éduque une quarantaine d’enfants âgés de moins de 13 ans.
L’établissement demeure en activité jusqu’au tournant des années 1940, lorsqu’il est détruit dans le cadre de la construction de la Gare centrale.
Crédit photo : Atlas of the City of Montreal and vicinity, Chas. E. Goad, 1915, BAnQ.
Adresse en 1881 : Belmont
Adresse en 1901 : 51 Belmont
Adresse en 1921 : 51 Belmont
Jardin de l’enfance Saint-Alexis
Autres appellations : Jardin de l’enfance Saint-Jacques
But : Garderie, jardin de l’enfant et orphelinat
Congrégation ou association : Soeurs de la Providence
Année de fondation : 1881
Description :
Sous l’impulsion de l’Église catholique, les institutions vouées aux enfants en difficulté se multiplient dans la seconde moitié du XIXe siècle. Les Sœurs de la Providence, une congrégation fondée en 1841 par Émilie Gamelin, contribuent à ce foisonnement. En 1881, elles ouvrent, dans les locaux de l’orphelinat Saint-Alexis, un jardin de l’enfance dédié à l’instruction des jeunes garçons et filles du quartier Saint-Jacques. L’œuvre jouit d’une grande popularité, si bien que ses locaux sont rapidement surchargés. La congrégation fait donc construire une nouvelle aile à son institution : on inaugure, en 1883, le nouveau jardin de l’enfance Saint-Alexis situé dans un édifice adjacent à celui de l’orphelinat et pouvant accueillir 200 à 300 jeunes élèves.
Quinze ans plus tard, les locaux sont à nouveau surchargés : à partir du 1er septembre 1899, les Sœurs installent donc deux de leurs classes dans un local à part, situé dans l’ancien édifice de l’Hospice Saint-Joseph de la Providence. Le jardin de l’enfance accueille à l’époque un total de 400 jeunes.
En 1963, l’orphelinat et le jardin de l’enfance Saint-Alexis sont démolis afin de permettre la construction du métro Berri-de-Montigny (aujourd’hui Berri-UQAM).
Crédit photo : Orphelinat Saint-Alexis de Montréal [Jardin de l’enfance Saint-Alexis], Collection Félix Barrière, BAnQ, 1920.
Adresse en 1881 : 1198 de Montigny
Adresse en 1901 : 1198 de Montigny
Adresse en 1921 : 1198 de Montigny
Young Men’s Christian Association – Railway Branch
But : Refuge et éducation des jeunes hommes
Congrégation ou association : YMCA
Année de fondation : 1882
Description :
Fondé en 1844 à Londres, le YMCA est une organisation charitable de confession protestante qui se donne pour mission de veiller à l’encadrement moral des jeunes hommes. Installée au Canada depuis 1851, l’organisation soutient le développement du chemin de fer au Canada, notamment en prodiguant assistance et encadrement aux ouvriers qui œuvrent dans le domaine. Ainsi, en 1882, la branche montréalaise du YMCA décide d’ouvrir un local dans Pointe-Saint-Charles, à proximité du chemin de fer Grand Trunk Railway. L'œuvre offre des cours du soir aux cheminots, et dispose d’un registre d’emploi pour les hommes à la recherche de travail. Les locaux de l’organisation accueillent également quelques pensionnaires. Le YMCA chapeaute par ailleurs diverses activités religieuses, tels que des groupes de prière hebdomadaire et des cours de lecture de la Bible, ainsi que diverses activités de loisir.
Crédit photo : Insurance plan of city of Montreal, Chas. E. Goad, 1909-1916, BAnQ.
Adresse en 1901 : 2 Richmond Square
Adresse en 1921 : 2 Richmond Square
Society for the Protection of Women and Children
But : Aide aux femmes et aux enfants
Année de fondation : 1883
Description :
La Society for the Protection of Women and Children (SPWC) est une association philanthropique fondée en 1883 pour porter secours aux femmes et aux enfants victimes de violence familiale. L'établissement vient également en aide à des mères et des enfants placés dans une situation d'extrême pauvreté en raison de l’absence de soutien paternel.
Dans ses bureaux de la rue de Lagauchetière, l'œuvre prend en charge entre 500 et 600 cas chaque année. L'institution offre tout d'abord un secours direct et des conseils aux victimes. L'œuvre dirige ensuite les femmes et les enfants vulnérables vers les institutions charitables les plus appropriées à leur situation. La société peut également enquêter sur la situation familiale et tenter d’intervenir pour « réformer » le mari violent, alcoolique ou absent. Lorsque ces efforts de réforme échouent, l'œuvre assiste les épouses dans leurs démarches légales pour obtenir la séparation de corps. Dans certains cas, la société retire les enfants de leur famille: ceux-ci sont alors placés dans un des orphelinats de la ville et la société couvre les frais liés à leur institutionnalisation. En 1916, l’organisation ouvre une école d’industrie pour garçons protestants à Sweetsburg, dans les Cantons-de-l’Est, mais l’entreprise est un échec financier et l’établissement ferme ses portes en 1920.
En raison de ses difficultés financières, l'œuvre doit quitter ses bureaux sur la rue de Lagauchetière. Ainsi, en 1920, la Society for the Protection of Women and Children devient un membre du Montreal Council of Social Agencies et déménage dans ses locaux. En 1936, la Société s’associe avec d’autres organisations dédiées à la sauvegarde de l'enfance et devient la Children’s Services Association (CSA).
Crédit photo : Insurance plan of city of Montreal, Chas. E. Goad, 1909-1916, BAnQ.
Adresse en 1901 : 772 Lagauchetière Ouest
Women’s Protective Immigration Society
But : Assistance aux femmes immigrantes
Année de fondation : 1883
Description :
La Women's Protective Immigration Society est fondée en 1883 pour assister et encadrer les jeunes migrantes, principalement britanniques, lors de leur arrivée au Canada. Les jeunes filles sont recueillies directement au port de Montréal ou dans les gares et sont conduites au refuge. Plusieurs d’entre elles ne sont que de passage dans la métropole. Elles sont logées à l’institution en attendant leur prochain train. Pour d’autres migrantes, Montréal constitue la destination finale. L'œuvre les héberge temporairement et les aide à se trouver un emploi, souvent comme domestiques. Durant l’année 1885, 280 jeunes filles transigent par l’institution. Pour exercer ses activités, la société bénéficie d’un soutien financier de la part du gouvernement canadien.
Outre sa mission charitable, l'œuvre a également pour but d’assurer l'encadrement moral des nouvelles arrivantes: l’assistance qui leur est offerte vise principalement à éviter qu’à leur arrivée à Montréal, les jeunes filles ne tombent dans le vice et le péché. Ce projet n’est toutefois souvent qu’un vœu pieux: les administratrices se plaignent fréquemment du manque de vertu de leurs ouailles. La consommation d’alcool et la prostitution chez les migrantes les inquiètent particulièrement. Dans certains cas, certaines jeunes filles jugées « incorrigibles » sont retournées en Angleterre.
Crédit photo : Insurance plan of city of Montreal, Chas. E. Goad, 1915, BAnQ.
Adresse en 1901 : 87 Osborne
Saint Margaret’s Home for Incurables
Autres appellations : St-Margaret’s Home for Incurables
But : Hôpital pour les incurables
Congrégation ou association : Sister of St Margaret
Année de fondation : 1883
Description :
Ouvert en 1883, le Saint Margaret’s Home est un hospice pour malades incurables, infirmes et invalides. L'œuvre accueille également quelques vieillards. L'institution, administrée par la congrégation des Soeurs Saint-Margaret, débute modestement dans une petite maison de la rue Ontario. Les religieuses y accueillent cinq malades. En 1893, grâce à un don des philanthropes George et Julia Drummond, l’institution s’établit dans des locaux plus vastes, sur la rue Sherbrooke.
L’établissement comprend quelques salles communes dédiées à accueillir gratuitement les malades moins fortunés. Ceux qui ont les moyens de payer leur séjour peuvent quant à eux être logés dans une chambre privée. La maison est entourée de jardins, dans lesquels peuvent se promener les patient.e.s qui en ont la capacité physique. Au dernier étage se trouve un dortoir dédié aux pensionnaires dont la maladie atteint un stade avancé. Incapables de sortir de leur lit, ceux-ci demeurent dans la salle commune en permanence. L’institution accueille des malades des deux sexes jusqu’en 1921, date à laquelle l’établissement devient réservé aux femmes.
Désormais situé dans Westmount, le Centre d’hébergement Saint-Margaret est toujours en activité à ce jour.
Crédit photo : Intérieur de St. Margaret’s Home, Montréal, QC, 1933, Wm. Notman & Son Ltd., McCord.
Adresse en 1901 : 557 Sherbrooke Ouest
Adresse en 1921 : 21 Sherbrooke Ouest
Asile Saint-Benoit-Joseph
Autres appellations : Asile Saint-Benoit-Joseph Labre
But : Asile pour les hommes attardés, épileptiques ou alcooliques
Congrégation ou association : Frères de la Charité
Année de fondation : 1884
Description :
Le 16 septembre 1884, les frères de la Charité de St-Vincent-de-Paul inaugurent l’Asile Saint-Benoît-Joseph. Situé sur un terrain agricole du village de Longue Pointe, en bordure du fleuve Saint-Laurent, l’institution possède plus de 150 chambres. On y héberge des hommes infirmes, épileptiques, ou aliénés. L’établissement se spécialise aussi dans l’internement des hommes souffrant de dépendance à l’alcool ou à la morphine.
L’institution poursuit ses activités durant près d’un siècle. En 1974, l’institution est cédée au Ministère de la Santé et des services sociaux du Québec. Elle héberge alors 325 personnes, dont la plupart sont des malades psychiatriques. Après la cession, l'établissement est transformé en CHSLD. Il prend le nom de Centre Pierre-Joseph-Triest, en l’honneur du fondateur des frères de la Charité.
Crédit photo : Asile Saint-Benoit-Joseph-Labre, Le Diocèse de Montréal à la fin du dix-neuvième siècle, Gaspard Dauth et al., 1900, BAnQ
Adresse en 1901 : 4140 Notre-Dame Est, Longue-Pointe
Adresse en 1921 : 4140 Notre-Dame Est
Young Women’s Christian Association – House for Working Girls
But : Refuge et éducation des jeunes femmes
Congrégation ou association : YWCA
Année de fondation : 1884
Description :
Active depuis 1874, la branche montréalaise de la Young Women's Christian Association ouvre en 1884 une maison de refuge pour jeunes femmes ouvrières. L'institution est d'abord établie sur la ruelle Fortification. Elle déménage ensuite à quelques reprises pour s'établir définitivement, en 1895, au 2432 rue Sainte-Catherine Ouest.
Géré par des bénévoles protestantes de la classe moyenne et de la bourgeoisie, l'établissement se donne pour mission d’assister les femmes célibataires de la classe ouvrière. À l’époque, de nombreuses jeunes filles quittent leur région natale afin de s’établir en ville pour travailler comme domestiques. La House for Working Girls héberge certaines d’entre elles. La plupart sont entre deux emplois, et n’ont pas accès à d'autres hébergements durant cette période de transition. Craignant que ces jeunes filles indépendantes ne soient soumises à de mauvaises influences, les administratrices du YWCA entendent leur fournir un cadre de vie jugé sain, tout en assurant leur encadrement moral. Le refuge de la rue Sainte-Catherine comprend également des écoles de cuisine et de buanderie dédiées à la formation des jeunes domestiques.
Crédit photo : Atlas of the City of Montreal and vicinity, Chas. E. Goad, 1890, BAnQ.
Adresse en 1901 : 2434 Sainte-Catherine Ouest
Old Folks Home
Autres appellations : Old People’s Home (1921), The Country House
But : Hospice pour les vieillards
Congrégation ou association : Montreal Protestant House of Industry and Refuge
Année de fondation : 1885
Description :
Depuis sa fondation en 1863, le Montreal Protestant House of Industry and Refuge héberge un grand nombre de veillards indigents dans les dortoirs de son bâtiment principal, rue Bleury. Face aux problèmes de surpopulation du refuge, les administrateurs de l’institution décident d’ouvrir un nouvel établissement dédié spécifiquement à l’hébergement des vieillards, des malades et des invalides. D’abord appelée The Country House, l'œuvre s’installe sur la ferme Dubois, à Longue-Pointe, dans un bâtiment construit grâce à un legs du philanthrope William Workman. L’établissement ouvre ses portes en 1885 et sera éventuellement renommé Old Folks Home. Dans ses premières années d’activité, l’institution héberge 124 personnes.
En 1894, l’institution se dote d’une annexe dédiée à l’hébergement des malades en convalescence : le Moore Convalescent Home. Les deux œuvres sont gérées par les mêmes administrateurs, et se partagent l’usage des champs entourant la ferme. Au fil du temps, de nouveaux bâtiments sont construits pour mieux répondre à la demande de prise en charge médicale des personnes âgées et des invalides. Ainsi, deux maisons de soins aux malades incurables ouvrent leurs portes en 1916 et 1929. En 1955, une infirmerie de soixante-six lits pour les femmes est ajoutée au complexe.
En 1999, l’institution fusionne avec le Grace Dart Home et devient un centre de soins de longue durée pour personnes âgées ou handicapées. Le CHSLD Grace Dart est toujours en opération, dans un ensemble de bâtiments situés à l’extrémité de la rue Sainte-Catherine Est.
Crédit photo : Moore Home, Notre Dame Street, Montréal, Collection Pierre Monette, 19??, BAnQ.
Adresse en 1901 : Notre-Dame Est, Longue-Pointe
Adresse en 1921 : 3075 Notre-Dame Est
Asile Saint-Henri
Autres appellations : Hospice Saint-Henri
But : Salle d’asile et orphelinat pour filles
Congrégation ou association : Soeurs Grises
Année de fondation : 1885
Description :
L’Asile Saint-Henri, situé au 751 rue du Collège, est fondé en 1885 par l’Abbé Rémi-Clothaire Décary. L’œuvre sera éventuellement prise en charge par les Sœurs Grises de Montréal. À l’époque de sa fondation, l'œuvre a pour mission de prendre soin des enfants des familles pauvres du quartier Saint-Henri. Dans ce quartier en pleine industrialisation, de nombreuses mères qui doivent travailler confient leurs enfants à l’institution durant leur quart de travail. On y enseigne notamment à 400 petites filles. L’Asile a également pour mission d’effectuer des visites à domicile, et de soutenir les personnes vieillissantes.
L’année 1927 marque une transformation dans la vocation de l’institution: la Commission des Écoles catholiques de Montréal érige une école spécialisée pour les enfants d’âge pré-scolaire, rendant ainsi caduque la mission de l’Asile Saint-Henri. Suite à la baisse du besoin d’éducation, l’établissement se spécialise dans la prise en charge des personnes vieillissantes. En 1929, elle prend le nom d’Hospice Saint-Henri. Renommée Centre Saint-Henri en 1976, l’établissement poursuit toujours aujourd’hui sa vocation de soins aux personnes âgées.
Crédit photo : Asile Saint-Henri, Le Diocèse de Montréal à la fin du dix-neuvième siècle, Gaspard Dauth et al., 1900, BAnQ.
Adresse en 1901 : 63 Saint-Pierre
Adresse en 1921 : 63 du Collège
Sheltering Home
Autres appellations : W.C.T.U. Shelthering Home
But : Refuge pour les femmes sans-abri
Congrégation ou association : Woman’s Christian Temperance Union
Année de fondation : 1886
Description :
En 1886, Miss Barber fonde un refuge pour femmes sans-abri. L'œuvre ouvre ses portes un an après la fermeture du Female Home, une maison d’hébergement pour femmes marginales. Elle vise à combler le vide créé par la fermeture de cette institution. Pour mettre sur pied son projet, Miss Barber bénéficie de l’appui de la Women’s Christian Temperance Union, une association de femmes protestantes qui milite en faveur de la tempérance comme remède ultime aux maux sociaux.
D’abord situé sur la rue Dorchester, le Sheltering Home déménage en 1892 pour s’installer dans un édifice de la rue Saint-Urbain. L’établissement héberge une population très variée. Plusieurs pensionnaires sont des domestiques, mais l'œuvre accueille également d’anciennes prisonnières incarcérées suite à des accusations de prostitution. Ces dernières sont recrutées par les administratrices de l'œuvre au terme de leur peine. Le Sheltering Home accueille également quelques femmes âgées et indigentes ainsi que des convalescentes qui, ayant reçu leur congé de l’hôpital, se retrouvent sans ressources et sans toit. On trouve par ailleurs à l’institution plusieurs jeunes femmes récemment arrivées à Montréal dans l’espoir de trouver du travail, mais qui peinent à trouver un emploi et un logis. Finalement, quelques « filles-mères » viennent chercher refuge au Sheltering Home.
Les administratrices de l'œuvre se donnent pour mission de travailler au « redressement moral » de ces femmes au mode de vie jugé dérangeant. Pour ce faire, les pensionnaires doivent assister à un service religieux plusieurs fois par semaine et suivre des cours d’études bibliques. La rédemption passe également par le travail ainsi que par une discipline de vie rigide. Les journées des femmes sont rythmées par des travaux de couture entrecoupés de prières. Les visites et les sorties sont interdites, ainsi que toute consommation d’alcool. Entre 1886 et 1922, 9300 femmes sont hébergées au Sheltering Home.
Crédit photo : Insurance plan of city of Montreal, Chas. E. Goad, 1909-1916, BAnQ.
Adresse en 1901 : 92 Saint-Urbain
Adresse en 1921 : 152 Saint-Urbain
Hôpital civique
Autres appellations : Hôpital pour les varioleux, Hôpital Moreau, Hôpital pour les contagieux
But : Hôpital pour les contagieux
Année de fondation : 1886
Description :
Cette institution, spécialisée dans le soin des patient.e.s atteint.e.s de maladies contagieuses, est fondée pour faire face à une importante épidémie de variole qui ravage Montréal en 1885. En un an, 3946 citadins succombent à la maladie. Pour freiner l’épidémie, les gouvernements accordent aux municipalités le pouvoir d’interner de force les malades dans un hôpital civique. En 1885, la ville ouvre d’abord un établissement temporaire, séparé en deux sections. L’une est protestante (Hôpital Saint-Sauveur), administrée par les Sœurs Sainte-Marguerite, et peut accueillir 40 malades. L’autre est catholique (Hôpital Sainte-Camille) et est gérée par les Sœurs grises. Du 1er novembre 1885 au 15 mars 1886, 770 patient.e.s sont soigné.e.s à Sainte-Camille, et 232 y décèdent. Ces hospitalisations forcées visent principalement les familles ouvrières et pauvres, puisque les malades plus fortunés peuvent s’isoler et recevoir leurs traitements à domicile.
Pendant ce temps, on achève la construction d’un Hôpital civique permanent sur la rue Moreau. En 1886, les travaux étant terminés, l’institution déménage dans le nouveau bâtiment. La ville confie son administration aux Soeurs Grises. L’hôpital civique, aussi connu sous le nom d’ « Hôpital Moreau » ou d’ « Hôpital des contagieux » poursuit ses activités jusqu’en 1928.
Crédit photo : Hôpital des varioleux, [193?], VM094-Z56-02, Ville de Montréal. Section des archives.
Adresse en 1901 : 650 Moreau
Adresse en 1921 : 650 Moreau
Asile des Petites Soeurs des Pauvres
Autres appellations : Home for the Aged
But : Hospice pour vieillards
Congrégation ou association : Petites Soeurs des Pauvres
Année de fondation : 1888
Description :
L’Asile des Petites Soeurs des Pauvres est ouvert en 1888 dans le quartier Pointe Saint-Charles. L'œuvre a pour mission de fournir un asile aux vieillards des deux sexes, pauvres ou infirmes, et âgés d'au moins 60 ans. L’institution est fondée à la demande du révérend Catulle, qui constate le besoin criant de ressources pour les vieillards dans le quartier. Il fait appel aux Petites Soeurs des Pauvres, une congrégation religieuse basée en France, qui envoie alors 5 religieuses à Montréal pour ouvrir et administrer l’Asile.
L’établissement d’origine accueille 86 vieillards, mais l’espace vient rapidement à manquer. En 1891, un nouvel établissement est construit à l’angle des rues Dorchester et Des Seigneurs. Il peut héberger jusqu’à 200 personnes. Conformément à l’usage au sein de la congrégation des Petites Soeurs des Pauvres, l'œuvre se finance uniquement grâce à l’Aumône publique: les Soeurs se rendent chaque jour en ville pour effectuer la quête. Elles ne bénéficient d’aucune subvention publique.
L’Asile des Petites Soeurs des Pauvres s’insère dans un vaste réseau institutionnel dont les ramifications s’étendent sur les 5 continents: la congrégation gère 300 asiles situés dans 30 pays différents. Par conséquent, la plupart des Soeurs qui œuvrent à l’Asile de Montréal proviennent de l’étranger. Elles y demeurent seulement quelques années, puisque les religieuses de la congrégation ont l’habitude d’être fréquemment transférées d’un établissement à l’autre.
Crédit photo : Petites soeurs des pauvres, [Entre 1870 et 1920], Albums Massicotte.
Adresse en 1901 : 625 Seigneurs
Adresse en 1921 : 625 Seigneurs
Montreal Day Nursery
Autres appellations : Creche Day Nursery and Industrial School
But : Garderie de jour pour enfants pauvres
Congrégation ou association : YWCA
Année de fondation : 1888
Description :
Fondée en 1888 par le YWCA, le Montreal Day Nursery est la première garderie protestante à Montréal. L'œuvre s’implante dans un quartier ouvrier où, pour parvenir à joindre les deux bouts, de nombreuses femmes doivent travailler à l’extérieur du foyer. Le Day Nursery prend en charge leurs enfants durant leur quart de travail. Ouverte six jours par semaine de 7 h à 19 h, l'œuvre accueille des enfants de 3 mois à 12 ans. Les matinées sont dédiées à l’éducation scolaire des jeunes, tandis que l’après-midi est réservé aux apprentissages plus ludiques tels que le chant, la gymnastique et les sports. Quelques années après son ouverture, la garderie ouvre également un local de nuit. On y accueille les enfants dont la mère travaille le soir. Dans certains cas exceptionnels, l'œuvre peut également héberger, durant quelques semaines, des enfants dont le parent est malade.
Vers la fin des années 1890, l'œuvre accueille en moyenne 170 enfants par année; en 1920, ce sont plus de 264 jeunes qui fréquentent annuellement la garderie. À cette époque, il en coûte 10 cents par jour afin de placer un enfant à la garderie. L'institution est visitée hebdomadairement par un médecin, qui assure un suivi de santé auprès des enfants. L'œuvre possède également un bureau de placement. Les mères nécessiteuses, les veuves, ou les femmes dont le mari est invalide peuvent s’y rendre pour être assistées dans leur recherche d’emploi. Plusieurs femmes bourgeoises qui assurent la gestion de l’institution embauchent par ailleurs les mères à titre de domestiques pour leur propre maisonnée.
Crédit photo : Insurance plan of city of Montreal, Chas. E. Goad, 1915, BAnQ.
Adresse en 1901 : 174 Mountain
Adresse en 1921 : 50 Belmont
Maison de la Providence
Autres appellations : Maison de la Providence
But : Salle d’asile et jardin de l’enfant
Congrégation ou association : Soeurs de la Providence
Année de fondation : 1888
Description :
Jusqu’en 1888, la maison mère des Soeurs de la Providence est logée dans les locaux de l’Asile de la Providence. Ceux-ci deviennent rapidement trop exigus pour répondre aux besoins grandissant de la communauté, qui fait alors construire une nouvelle Maison Mère plus vaste au coin des rues Fullum et Sainte-Catherine. Le nouvel établissement de cinq étages est construit sur l’ancien site de la Providence Sacré-Coeur, démolie trois ans plus tôt. On y trouve les bureaux généraux de la congrégation, une infirmerie et un noviciat. Les aspirantes Soeurs y séjournent durant deux ans afin de compléter leur formation religieuse et de s’initier au travail charitable. La Maison Mère intègre également les activités de l’ancienne Providence Sacré Cœur: les religieuses y tiennent une salle d’Asile et s’adonnent à diverses activités charitables, telles que l'œuvre de la soupe ainsi que les visites aux malades du quartier et aux détenus de la prison du Pied-du-Courant.
En 1963, la Maison Mère des Soeurs de la Providence déménage sur la rue Salaberry, dans le quartier Ahuntsic-Cartierville. L’établissement de la rue Fullum demeure la propriété de la congrégation jusqu’en 2010, lorsqu’il est vendu et transformé en édifice à logement.
Crédit photo : Maison-Mère actuelle. Inaugurée en 1888, Vie de mère Gamelin : fondatrice et première supérieure des soeurs de la charité de la Providence, 1900, BAnQ.
Adresse en 1881 : 85 Fullum
Adresse en 1901 : 597 Sainte-Catherine Est
Adresse en 1921 : 1271 Sainte-Catherine
Crèche de la Miséricorde
But : Crèche pour enfants abandonnés ou orphelins
Congrégation ou association : Sœurs de la Miséricorde
Année de fondation : 1889
Description :
Depuis le milieu du XIXe siècle, les Sœurs de la Miséricorde sont à la tête d’un hôpital dédié aux accouchements secrets et illégitimes des « filles-mères ». Les normes morales de l’époque force la plupart d'entre-elles à abandonner leur nouveau-né. Durant les 40 premières années d’existence de l'hôpital, la plupart de ces bébés sont confiés à la Crèche d’Youville gérée par les Soeurs Grises de Montréal. En 1889, les Soeurs Grises signalent qu’elles ne seront plus en mesure d'accueillir ces enfants dans leur institution, faute d’espace. Les Soeurs de la Miséricorde décident alors de créer leur propre crèche afin de prendre soin des nourrissons nés dans leur hôpital.
La crèche est d’abord logée au troisième étage de de la maternité. Faute d’espace, elle déménage en 1898 dans son propre bâtiment, construit sur le terrain adjacent à l’hôpital. L’année suivante, l’institution admet 341 enfants, mais le taux de mortalité à la crèche s’avère désastreux : seuls 23% des enfants admis durant l’année survivent.
L'œuvre demeurera en activité jusque dans les années 1960.
Crédit photo : La crèche, Le Diocèse de Montréal à la fin du dix-neuvième siècle, Gaspard Dauth et al., 1900, BAnQ
Adresse en 1901 : 61 Saint-Hubert
Asile Sainte-Cunégonde
Autres appellations : Hospice Sainte-Cunégonde, Maison de refuge Sainte-Cunégonde, Maison de la charité Sainte-Cunégonde
But : Hospice pour les vieillards, les infirmes, les orphelins et dispensaire
Congrégation ou association : Soeurs Grises
Année de fondation : 1889
Description :
L’Asile Sainte-Cunégonde ouvre ses portes en 1889. L’institution est logée dans le château Brewster dans l’Ouest de Montréal. Elle est le résultat d’un partenariat entre la fabrique de la paroisse de Sainte-Cunégonde, qui assure le financement de l’œuvre, et les Sœurs Grises de Montréal, qui prennent en charge son administration. Dès sa première année d’activité, l'œuvre héberge de nombreux vieillards, infirmes, et orphelin.e.s. L’institution comprend également une salle d’Asile dans laquelle on dispense l’éducation à près de 300 jeunes. Un an après son ouverture, l’œuvre se muni d’un dispensaire, afin de d'offrir des soins de santé aux populations
En 1895, grâce à l’aide financière de la paroisse, les Sœurs Grises font construire un nouvel édifice pour l’œuvre à l’angle des rues Albert et Atwater. Le nouvel établissement de six étages comprend une vaste salle d’asile ainsi que plusieurs dortoirs. Durant ses trois premières années d’activités, l’institution héberge 240 garçons et 200 filles.
L’œuvre poursuit ses activités jusqu’au 15 juin 1951, date à laquelle l’établissement est détruit suite à un violent incendie qui coûte la vie à 35 personnes, dont 6 religieuses. L’institution hébergeait alors 340 pensionnaires.
Crédit photo : Asile Sainte-Cunégonde, Le Diocèse de Montréal à la fin du dix-neuvième siècle, Gaspard Dauth et al., 1900, BAnQ
Adresse en 1901 : 773 Albert
Adresse en 1921 : 773 Albert
Description :
Le Dispensaire Métropolitain est ouvert en 1890 dans le quartier ouvrier de Saint-Henri. On y dispense des soins médicaux aux populations pauvres, qui n’ont pas les moyens de payer pour les services d’un docteur. L’établissement offre des services de consultation générale, de chirurgie, de gynécologie et de soins des maladies infantiles. Plus de 3000 malades y sont soignés chaque année.
Au tournant du XXe siècle, une vaste croisade hygiéniste visant à réduire les taux de mortalité infantile à Montréal est lancée. Un vaste réseau de Gouttes de lait se développe, et le dispensaire Métropolitain participe pleinement à ce développement. En 1906, il devient l’un des premiers lieux de dépôt où les familles pauvres peuvent se procurer du lait de qualité et recevoir des conseils d’hygiène. La même année, l’établissement s’affilie au Children’s Memorial Hospital.
Adresse en 1901 : 3364 Notre-Dame
Salvation Army Women’s Maternity Hospital
Autres appellations : Catherine Booth Mother’s Hospital; Salvation Army Maternity; The Catherine Booth Hospital Centre
But : Hôpital, soins de maternité
Congrégation ou association : Armée du salut
Année de fondation : 1890
Description :
La Salvation Army est un mouvement évangélique fondé à Londres en 1865 par William Booth. L’organisation devient rapidement un mouvement international, qui se dédie à la rédemption morale et spirituelle des masses miséreuses. Pour la Salvation Army, le salut des classes populaires passe également par l’amélioration de leurs conditions matérielles d’existence. L’association s’adonne donc à une multitude d’activités philanthropiques, qui visent à la fois à assister et à réformer les populations pauvres.
En 1890, la branche montréalaise de la Salvation Army ouvre une maternité et un refuge pour femmes dans un petit établissement de seize chambres sur le Plateau Mont-Royal. Cinq ans plus tard, l’oeuvre déménage dans des locaux plus spacieux situés sur la rue Outremont. Nommée Catherine Booth Mother's Hospital en l’honneur de la femme de William Booth, l'œuvre est administrée par trois infirmières salvationnistes. On y accueille des mères durant leur grossesse et durant les premiers mois de vie de leurs enfants. La plupart d’entre elles sont des « filles-mères » qui devront, au terme de leur séjour de neuf mois à l'institution, abandonner leur nourrisson « illégitime ». L’établissement comprend également une garderie de jour. Les mères ouvrières du quartier peuvent y faire garder leurs enfants durant leur quart de travail.
En 1925, l’hôpital déménage sur l’avenue Walkley. Aujourd’hui affilié au CIUSSS du Centre-Ouest-de-l’île-de-Montréal, l’Hôpital Catherine Booth opère, depuis 1973, à titre de centre de réadaptation.
Crédit photo : Insurance plan of city of Montreal, Chas. E. Goad, 1920, BAnQ.
Adresse en 1921 : 520 Outremont, Outremont
Salvation Army Industrial Home
Autres appellations : Catherine Booth Mother’s Hospital; Salvation Army Maternity; The Catherine Booth Hospital Centre
But : Hôpital, soins de maternité
Congrégation ou association : Armée du salut
Année de fondation : 1890
Description :
La Salvation Army est un mouvement évangélique fondé à Londres en 1865 par William Booth. L’organisation devient rapidement un mouvement international, qui se dédie à la rédemption morale et spirituelle des masses miséreuses. Pour la Salvation Army, le salut des classes populaires passe également par l’amélioration de leurs conditions matérielles d’existence. L’association s’adonne donc à une multitude d’activités philanthropiques, qui visent à la fois à assister et à réformer les populations pauvres.
En 1890, la branche montréalaise de la Salvation Army ouvre une maternité et un refuge pour femmes dans un petit établissement de seize chambres sur le Plateau Mont-Royal. Cinq ans plus tard, l’oeuvre déménage dans des locaux plus spacieux situés sur la rue Outremont. Nommée Catherine Booth Mother's Hospital en l’honneur de la femme de William Booth, l'œuvre est administrée par trois infirmières salvationnistes. On y accueille des mères durant leur grossesse et durant les premiers mois de vie de leurs enfants. La plupart d’entre elles sont des « filles-mères » qui devront, au terme de leur séjour de neuf mois à l'institution, abandonner leur nourrisson « illégitime ». L’établissement comprend également une garderie de jour. Les mères ouvrières du quartier peuvent y faire garder leurs enfants durant leur quart de travail.
En 1925, l’hôpital déménage sur l’avenue Walkley. Aujourd’hui affilié au CIUSSS du Centre-Ouest-de-l’île-de-Montréal, l’Hôpital Catherine Booth opère, depuis 1973, à titre de centre de réadaptation.
Crédit photo : Insurance plan of city of Montreal, Chas. E. Goad, 1920, BAnQ.
Adresse en 1921 : 520 Outremont, Outremont
Protestant Hospital for the Insane
But : Asile pour les aliénés
Année de fondation : 1890
Description :
Le projet d’ouvrir un hôpital protestant pour les aliénés voit le jour en 1881, à l’initiative du philanthrope Alfred Perry. À l’époque, les malades de confession protestante sont internés à l’Asile catholique Saint-Jean-de-Dieu, ce qui déplaît à plusieurs observateurs: ils souhaitent que leurs coreligionnaires soient soignés dans une institution protestante. Un site situé à Verdun, en bordure du fleuve Saint-Laurent, est sélectionné pour accueillir l’institution, et l’asile accueille ses 24 premiers patients en 1890.
En théorie, l’hôpital se donne pour mission de guérir les malades. Toutefois, cet objectif n'est souvent qu'un vœu pieu: l’asile est d’abord et avant tout un lieu de mise à l’écart de la société de ceux et celles que l’on considère comme anormaux. Les personnes qui sont internées – contre leur gré, dans la plupart des cas – y demeurent pour une longue période, souvent jusqu’à leur décès. Par conséquent, la population de l’établissement croît rapidement. Dès 1908, 585 malades sont internés à l’asile, un nombre bien supérieur à la capacité de l’établissement. Les dortoirs sont surpeuplés, et plusieurs malades doivent dormir dans les gymnases.
En 1965, l’institution est renommée Hôpital Douglas en l’honneur du psychiatre James Douglas, l’un des donateurs ayant contribué à la fondation de l’établissement. L’Institut universitaire en santé mentale Douglas est toujours en activité aujourd’hui.
Crédit photo : Chemin LaSalle, [Entre 1870 et 1920], Albums Massicotte, BAnQ
Adresse en 1901 : Verdun
Adresse en 1921 : Lasalle
Old Brewery Mission
But : Refuge et soupe populaire pour les sans-abri
Année de fondation : 1890
Description :
L’histoire de la Mission Old Brewery remonte à l’année 1890. Mina Douglas et Eva Findlay, deux philanthropes protestantes, décident d’ouvrir une soupe populaire pour soulager la misère urbaine. Elles installent leur œuvre dans le bâtiment inoccupé d’une ancienne brasserie. L’année suivante, avec le soutien financier de la Dominion Methodist Church, elles déménagent leur œuvre dans un établissement permanent de la rue Craig.
L'œuvre prend rapidement de l’expansion, et devient l’une des plus importantes institutions d’assistance aux hommes sans-abri. Un rapport annuel datant de 1903 nous révèle l’envergure du travail effectué à la Mission : en un an, l'œuvre loue 27 000 lits, et distribue 60 000 repas. À l'époque, les sans-abris doivent débourser une somme de 10 cents par nuit pour être hébergés et nourris. L'œuvre sert également de bureau de placement pour les chômeurs. Chaque année, la Mission Old Brewery trouve des emplois temporaires pour environ 3 000 ouvriers.
Toujours en activité aujourd’hui, la Mission Old Brewery est un organisme communautaire qui offre plusieurs services d’assistance aux personnes en situation d’itinérance.
Crédit photo : News. Old Brewery Mission, Conrad Poirier, 25 décembre 1937, Fonds Conrad Poirier, BAnQ
Adresse en 1901 : 786 Craig Ouest
Adresse en 1921 : 344 Craig Ouest
Montreal Foundling and Baby Hospital
Autres appellations : Montreal Foundling and Sick Baby Hospital, Montreal Foundling and Infant Nursery
But : Hôpital pour les bébés trouvés et orphelins
Congrégation ou association : Child Welfare Association
Année de fondation : 1891
Description :
En 1891, un comité de femmes laïques ouvre une crèche à Westmount, sur la rue Argyle. L'institution accueille principalement des enfants dits « illégitimes », nés hors mariage. L'œuvre est également utilisée comme solution temporaire par des parents qui traversent une période difficile en raison de problèmes financiers ou de maladie. Ceux qui sont incapables de s’occuper de leur bébé peuvent placer temporairement leur enfant à l'institution, moyennant une somme de 5 $ par mois. Au départ, les mères allaitant leur bébé sont elles aussi admises à la crèche. Cette pratique prend toutefois fin lorsque le Montreal Foundling choisit de convertir une partie de son bâtiment en clinique dédiée aux soins des bébés malades.
La demande est grande pour ce type de services et les locaux de l'institution sont souvent pleins à craquer. Les journaux à scandales accuseront d’ailleurs périodiquement l’institution de négligence. La mortalité infantile y est alors très élevée: sur les 144 bambins accueillis en 1897, 69 décèdent avant d’avoir atteint l’âge d’un an. Pour faire face à cette situation, l'hôpital commence à produire du lait de vache modifié. En 1901, avec l'aide du Montreal Local Council of Women, l’institution met sur pied le premier dépôt de lait de la ville. On y fournit du lait de qualité aux bébés de l'établissement, ainsi qu’aux familles montréalaises démunies. Dix ans plus tard, l'oeuvre produit tout le lait destiné aux divers centres de distribution (Milk Depot) gérés par le conseil d’administration du Montreal Foundling and Baby Hospital.
À partir de 1914, l’institution est relocalisée dans un bâtiment plus spacieux sur la rue Saint-Urbain. L’établissement poursuit ses activités jusqu’en 1932, date à laquelle il se fusionne avec l’Hôpital de Montréal pour enfants.
Crédit photo : Montreal Foundling, Albums Massicotte, c.1900, BAnQ
Adresse en 1901 : 43 Argyle, Westmount
Adresse en 1921 : 750 Saint-Urbain
Hospice Gamelin
But : Hospice pour vieillards invalides
Congrégation ou association : Soeurs de la Providence
Année de fondation : 1891
Description :
Le 2 mai 1891, M. et Mme Morissette, un couple de Montréalais pauvres et âgés, se retrouve à la rue. Les sœurs de la Providence accueillent ces veillards indigents dans leur maison mère, sur la rue Sainte-Catherine. La multiplication de cas semblables les incite à fonder une œuvre dédiée exclusivement à la prise en charge des vieillards indigents. En 1894, elles font construire l’Hospice Gamelin sur la rue Dufresnes, à proximité de leur maison mère. Six ans plus tard, l’institution abrite déjà 209 femmes et hommes âgés. Pour financer leur œuvre, les sœurs effectuent des quêtes à domicile, organisent des bazars annuels, et reçoivent des dons des Dames de la Charité.
En 1924, un violent incendie ravage l’Hospice et fait 11 morts. Placées dans une situation financière difficile, les administratrices acceptent à regret de se placer sous la Loi de l’assistance publique, et de recevoir une aide financière de l’État. Ces nouveaux revenus permettent à l’institution de survivre, et d’augmenter de 50% les nombre de religieuses qui œuvrent à l’hospice.
Toujours en activité, le CHSLD Émilie-Gamelin est aujourd’hui affilié au CIUSSS du Centre-Sud-de-l'Île-de-Montréal.
Crédit photo : Montreal, Hospice Gamelin, Collection Magella Bureau, c. 1905,BAnQ
Adresse en 1901 : 759 Sainte-Catherine Est
Adresse en 1921 : 152 Dufresne
Welcome Hall Mission
But : Refuge pour les indigents
Année de fondation : 1892
Description :
Fondé en 1892 par un groupe de jeunes hommes liés à l'église Cavalry Congregational, le Welcome Hall Mission est d'abord un centre de jour dédié à assister les populations pauvres du quartier. L'œuvre se dote d’une mission très large : l’institution entend « réformer les criminels et dégradés », « prévenir la cruauté aux femmes et aux enfants », et « aider les personnes souffrantes et affligées ». L'encadrement spirituel joue un rôle central dans la mission de l’organisme. L'œuvre organise fréquemment des services religieux pour les populations du quartier et se vante d’avoir pu convertir de nombreuses âmes perdues à la religion chrétienne. L’institution offre également des services d'aide à domicile et d’assistance dans la recherche d’emploi pour les familles pauvres.
En 1908, face à la demande grandissante d’assistance, l'œuvre déménage dans un plus vaste établissement. La nouvelle institution est localisée à proximité de nombreux bars. Les administrateurs espèrent ainsi être en mesure de mieux contribuer à la lutte contre l’alcoolisme. Les nouveaux locaux comprennent également un grand dortoir pour les hommes sans refuge. Les bénéficiaires peuvent y être hébergés et secourus à condition d'assister aux offices religieux. En 1919, cherchant à élargir son champ d'intervention auprès des familles, l'établissement se dote également d'une garderie et d'un camp de jour.
En 1958, l’institution ouvre un plus grand refuge pour itinérants au coeur du centre-ville. Toujours en activité à ce jour, le Welcome Hall Mission est un organisme de bienfaisance qui œuvre dans le domaine de la sécurité alimentaire et de l’hébergement pour les personnes en situation d'itinérance.
Adresse en 1901 : 207 Saint-Antoine
Adresse en 1921 : 117 Saint-Antoine
Patronage Saint-Vincent-de-Paul
But : Institut de formation professionnelle pour les orphelins et les enfants pauvres
Congrégation ou association : Frères Saint-Gabriel
Année de fondation : 1892
Description :
En 1892, la Société Saint-Vincent-de-Paul ouvre une œuvre dédiée à accompagner les jeunes garçons à leur sortie de l’orphelinat ou de l’école d’industrie. Lorsqu’ils atteignent l’âge de 14 ans, ces derniers doivent quitter l’institution où ils étaient jusqu’alors logés. Toutefois, plusieurs observateurs craignent que, laissés sans soutien, les anciens pensionnaires ne tombent dans le vice où la délinquance. Le patronage a donc pour but d’assurer la continuité de leur formation religieuse, et de garantir un encadrement moral pour les jeunes. L'œuvre est également une école professionnelle. Dès leur arrivée au patronage, les garçons sont placés comme apprentis pour être formés à un métier de leur choix. Ils sont logés à l’institution durant toute la durée de leur formation.
La gestion de l’institution est confiée aux Frères Saint-Gabriel. L'œuvre peut au départ accueillir 17 jeunes. Un an après l’ouverture du patronage, les pensionnaires s’installent dans de nouveaux locaux, qui peuvent accueillir une quarantaine de garçons.
Crédit photo : Montreal – Rue de la Gauchetière Ouest angle Saint-George – Patronage Saint-Vincent-de-Paul, c.1915, BAnQ
Adresse en 1901 : 647 Lagauchetière Ouest
Adresse en 1921 : 131 Lagauchetière Ouest
Institut ophtalmique
But : Institut pour les maladies de l’œil
Congrégation ou association : Soeurs Grises
Année de fondation : 1892
Description :
Ouvert en 1873, l’institut ophtalmique est spécialisé dans l’hébergement et l’instruction des jeunes aveugles. Initiative de Louis-Édouard Desjardins, pionnier de l’ophtalmologie au Québec, et administré par les Sœurs Grises de Montréal, l’institut est rattaché à l’asile Nazareth.
L’œuvre se limite au départ à un petit dispensaire, qui a pour mission d’offrir des soins oculaires aux plus démunis. Quelques années plus tard, l’institut élargit son offre de soins : il devient un petit hôpital qui traite divers types de maladies liées aux oreilles, au nez et à la gorge, en plus des maladies nerveuses. On y offre également des soins médicaux spécialisés, notamment ceux de la nouvelle chirurgie. Les médecins qui œuvrent à l’établissement sont formés dans les grandes écoles de médecines européennes.
L’institut accueille des patients de toutes les classes sociales. Il dispose de quelques chambres privées, où sont logés les patients qui payent pour être soignés et hospitalisés. Les patients indigents, qui sont soignés gratuitement, sont quant-à-eux logés dans une salle commune au dernier étage de l’Institut.
Crédit photo : Institut ophthalmique, Le Diocèse de Montréal à la fin du dix-neuvième siècle, Gaspard Dauth et al., 1900, BAnQ
Adresse en 1901 : 2039 Sainte-Catherine
Adresse en 1921 : 145 Sainte-Catherine Ouest
Salvation Army Lighthouse
But : Refuge pour les sans-abri
Congrégation ou association : Armée du salut
Année de fondation : 1893
Description :
La Salvation Army est un mouvement évangélique fondé à Londres en 1865 par William Booth. L’organisation devient rapidement un mouvement international, qui se dédie à la rédemption morale et spirituelle des masses miséreuses. Pour la Salvation Army, le salut des classes populaires passe également par l’amélioration de leurs conditions matérielles d’existence. L’association s’adonne donc à une multitude d’activités philanthropiques, qui visent à la fois à assister et à réformer les populations pauvres.
En 1893, la branche montréalaise de la Salvation Army ouvre un refuge pour hommes sans-abris dans un petit établissement de la rue de la Commune. L'œuvre héberge, nourrit et assiste les chômeurs dans leur recherche d'emploi. Durant sa première année d’activité, l’établissement assure 21 000 nuitées, distribue 72 000 repas, et trouve un emploi à 450 personnes. Les administrateurs de l’établissement tiennent toutefois à s’assurer qu’aucun bénéficiaire n’abuse de l’aide dispensée. Les pensionnaires doivent donc bûcher du bois durant deux heures afin de « mériter » leur nuitée et leurs trois repas à l’institution.
Adresse en 1901 : 13 de la Commune
Robert Jones Memorial Convalescent Hospital
But : Hôpital pour enfants convalescents
Congrégation ou association : Église d’Angleterre
Année de fondation : 1893
Description :
Fondée en 1893 grâce à un don du philanthrope Richard Arthur-Archibald Jones, cette institution héberge et dispense des soins aux enfants en convalescence. On espère ainsi être en mesure de désengorger les hôpitaux, qui sont à l'époque surpeuplés. L’établissement en brique de deux étages est situé sur un vaste terrain à Verdun, en bordure du fleuve Saint-Laurent. Les 25 patients de l’Hôpital Robert Jones sont issus de milieux anglicans très pauvres, et sont logés gratuitement à l’institution. L'œuvre est financée grâce à des souscriptions annuelles de donateurs privés, et est gérée par six femmes anglicanes.
L’institution ferme ses portes en 1905, lorsque les administrateurs constatent qu’ils sont incapables de répondre à leur objectif initial.
Adresse en 1901 : Lachine Road, Verdun
George Moore Memorial Home
Autres appellations : Moore Convalescent Home (1921)
But : Hospice pour vieillards invalides
Congrégation ou association : Montreal Protestant House of Industry and Refuge
Année de fondation : 1893
Description :
Fondé en 1893, le George Moore Memorial Home est un hospice pour les convalescents. L’établissement est construit par George Moore et administré par une matrone laïque. Il est rattaché à un vaste réseau de charité protestant et est affilié à la Montreal Protestant House of Industry and Refuge. Situé en retrait de la ville dans le village de Longue-Pointe, l’hospice est construit sur la grande ferme Dubois, dans des locaux adjacents à ceux du Old People's Home.
L'œuvre fait office d’institution de dernier recours: on y accueille les malades en convalescences qui sont refusés dans les hôpitaux, et qui n’ont pas de famille ou de réseau de soutien pour prendre soin d’eux. Dans certains cas, face au manque de place dans les autres institutions affiliées à la Montreal Protestant House of Industry and Refuge, le Moore Convalescent Home prend en charge quelques invalides et incurables.
Crédit photo : Moore Home, Notre Dame Street, Montréal, Collection Pierre Monette, 19??, BAnQ.
Adresse en 1901 : Notre-Dame Est, Longue-Pointe
Adresse en 1921 : 3075 Notre-Dame Est
Catholic Sailors’ Club
But : Assistance aux marins
Année de fondation : 1893
Description :
Le Catholic Sailor’s Club de Montréal est fondé en 1893 pour assister et héberger les marins qui sont de passage à Montréal. À l’époque, le va et vient constant de marins dans les rues de la métropole inquiète la Catholic Trust Society, qui finance la fondation du Club. Craignant les débordements et l’immoralité liés à la vie nocturne montréalaise, l’institution souhaite inciter les marins à « éviter les tentations propres aux grandes villes », et à respecter la loi et l'ordre. Le Catholic Sailor’s Club leur offre donc l’hébergement gratuit et met à leur disposition des divertissements jugés respectables: l’établissement comprend une bibliothèque, une chapelle, une salle de billard, ainsi qu’une salle de concert où se tiennent des spectacles hebdomadaires. La consommation d’alcool est prohibée à l’intérieur de l’institution.
Les Dames laïques en charge de l’établissement se donnent également pour mission de rendre visite aux marins malades à l’hôpital. En 1905, le club met sur pied un fonds visant à financer les funérailles des marins décédés dans la métropole. Le Catholic Sailor’s Club fait l’acquisition d’une section du cimetière Côte-des-Neiges, afin de procéder à la sépulture de ces derniers.
Crédit photo : Catholic Sailors’ Club of Montreal, The History of the Catholic Sailors’ Club of Montreal, William Henry Atherton, 1925, BAnQ
Adresse en 1901 : 53 Common
Adresse en 1921 : 53 Common
Saint Vincent Rescue Home
But : Asile pour des orphelins catholiques immigrants
Congrégation ou association : Catholic Protection and Rescue Society for Immigrant
Année de fondation : 1894
Description :
Fondée en 1894 par la Liverpool Catholic Children’s Protection Society, la Saint Vincent Rescue Home est logée dans une petite maison de la rue Saint-Thomas. On y accueille de jeunes migrants catholiques originaires des îles britanniques. À leur arrivée au Canada, plusieurs d’entre eux sont hébergés temporairement dans le refuge du Saint-Vincent Rescue Home avant d’être confiés à des familles d'agriculteurs ou d’être placés dans des orphelinats.
À l’époque, la Liverpool Catholic Children’s Protection Society est l’un des nombreux organismes de bienfaisance qui subventionnent -souvent sans le consentement des parents- la migration d’enfants au Canada. La plupart d’entre eux ont entre sept et quatorze ans. Ils ont été confiés à des orphelinats britanniques par des parents incapables de s’occuper d’eux en raison d'extrême pauvreté, de maladie ou d'invalidité. L’envoi de ces jeunes au Canada permet de désengorger le système britannique de prise en charge, qui est alors surpeuplé. On espère également que les grands espaces du Canada soient bénéfiques pour la santé physique et morale des jeunes migrants.
La Liverpool Catholic Children’s Protection Society cesse ses activités en 1902 faute de moyens financiers. La Catholic Emmigration Society, une autre association vouée à l’émigration d’enfants britanniques, reprend alors les rênes du petit asile de la rue Saint-Thomas.
Adresse en 1901 : 11 Saint-Thomas
Royal Victoria Hospital
But : Hôpital
Année de fondation : 1894
Description :
L’hôpital Royal Victoria ouvre ses portes en 1894, grâce à une donation de deux philanthropes écossais: Lord Mount Stephen et Sir Donald Smith. Construit sur un vaste terrain situé sur les flancs du mont Royal, l’hôpital est une institution des plus modernes. On y trouve plusieurs laboratoires, un dispensaire, 6 salles communes pouvant accueillir une trentaine de malades chacune, ainsi que 25 chambres privées dédiées aux patients plus fortunés. L’établissement comprend également un pavillon dédié spécifiquement à la chirurgie. Le Royal Victoria entretient des liens étroits avec l’Université McGill, et est utilisé comme lieu de formation des étudiants en médecine. L’hôpital dispose de plusieurs amphithéâtres dédiés à des leçons anatomiques et à des démonstrations de chirurgie. Dans un théâtre adjacent à la morgue, les étudiants peuvent notamment assister à des autopsies et à des dissections de cadavres.
En 1898, l’institution accueille 2 200 malades. La plupart d'entre eux sont protestants, mais l’établissement loge également des patients de confession juive et catholique. Le nombre de patients hospitalisés au Royal Victoria ne cessera de croître par la suite. Durant l’année 1924, l’institution accueille 9 000 malades.
En 1997, l’établissement fusionne avec plusieurs autres hôpitaux du secteur pour devenir le Centre universitaire de santé McGill (CUSM). Les locaux de l’ancien hôpital Royal Victoria, inoccupés depuis le déménagement du CUSM en avril 2015, serviront temporairement de centre d’isolement pour personnes itinérantes durant la pandémie de COVID-19.
Crédit photo : Montreal, main entrance, Royal Victoria Hospital, Collection Michel Bazinet, 1908, BAnQ
Adresse en 1901 : 432 des Pins Ouest
Adresse en 1921 : 491 des Pins Ouest
Hospice de la Providence
But : Hospice pour les orphelins et les vieillards invalides
Congrégation ou association : Soeurs de la Providence
Année de fondation : 1894
Description :
Aussi connue sous le nom d’Hospice de Maisonneuve, cette œuvre est fondée en 1894 dans une petite maison de la rue Pie IX. L’établissement, qui sert de quartier général aux Soeurs de la Providence de la Paroisse de Maisonneuve, offre hébergement et assistance aux populations indigentes du secteur. Les religieuses effectuent également des visites à domicile, afin de soigner les malades de la paroisse.
À partir de 1904, l'œuvre dispose également d’un orphelinat pour jeunes filles. Bien que les pensionnaires soient dits « orphelines », la plupart y sont placés par l’un de leurs parents. L’institution est utilisée par certaines familles pauvres de la paroisse pour assurer la subsistance de leur enfant, lorsque la famille traverse une période économique difficile. Entre 1904 et 1952, 1028 jeunes filles seront hébergées à l’hospice. À partir de 1905, plusieurs vieillards indigents sont également hospitalisés à l’institution. Finalement, en 1921, les Soeurs de la Providence ouvrent un jardin de l'enfance dans les locaux de l’hospice.
Pour loger ces nouveaux services et pour répondre à une demande toujours grandissante d’assistance, la modeste maison d’origine bénéficiera de plusieurs travaux d’agrandissement durant les deux premières décennies du XXe siècle. Malgré tout, l’établissement demeure trop petit pour faire face à l’imposante demande d’assistance: les administratrices de l'œuvre se plaignent fréquemment de problèmes de surpopulation à l’institution.
Depuis 1972, l’ancien édifice de l’Hospice de la Providence accueille le Pavillon d’éducation communautaire Hochelaga-Maisonneuve, un centre communautaire dédié à l’éducation populaire.
Crédit photo : Hospice de la Providence, Maisonneuve, Collection Pierre Monette, 1912, BAnQ
Adresse en 1901 : 401 Pie IX
Adresse en 1921 : 401 Pie IX
Hospice Auclair
But : Hospice pour vieillards invalides
Congrégation ou association : Soeurs de la Providence
Année de fondation : 1894
Description :
L’hospice Auclair est fondé en 1894 dans la paroisse Saint-Jean-Baptiste par le curé Magloire Auclair, afin d’y héberger des vieillard.e.s et d’orphelin.e.s des deux sexes. L’administration de l’œuvre est confiée aux Sœurs de la Providence. L’hospice peut loger entre 220 et 270 personnes. Sa création semble répondre à une demande des citoyen.ne.s du quartier : dans les années précédant sa fondation, quelques paroissiens fondent le « comité de l’hospice », pour réclamer la fondation d’une institution sur leur territoire, et pour récolter des fonds pour financer l'œuvre.
Comme de nombreuses autres institutions gérées par les Soeurs de la Providence, l’œuvre offre également des services aux malades et aux pauvres, ainsi que des visites à domicile. Dans la journée, l’hospice accueille des jeunes enfants dont la mère travaille. L’œuvre héberge également quelques pensionnaires, ce qui lui assure certains revenus permettant de financer les dépenses encourues pour le soutien des pauvres.
Crédit photo : Hospice Auclair de Montréal, Collection Félix Barrière, 1920, BAnQ
Adresse en 1901 : 421 Rachel
Adresse en 1921 : 161 Rachel
Homeopathic Hospital of Montreal
But : Hôpital
Année de fondation : 1894
Description :
En 1894, l’Association des Homéopathes Québécois ouvre un établissement dédié à l’hospitalisation des patient.e.s qui suivent un traitement homéopathique. À l’époque, les hôpitaux de la ville refusent de partager leurs locaux avec les médecins homéopathes, qui sont qualifiés de « charlatans ». L’association ouvre donc sa propre institution. Cette dernière est équipée de laboratoires, de salles de chirurgie et d’un service de maternité. Comme la plupart des hôpitaux montréalais, l’établissement se dote d’une mission charitable, et accueille les malades indigents. Ceux-ci sont logés gratuitement dans des dortoirs communs souvent surpeuplés. Les malades plus fortunés peuvent quant à eux s’offrir des chambres privées. L’établissement accueille au départ 35 malades.
Au tournant du XXe siècle, les besoins en matière de services hospitaliers explosent à Montréal et les hôpitaux sont débordés. Les homéopathes savent tirer profit du manque de lits dans les établissements « réguliers »: ils invitent leurs collègues médecins à loger leurs patients au Montreal Homeopathic Hospital. Une telle démarche favorise le développement rapide de l’institution, qui bénéficie de nombreux travaux d’agrandissement. Dix ans après son ouverture, l’hôpital peut accueillir 414 malades. Les patients de médecins « réguliers » représentent alors la majorité des personnes soignées à l’Hôpital.
En 1951, l’institution, devenue un établissement de soins de courte durée, est rebaptisée Hôpital Reine Elizabeth. Toujours en activité aujourd’hui, le Complexe de santé Reine-Élizabeth propose un modèle de santé communautaire alliant médecine classique et soins non conventionnels.
Crédit photo : Montréal – Avenue Marlowe – Homeopathic Hospital of Montreal – Édifice, 1931, Collection initiale, BAnQ.
Adresse en 1901 : 44 McGill College
Adresse en 1921 : 44 McGill College
Andrews Home
But : Refuge pour immigrants anglais de confession anglicane
Congrégation ou association : Église d’Angleterre
Année de fondation : 1895
Description :
L’Andrews Home est une institution charitable protestante anglicane fondée en 1895 grâce à un don posthume du philanthrope anglais Henry Ogden Andrews. L'œuvre est confiée au révérend William Bennett Bond, évêque du diocèse anglican de Montréal. Il embauche une tenancière laïque pour en assurer l’administration quotidienne. L’institution a pour but de coordonner et d'encadrer la migration des Britanniques de confession anglicane qui souhaitent venir s’établir au Canada.
Pour ce faire, l'œuvre ouvre un petit refuge situé à proximité du port de Montréal. On y accueille les immigrants dès leur sortie des bateaux et on leur offre l'hébergement et des repas. En 1904, la maison offre l’asile à 2 339 personnes et distribue 34 844 repas. L’institution dispose également d’un bureau de placement pour aider les femmes migrantes à trouver des emplois comme domestiques.
À partir du XXe siècle, l’institution se dote d’un dortoir ainsi que d’un bureau de placement pour les garçons de sept à vingt ans. Cet ajout à l'offre charitable de l'établissement vise à éviter que les garçons de confession anglicane ne soient hébergés par le Boys' Home, qui accueille des garçons anglophones peu importe leur confession.
Adresse en 1901 : 46 Belmont
Adresse en 1921 : 46 Belmont
Fourneau économique Saint-Antoine
But : Refuge pour sans-abri, soupe populaire dépôt des pauvres
Congrégation ou association : Soeurs Grises
Année de fondation : 1895
Description :
Le fourneau économique Saint-Antoine est fondé en 1895 par des religieuses des Sœurs Grises de Montréal qui œuvraient auparavant à l’Hospice Saint-Charles, fermé l’année précédente suite à une expropriation. Malgré la fermeture de l’hospice, Mgr Colin, alors supérieur du séminaire Saint-Sulpice, désire que les Sœurs Grises continuent de visiter et d'assister les pauvres du quartier. Il leur fournit donc un nouvel immeuble sur la rue Champ-de-mars. L’œuvre est rebaptisée Fourneau économique Saint-Antoine, et fournit une aide substantielle aux populations pauvres du quartier : de 1895 à 1900, on y distribue 55 058 repas, assiste 4799 familles et effectue 4385 visites à domicile. L’établissement sert également de logis aux gardes-malades séculières de l’Hôpital Notre-Dame.
En 1904, les Soeurs Grises en charge du Fourneau, de concert avec la communauté des Sulpiciens prennent la décision de reprendre leur mission d’origine: l’assistance et l’hébergement des vieillards. Le Fourneau économique Saint-Antoine cède donc sa place à l’Hospice Saint-Antoine.
Crédit photo : Notre-Dame-de-Bonsecours, Montréal (P.Q.), hospice Saint-Antoine, [entre 1905 et 1948], Collection Pierre Monette, BAnQ.
Adresse en 1901 : 76 Champ-de-Mars
Samaritan Free Hospital for Women
But : Hôpital pour les femmes
Année de fondation : 1895
Description :
Ouvert en 1895, le Samaritan Free Hospital for Women accueille gratuitement les femmes indigentes qui n’ont pas les moyens de payer elles-mêmes leurs frais médicaux. L’institution est d’abord logée dans une modeste maison de la rue Dorchester, qui ne dispose que de quelques lits.
Grâce à un don d’un philanthrope, l'œuvre s’installe en 1907 dans un nouvel établissement plus vaste, également situé sur la rue Dorchester. Les salles communes du nouvel établissement comprennent une vingtaine de lits. Suite au déménagement, l’hôpital dispose également de quelques chambres privées. Les malades plus fortunés peuvent payer pour y être hospitalisés, tout en étant suivis par leurs propres médecins.
Adresse en 1901 : 1000 Dorchester Ouest
Description :
Ouvert en 1895 sur la rue Mont-Royal, le Civic Contagious Hospital vise à isoler certains patients atteints de maladies contagieuses afin de soulager les autres hôpitaux civiques, qui sont alors débordés. On y trouve des malades atteints de la varicelle, la scarlatine, la rougeole et de la diphtérie. L’institution, financée par la municipalité comprend deux bâtiments: une aile catholique, administrée par le médecin responsable de l’Hôpital Moreau, et une aile protestante sous la responsabilité du Montreal General Hospital. Au total, l’établissement est conçu pour accueillir 160 patients.
Adresse en 1901 : 706 Mont-Royal
Hôpital des incurables
Autres appellations : Hôpital Sacré-Cœur
But : Hôpital pour les incurables
Congrégation ou association : Soeurs de la Providence
Année de fondation : 1897
Description :
L’œuvre des incurables voit le jour en 1897. Trois dames laïques accueillent, dans leur petite maison de la rue Charles-Borromée, les malades incurables qui ne trouvent pas de places dans les hôpitaux. Rapidement, l’espace et les moyens viennent à manquer pour loger tous les patients. Monseigneur Bruchési, l’évêque de Montréal, s’inquiète de la survie de l'œuvre si elle demeure entre les mains de ces dames laïques dépourvues de moyen. Il décide donc de faire appel aux Sœurs de la Providence. Ces dernières prennent en charge l’institution le 1er décembre 1899, et décide de déménager afin d’avoir des locaux plus spacieux. En 1902, le nouvel Hôpital des Incurables est inauguré dans le quartier Notre-Dame-de-Grâce. On y accueille des patients de toute nationalité ou religion.
Le 15 mars 1923, un incendie ravage l’Hôpital. Heureusement, aucun décès n’est constaté, mais les bâtiments principaux sont dévastés. L’œuvre des Incurables doit se trouver un nouvel établissement. Avec l’aide de l’évêque Bruchési, les Sœurs achètent un immense terrain à Cartierville. La nouvelle institution ouvre ses portes en janvier 1926 et prend le nom d’Hôpital du Sacré-Cœur pour les tuberculeux et les Incurables. Le nouvel édifice est immense : alors que l’ancien édifice avait une capacité de 350-375 malades, le nouvel établissement peut loger jusqu’à 1000 patients. Il est intéressant de noter que l’institution prend en charge un tout nouveau département spécialisé dans le soin des tuberculeux.
Crédit photo : Hôpital des Incurables, Notre-Dame-de-Grâce, Montréal, entre 1903 et 1923, BAnQ.
Adresse en 1901 : 1116 Saint-Denis
Adresse en 1921 : 605 Décarie
Victorian Order of Nurses
But : Visites et soins infirmiers
Année de fondation : 1898
Description :
Le Victorian Order of Nurses du Canada voit le jour en 1897 afin de répondre aux besoins criants des populations pauvres en matière d’accessibilité aux soins de santé. L’année suivante, une succursale montréalaise ouvre ses portes. L’établissement en vient rapidement à assumer un rôle de leadership au sein du mouvement national. Logée dans des locaux de la rue Université, l'œuvre compte sur les services d’une petite équipe d’infirmières qui effectue des visites à domicile. L'oeuvre dispense principalement des soins périnataux, dans l'espoir de réduire la mortalité infantile. Les infirmières se rendent également au chevet de malades atteints de tuberculose, de cancer ou de maladies chroniques. Durant sa première année d’activité, l’Ordre réalise un total de 1100 visites. La plupart d’entre elles sont effectuées gratuitement, au bénéfice des populations les plus pauvres. Les malades plus aisés peuvent également solliciter les services à domicile, mais doivent débourser une somme de 5 à 25 cents par visite.
Au-delà de leur rôle de soin, les infirmières du Victorian Order of Nurses se présentent d'abord et avant tout comme des spécialistes de l’hygiène publique. L'œuvre organise notamment des campagnes de sensibilisation concernant la prévention des maladies infantiles. À partir des années 1910, l'œuvre contribue au développement des « Milk Stations », des dispensaires visant à fournir gratuitement aux familles pauvres du lait de bonne qualité.
Le Victorian Order of Nurses poursuit ses activités jusqu’aux années 1970, moment où ses infirmières sont intégrées au système public de santé québécois. À la fin des années 1980, constatant certains manques dans l’offre publique de soins à domicile, d’anciennes membres décident de remettre sur pied l’œuvre, aujourd'hui connue sous le nom de Nova Home Care.
Crédit photo : Atlas of the City of Montreal and vicinity, Chas. E. Goad, 1912-14, BAnQ.
Adresse en 1901 : 112 University
Adresse en 1921 : 1610 Jeanne-Mance
Hospice Bourget
But : Hospice pour vieillards invalides
Congrégation ou association : Soeurs de la Providence
Année de fondation : 1899
Description :
En 1899, le curé de la paroisse d’Hochelaga demande aux Sœurs de la Providence de venir en aide aux populations miséreuses de ce quartier ouvrier. Leur mandat implique de distribuer l'aumône, et d’organiser des visites à domicile pour porter secours aux pauvres et aux malades du quartier. Pour ce faire, les religieuses s’installent dans un petit appartement de la rue Saint-Germain. Leur œuvre prend rapidement de l’expansion. Dès l’année suivante, les Sœurs commencent à accueillir chez elles des vieillards indigents. Les locaux de la rue Saint-Germain devenant rapidement trop petits, la congrégation fait construire un hospice sur la rue Ontario. Le nouvel établissement comprend également un orphelinat qui, lors de son ouverture en 1904, héberge 50 petites filles.
En 1916, la mission de l’institution s’élargit : les Sœurs de la Providence ouvrent un jardin de l’enfance. Elles y assurent l’éducation primaire d’une quarantaine de garçons de 5 à 10 ans. Le nombre d'élèves croît rapidement, pour atteindre 210 étudiants quelques années plus tard. L’espace venant rapidement à manquer pour accueillir ces élèves, les administratrices de l'institution louent quelques logements situés à proximité de l’hospice, et qui servent de salle de classe.
Crédit photo : Hospice Bourget de Montréal, Collection Félix Barrière, 1920, BAnQ.
Adresse en 1901 : 212 Dézery, Hochelaga
Adresse en 1921 : 2200 Ontario Est
Salvation Army Working Women’s Home
But : Refuge pour travailleuses sans-abri
Congrégation ou association : Armée du salut
Année de fondation : 1899
Description :
La Salvation Army est un mouvement évangélique fondé à Londres en 1865 par William Booth. L’organisation devient rapidement un mouvement international, qui se dédie à la rédemption morale et spirituelle des masses miséreuses. Pour la Salvation Army, le salut des classes populaires passe également par l’amélioration de leurs conditions matérielles d’existence. L’association s’adonne donc à une multitude d’activités philanthropiques, qui visent à la fois à assister et à réformer les populations pauvres.
En 1899, la branche montréalaise de la Salvation Army ouvre un refuge pour ouvrières sans logis dans un petit établissement de la rue Saint-Antoine. Le refuge héberge chaque mois environ 200 femmes. Des repas sont aussi distribués aux femmes miséreuses. Les dortoirs de l’institution peuvent également accueillir temporairement des voyageuses ou des migrantes qui sont de passage à Montréal. Seules les femmes dites « respectables » sont accueillies à l’institution: pour protéger ses pensionnaires de toute « mauvaise influence », l’établissement refuse d'accueillir les prostituées, les alcooliques ou les criminelles. Ces populations jugées plus problématiques sont référées à une autre institution de la Salvation Army: l’Industrial Home for Young Women.
Crédit photo : Insurance plan of city of Montreal, Chas. E. Goad, 1919, BAnQ.
Adresse en 1901 : 69 Saint-Antoine
Adresse en 1921 : 398 Saint-Antoine
Description :
Fondée en 1899, la Charity Organization Society (COS) s’inspire du mouvement des Charity Organizations, amorcé à Londres en 1869. Le mouvement se donne pour mission de coordonner les activités des diverses institutions charitables au sein d’un territoire donné. L’œuvre sert d’organisme de référence: elle dirige les populations nécessiteuses vers l’institution charitable adaptée à leur besoin. L’organisme entend également participer à la lutte contre la « fraude » charitable en menant des enquêtes sur les demandeurs. L'oeuvre espère ainsi éviter que les bénéficiaires n’abusent ou ne deviennent dépendants de l'assistance charitable.
À Montréal, la composition hétérogène de la population pousse la COS à adopter une approche de coordination en mixité confessionnelle. En pratique, les membres de la communauté anglo-protestante demeurent toutefois bien mieux représentés au sein de l’organisation que les membres d’autres communautés ethnolinguistiques.
Rapidement, la COS connaît d'importantes difficultés: ses efforts pour coordonner le réseau charitable sont entravés par le refus de collaboration de nombreuses associations privées ainsi que par le manque traditionnel de coopération interconfessionnelle. De plus, en l’absence de structure de secours public à Montréal, la Charity Organization Society se voit souvent forcée d’outrepasser son mandat de référence afin d’assister directement les familles nécessiteuses. Dans ce contexte, l'association travaille en étroite collaboration avec la ville pour analyser les demandes d’aide soumises au Bureau d'assistance municipal et pour distribuer les secours.
En 1922, une nouvelle organisation, la Montreal Council of Social Agencies (MCSA) est créée, et prend en charge la coordination du réseau charitable protestant. Dans ce contexte, la mission de la Charity Organization Society perd de sa pertinence. Le groupe se sent alors libre de se concentrer sur l’assistance directe aux familles pauvres et devient, en 1936, la Family Welfare Association.
Crédit photo : Insurance plan of city of Montreal, Chas. E. Goad, 1915, BAnQ.
Adresse en 1901 : 98 Bleury
Adresse en 1921 : 70 Jeanne Mance
Assistance publique
Description :
L’Assistance publique est une institution laïque et privée fondée en 1902, afin de fournir diverses formes d'assistance aux populations indigentes montréalaises. Elle s’installe en 1906 dans ses locaux permanents, rue de la Gauchetière. L’établissement sert d’hospice pour des vieillards, des orphelin.e.s, et des pauvres sans-logis. L'œuvre distribue également des vêtements et des repas aux familles indigentes, en plus d’effectuer des visites à domicile. Finalement, l’Assistance publique fait office d’agence de liaison au sein du réseau charitable montréalais : plusieurs cas lui sont référé, et l'œuvre s’occupe de placer les individus dans l’institution adéquate.
Toujours en activité en 1944, l’Assistance publique distribue annuellement 75 000 repas. L’œuvre est alors financée par la Fédération des œuvres de la charité canadienne française
Crédit photo : Le nouveau bâtiment de l’Assistance publique, c.1910, Fonds La Presse, P833, S3, D55, BAnQ.
Adresse en 1921 : 340 Lagauchetière Est
Italian Immigration Aid Society
But : Aide et soutien aux immigrants italiens
Année de fondation : 1902
Description :
Au début du XXe siècle, de nombreux migrants d’origine italienne viennent s’installer au Canada. L’Italian Immigration Aid Society est fondée en 1902 pour faire face à cette vague migratoire. Dans leurs petits locaux de la rue Osborne, les membres de l’association accueillent les immigrants, et leur offrent protection, assistance et conseils. L'œuvre se donne également pour mission de faciliter l’intégration des nouveaux arrivants au sein de la communauté italo-montréalaise. Finalement, l’institution sert de « maison de banque » pour les migrants italiens: la société sert de succursale montréalaise à la Banque de Naples, ce qui permet aux immigrants d’effectuer des transactions financières avec leur pays d’origine.
La branche montréalaise de l’Italian Immigration Aid Society est affiliée à un réseau national d’assistance aux migrants italiens qui dispose de ramifications dans toutes les grandes villes canadiennes.
Crédit photo : Société d’immigration italienne [Rue Osborne], [Entre 1870 et 1920], Albums Massicotte, BAnQ.
Adresse en 1921 : 69 Osborne
Crèche Saint-Paul
Autres appellations : Maison St-Janvier, Crèche Saint-Paul au Sault-au-Récollet
But : Crèche pour enfants abandonnés ou orphelins
Congrégation ou association : Sœurs de la Miséricorde
Année de fondation : 1903
Description :
La Maison St-Janvier et la Crèche Saint-Paul servent d’annexes à la Crèche des Soeurs de la Miséricorde sise à leur maison-mère. Devant l’augmentation du taux de survie des nourrissons de la maternité, les locaux de la crèche d’origine deviennent rapidement surpeuplés. En 1903, Monseigneur Bruchési offre aux religieuses une petite maison située en retrait dans le village de Sault-au-Récollet au nord de l’île afin d’en faire une annexe à leur institution.
Entre 1903 et 1905, la maison accueille 104 enfants de moins de 6 ans, nés à la Miséricorde, en plus de 56 enfants du secteur placés par leur famille. Tout comme la crèche de la maternité, la maison se retrouve bien vite surpeuplée. Initialement conçue afin d’héberger des bambins, l’institution doit composer avec le fait que bien des enfants illégitimes demeurent plus longtemps à l’institution, faute d’être adoptés. En 1911, les sœurs font donc ériger un second bâtiment sur leur terrain de Sault-au-Récollet afin de fournir plus d’espace d’hébergement ainsi que de mieux séparer les clientèles en fonction de leur statut (légitime/illégitime), de leur âge, et de leur sexe. Ce nouvel édifice prend le nom de Crèche St-Paul. En 1930, les deux institutions hébergent 217 enfants.
En plus de prendre soin des nouveau-nés et des enfants, les Soeurs qui administrent les institutions de Sault-au-Récollet s’adonnent à diverses activités charitables. Elles effectuent des visites à domicile pour soigner les malades du quartier, et organisent une soupe populaire, pour nourrir les populations pauvres du secteur. La Maison St-Janvier héberge également 8 prêtres à la retraite.
La maison et la crèche sert de lieu d’hébergement pour les enfants jusqu’en 1954. La même année, le bâtiment de la crèche est détruit et la Maison St-Janvier devient un refuge pour les jeunes filles enceintes de moins de 19 ans. Les Sœurs de Miséricorde poursuivent cette œuvre sous le nom de Centre Rosalie Cadron-Jetté jusqu’aux années 1970.
Crédit photo : Crèche St. Paul, D. Léonard, [entre 1924 et 1933], Collection Pierre Monette, BAnQ.
Adresse en 1921 : Gouin Est, Montréal
Children’s Memorial Hospital
But : Hôpital pour enfants
Congrégation ou association : Université McGill
Année de fondation : 1904
Description :
Le Children’s Memorial Hospital ouvre ses portes en 1904. D’abord établie temporairement dans une petite maison de la rue Guy, l’institution déménage en 1909 dans son établissement permanent de la rue Cedar, sur les flancs du mont Royal. L’établissement se consacre au soin des enfants handicapés âgés de 2 à 19 ans. La plupart des jeunes patients demeurent à l’institution pour de très longues périodes; l’hôpital dispose donc d'une école. Les jeunes y reçoivent une formation axée sur l’apprentissage d’un métier adapté à leur condition. L’institution sert également de lieu de formation pour plusieurs infirmières.
En 1926, l’établissement devient le premier hôpital au Canada à ouvrir un département de services sociaux. Toujours en activité, le Children’s Hospital est aujourd’hui situé sur le boulevard Décarie, et est affilié à l’Université McGill.
Crédit photo : Children’s Memorial Hospital, Montreal, Montreal Import Co., c. 1900, BAnQ
Adresse en 1921 : 45 Cedar
Hospice Saint-Antoine
But : Hospice pour les orphelins et les vieillards invalides
Congrégation ou association : Soeurs Grises
Année de fondation : 1904
Description :
L’Hospice Saint-Antoine de Bonsecours ouvre ses portes en 1904 et reprend l’œuvre entreprise à l’Hospice Saint-Charles. L'institution, logée dans deux maisons avoisinant le marché Bonsecours, a d’abord pour mission de servir d’hospice pour les vieillards indigents du quartier Notre-Dame et Saint-Jacques. On y trouve également une pension pour adultes, accueillant une trentaine de pensionnaires, ainsi qu’une école pour garçons de 7 à 10 ans. De plus, dans les locaux de l’Hospice, les Soeurs Grises reprennent l'œuvre d’assistance aux populations pauvres du quartier jusqu’alors assumée par le Fourneau économique Saint-Antoine : elles y tiennent un vestiaire des pauvres ainsi qu’une Soupe populaire. À cette époque, l’œuvre loge environ 75 vieillards, dont les deux tiers sont des femmes. Dans les années 1910, l’œuvre dispose également d’un dispensaire, où sont soignés les malades et les nourrissons du quartier.
En 1934, l’Hospice Saint-Antoine est rebaptisé Accueil Bonneau, en l’honneur de Sœur Rose-Lima Bonneau, qui y a œuvré durant plusieurs années.
Crédit photo : Notre-Dame-de-Bonsecours, Montréal (P.Q.), hospice Saint-Antoine, [entre 1905 et 1948], Collection Pierre Monette, BAnQ.
Adresse en 1921 : 334 Saint-Paul est
Providence Sainte-Geneviève
But : Hospice pour les orphelins et les vieillards invalides
Congrégation ou association : Soeurs de la Providence
Année de fondation : 1904
Description :
Fondée en 1904 afin de desservir la population de la paroisse Saint-Grégoire-le-Thaumaturge, la Providence Sainte-Geneviève est administrée par les Sœurs de la Providence de Montréal. Sa mission principale est la prise en charge d’enfants orphelins ou abandonnés. Entre 1904 et 1948, 839 jeunes sont hébergés à l’institution, et reçoivent une éducation primaire jusqu’à leur septième année. La mission de la Providence Sainte-Geneviève comprend également l’administration d’un vestiaire des pauvres, qui distribue vêtements et nourritures aux familles de la paroisse. Les religieuses de l’institution assurent également des visites à domicile pour assister les malades et les indigent.e.s: entre 1904 et 1915, elles visitent 380 malades.
En 1914, l’achat d’une nouvelle propriété permet aux Soeurs d’élargir leur mission éducative. La Providence Sainte-Geneviève ouvre alors un jardin de l’enfance où l’on enseigne à des garçons de 6 à 12 ans en préparation de leur cours classique. Entre 1914 et 1948, ce sont 2 582 élèves qui y sont formés. Contrairement aux enfants logés charitablement à l’orphelinat, les élèves du Jardin de l’enfance doivent payer pour leur scolarité.
En 1924, les religieuses font l’achat d’un terrain avoisinant leur établissement. Suite à cette acquisition, la Providence Sainte-Geneviève devient également un hospice: elle héberge dans ses nouveaux bâtiments des vieillards indigents. Le pavillon peut héberger 25 personnes, hommes et femmes, âgé.e.s entre 60 et 90 ans.
Adresse en 1921 : 820 De Lorimier
Hôpital Saint-Paul
But : Hôpital pour les contagieux
Congrégation ou association : Soeurs Grises
Année de fondation : 1905
Description :
L’Hôpital Saint-Paul, département des maladies contagieuses de l’Hôpital Notre-Dame, est inauguré le 29 octobre 1905. Avant sa création, les malades contagieux sont séquestrés dans un étage particulier de l’Hôpital Notre-Dame, une pratique augmentant les risques d’épidémies. En 1903, pour pallier à ce problème, la mairie de Montréal exige la création de deux hôpitaux pour contagieux, l’un à l’ouest et administré par les protestants et l’autre à l’est et administré par les catholiques. Cette résolution prise, les autorités de l’Hôpital Notre-Dame acceptent dès le lendemain de prendre en charge l’institution catholique.
Le nom de l’institution est choisi en l’honneur de l’archevêque de Montréal de l’époque, Mgr Paul Bruchési. Les travaux de construction du pavillon, dont le coût s’élève à 225 000$, s’étendent de 1904 à 1905. Lors de son ouverture, l’établissement comprend 100 lits. Il est composé de trois ailes distinctes : une pour la diphtérie, une autre pour la rougeole et une dernière pour la scarlatine. Le pavillon est situé en face de l’Hôpital Notre-Dame et y communique par un souterrain.
En 1933, à la demande du maire de Montréal, Camilien Houde, le département des maladies contagieuses est enlevé des mains de l’administration de l’hôpital Notre-Dame, pour être confié à l’administration de l’Hôpital Saint-Luc. L’établissement est alors renommé « Hôpital Pasteur ». Les administrateurs de Saint-Luc, trouvant l’établissement trop vétuste, décident de faire construire un nouveau bâtiment pour l’hôpital sur la rue Sherbrooke, à proximité de la rue Préfontaine.
L’ancien édifice de l’hôpital Pasteur accueille aujourd’hui le CHSLD J.-Henri Charbonneau.
Crédit photo : Hôpital St-Paul de Montréal, Collection Michel Bazinet, c. 1905, BAnQ
Adresse en 1921 : 656 maisonneuve
Orphelinat Saint-Arsène
But : Orphelinat pour garçons
Congrégation ou association : Frères Saint-Gabriel
Année de fondation : 1906
Description :
En 1902, le prêtre de la paroisse du Sacré-Coeur cède un terrain à la communauté des Frères de Saint-Gabriel. Ces derniers y font construire un orphelinat pour garçons. Ayant une capacité d’accueil d’environ 50 enfants, l’Orphelinat Saint-Arsène reçoit ses premiers pensionnaires en octobre 1906. En 1913, des travaux d’agrandissement permettent à l’établissement d’accueillir 400 pensionnaires.
L’institution fait office de pensionnat pour garçons de la classe ouvrière. Sauf quelques exceptions, les garçons, âgés de 6 à 14 ans, proviennent de familles canadiennes-françaises d’origine humble. Ils sont placés à l’orphelinat par l’un de leurs parents. La plupart d’entre eux n’y restent que pour la durée de l’année scolaire, et retournent dans leurs familles durant les vacances estivales. La plus grande part des revenus de l’établissement provient des pensions mensuelles défrayées par la famille des pensionnaires.
L’institution demeure en activité, en tant que pensionnat privé, jusqu’en 1976. Suite à un violent incendie qui ravage l’intérieur du bâtiment, les Frères Saint-Gabriel se résignent à vendre l’établissement. Ses locaux sont aujourd’hui occupés par le Patro Le Prévost, un centre communautaire d’entraide et de loisirs.
Crédit photo : Orphelinat St. Arsene, Photogelatine Engraving Co., Limited, c. 1906, BAnQ
Adresse en 1921 : 7321 Christophe-Colomb
Alexandra Hospital
Autres appellations : Royal Alexandra
But : Hôpital pour les contagieux
Année de fondation : 1906
Description :
Au début du XXe siècle, pour faire face aux taux désastreux de mortalité infantile dans la métropole, le Bureau de santé de Montréal subventionne la construction d’hôpitaux dédiés à la prise en charge d’enfants atteints de maladies infectieuses. L’Alexandra Hospital est l’un d’entre eux: ouvert en 1906 sur la rue Charron à Pointe-Saint-Charles, il accueille une clientèle principalement anglophone et protestante. Son administration est confiée à un bureau de directeurs composé de représentants du Montreal General Hospital, du Royal Victoria et du Western Hospital, ainsi que de quelques donateurs particuliers.
Le grand bâtiment de brique rouge peut accueillir une centaine de jeunes malades. Trois ailes distinctes permettent d’isoler les patients atteints de la scarlatine, de la rougeole et de la diphtérie. La plupart d’entre eux sont issus de familles indigentes et leurs frais d'hospitalisation sont couverts par la municipalité. L’établissement dispose également de 25 lits privés pour les patients qui paient eux-mêmes leur hospitalisation. Bien que l’hôpital soit principalement dédié aux enfants, quelques adultes y sont parfois admis. L’institution accepte notamment de prendre en charge les mères des jeunes patients. Vers 1920, des travaux d’agrandissement permettent d’ajouter une soixantaine de lits à l’hôpital.
Au début des années 1970, l’établissement est intégré au Montreal Children’s Hospital.
Crédit photo : Alexandra Hospital – rue Charron, Albums Massicotte, c.1906, BAnQ.
Adresse en 1921 : Rue Charron
Grace Dart Home Hospital
But : Hôpital pour les tuberculeux
Année de fondation : 1907
Description :
Au tournant du XXe siècle, la tuberculose frappe durement le Québec. Les quartiers pauvres de Montréal, souvent surpeuplés, sont particulièrement propices à la propagation des maladies. Pour éviter la contagion, les personnes qui sont atteintes de la maladie sont isolées dans des sanatoriums et des hôpitaux spécialisés. L’Hôpital Grace Dart est l’une de ces institutions. D’abord installée dans une petite maison sur la rue Saint-Antoine, l’institution peut accueillir une cinquantaine de malades. Elle se finance principalement grâce aux dons d’Henry J. Dart. Le philanthrope se dédie à cette œuvre pour honorer les dernières volontés de sa fille, Grace Dart, décédée en 1898 des suites de la tuberculose.
Au cours des années 1930, l’établissement déménage sur la rue Sherbrooke, dans un édifice de 101 lits. L’institution est intégrée au réseau public en 1965 puis devient, en 1999, un Centre de soins de longue durée. Le CHSLD Grace Dart est aujourd'hui situé à l'extrémité de la rue Sainte-Catherine Est.
Crédit photo : Édifice + nouvelle aile – rue St-Antoine [Grace Dart], 1912, Album Massicotte, BAnQ.
Adresse en 1921 : 418 Saint-Antoine
Hôpital Sainte-Justine
But : Hôpital pour les enfants
Congrégation ou association : Filles de la sagesse
Année de fondation : 1907
Description :
En 1907, Irma Levasseur -première femme médecin d’origine canadienne-française- et Justine Lacoste-Beaubien fondent un hôpital voué au soin des enfants. L'œuvre débute modestement, dans un petit établissement qui compte douze lits. L’administration de l’hôpital est confiée aux religieuses de la congrégation des Filles de la sagesse.
En 1914, l’institution s’affilie à l’Université de Montréal. Elle emménage alors dans un établissement plus vaste, sur la rue Saint-Denis. Le nouvel hôpital contient 180 lits. Les malades « payants » sont logés dans des chambres privées, tandis que les enfants des familles pauvres dorment dans des dortoirs communs. L’établissement dispose également de services complets de dispensaires: on y trouve une clinique de médecine, de chirurgie, de soins des yeux, du nez, de la gorge, des oreilles, de la peau. Ces cliniques peuvent recevoir quotidiennement 35 à 40 enfants malades. L’hôpital dispose également d’un dispensaire de Goutte de lait, qui a pour but de fournir gratuitement aux familles pauvres du lait de bonne qualité, des consultations médicales et des conseils d’hygiène. Une école de gardes-malades internes et une école d'infirmières externes sont également rattachées à l'hôpital.
Depuis 1957, l’Hôpital Sainte-Justine est logé dans un vaste établissement du Chemin de la Côte-Sainte-Catherine. Il est toujours aujourd’hui spécialisé en soins pour enfants.
Crédit photo : Montréal : ancien hôpital Sainte-Justine, Edgar Gariépy, avant 1939, Archives de la Ville de Montréal
Adresse en 1921 : 1879 Saint-Denis
Hôpital Saint-Luc
But : Hôpital
Année de fondation : 1908
Description :
L’Hôpital Saint-Luc est fondé en 1908 par le docteur Fernand Fleury. L'œuvre est au départ logée dans une petite maison, située dans le quartier Saint-Jacques. Le petit hôpital est l’un des rares à offrir gratuitement des soins de santé aux enfants démunis. On y trouve une clinique qui dispense des soins des yeux, des dents, de la peau ou de la gorge. Chaque année, l’hôpital soigne en moyenne 8 000 enfants malades. Pour ce faire, il bénéficie d’une subvention de la ville de Montréal. Le petit établissement dispose également de 9 lits destinés aux hospitalisations. Durant la Grande crise des années 1930, plusieurs lits de l'hôpital sont mis à la disposition d’itinérants ou de malades tombés dans l’extrême pauvreté.
L’Hôpital Saint-Luc demeure en activité jusqu’en 2017. Il est démoli l’année suivante pour faire place à la construction du Centre Hospitalier de l'université de Montréal (CHUM).
Crédit photo : Hôpital Saint-Luc, 1936, Archives de la Ville de Montréal
Adresse en 1921 : 88 Saint-Denis
Description :
L’Union nationale française est une association patriotique fondée en 1887 pour faire la promotion des intérêts des Français à Montréal. En 1908, la société fait l'acquisition d’un édifice sur l'avenue Dubord (actuelle rue Viger). On y installe un refuge d’une cinquantaine de lits afin d'accueillir et d’héberger des immigrants français dans le besoin. Entre 1908 et 1914, 5 000 personnes passent la nuit au refuge et y reçoivent un repas. L'œuvre offre également des services à domicile pour les familles immigrantes françaises en situation précaire. On leur distribue par exemple de la nourriture, du charbon et des médicaments. L'œuvre se finance grâce à la charité privée, mais également grâce à une aide financière fournie par le consulat français.
Crédit photo : Maison de refuge, Albums Massicotte, 1908, BAnQ
Adresse en 1921 : 347 Viger
Pension Sainte-Euphrasie
But : Refuge pour femmes alcooliques ou morphinomanes
Congrégation ou association : Soeurs du Bon-Pateur
Année de fondation : 1908
Description :
Fondée en 1908, la Pension Sainte-Euphrasie est un asile consacré à l’internement des femmes alcooliques et morphinomanes. La fondation de cette œuvre répond à une inquiétude grandissante, au sein des élites montréalaises, relativement aux habitudes de consommation des classes populaires. L'administration de l'œuvre est confiée aux Soeurs un Bon-Pasteur, qui détiennent une longue expérience en matière de régulation du vice et de la délinquance. La Pension Sainte-Euphrasie est d’ailleurs installée dans les locaux adjacents à l’école du Bon Pasteur, une institution d’enfermement pour jeunes délinquantes.
Les pensionnaires de Sainte-Euphrasie sont souvent internées de force, sous l’ordre d’un juge, après avoir été arrêtées pour ivrognerie ou pour avoir troublé l’ordre. D’autres femmes viennent quant-à-elles trouver asile à l’institution sur une base volontaire.
Crédit photo : Religieuses du Bon-Pasteur, Monastère provincial de Montréal, Darois et Steben, BAnQ.
Adresse en 1921 : 64 Sherbrooke Est
Royal Edward Institute
Autres appellations : The Royal Edward Institute, Royal Edward Tuberculosis Institute, Royal Edward Laurentian Hospital
But : Hôpital pour les tuberculeux
Année de fondation : 1909
Description :
Le Royal Edward Institute est fondé en 1909 par la Society for the Prevention and the Cure of Tuberculosis. L’institution a pour but de contribuer à la lutte contre la tuberculose en soignant les malades qui en sont atteints, mais également en effectuant des recherches sur la maladie et en travaillant à sa prévention. Le petit établissement comprend un dispensaire, ainsi que deux chambres pour les patients hospitalisés. Cinq infirmières spécialisées dans le traitement de la tuberculose demeurent à temps plein à l’institution et sont logées dans un petit dortoir au dernier étage de l’hôpital.
En 1942, le Royal Edward Institute fusionne avec le Sanatorium Laurentien. L’institution est alors rebaptisée Royal Edward Laurentian Hospital.
Crédit photo : 47 Belmont, [Entre 1870 et 1920], Albums Massicotte, BAnQ.
Adresse en 1921 : 47 Belmont Park
Hebrew Orphanage
But : Orphelinat pour les enfants juifs des deux sexes
Année de fondation : 1909
Description :
Ouverte en 1921, cette institution accueille et assure l’éducation d’une centaine d'enfants. Elle est construite par des philanthropes juifs pour faire face au problème de surpopulation à la Hebrew Sheltering and Orphan’s Home, une autre institution juive dédiée à l’assistance à l’enfance. Le nouvel établissement comprend 12 dortoirs, un vaste gymnase, plusieurs salles de classe, une salle d’isolement et deux infirmeries.
Crédit photo : Montreal Hebrew Orphan’s Home, The Jew in Canada: a complete record of Canadian Jewry from the days of French Régime to the present time, Arthur Daniel Hart, 1926, BAnQ
Adresse en 1921 : 500 Claremont, Westmount
Refuge pour les repenties et oeuvres de protection des jeunes filles
Autres appellations : Œuvre de protection des jeunes filles
But : Refuge pour les anciennes détenues de la prison pour femmes
Congrégation ou association : Soeurs du Bon-Pateur
Année de fondation : 1909
Description :
L'Oeuvre de protection des jeunes filles est fondée en 1909 pour accueillir, loger, et nourrir des jeunes femmes de classe ouvrière. À l’époque, de nombreuses filles originaires des campagnes québécoises se rendent à Montréal dans l’espoir de trouver un emploi. Les Soeurs du Bon Pasteur, qui administrent l'œuvre, craignent que ces jeunes femmes ne soient exposées à de « mauvaises influences » à leur arrivée en ville, et ne sombrent dans l'« immoralité ». Afin de les protéger de ces « vices », l'œuvre de protection des jeunes filles entend assurer l'encadrement moral des pensionnaires. L’institution dispose également de son propre bureau de placement, afin d’assister les femmes dans leur recherche d'emploi. Celles qui sont sans travail y reçoivent de courtes formations visant à les aider à trouver des emplois « respectables ».
La vie à l’institution est soumise à des règles strictes afin d’assurer la bonne conduite des jeunes filles: les visites sont interdites, les heures de sorties sont sévèrement régulées, et les repas sont servis à des heures précises. Malgré tout, puisque ce type de pensions constitue souvent la solution la moins coûteuse pour se loger en ville, plusieurs pensionnaires s'accommodent tant bien que mal des règles strictes et du cadre de vie rigide qui caractérisent la vie à l’institution.
Crédit photo : Insurance plan of city of Montreal, Chas. E. Goad, 1926, BAnQ.
Adresse en 1921 : 655 Saint-Dominique
Lachine General Hospital
But : Hôpital
Année de fondation : 1909
Description :
En 1909, à la demande de la municipalité de Lachine, une infirmière du Victorian Order of Nurses de Montréal est dépêchée pour offrir des soins à domicile aux malades de la localité. Face aux nombreuses demandes d’assistance et au manque criant de services hospitaliers dans le secteur, l’infirmière est rapidement dépassée. L’Ordre décide alors de fonder, avec l’aide du philanthrope J.P. Dawes, un petit hôpital afin de mieux répondre aux besoins des populations locales.
Le Lachine General Hospital, situé à l’angle de la rue Notre-Dame et de la 32e avenue, sera administré par les infirmières de la VON durant ses deux premières années d’activité. Lorsque celles-ci se retirent de l’institution pour se concentrer sur leurs activités de visites à domicile, l'œuvre est confiée à un organisme de charité privé. Au début des années 1940, l’établissement compte une quarantaine de lits.
Crédit photo : General Hospital Notre Dame st. & 32nd Avenue Lachine, Que., Collection Michel Bazinet: 17-96-d, BaNQ.
Adresse en 1921 : 554 Notre-Dame, Lachine
Montreal Hebrew Sheltering Home
Autres appellations : Hebrew Sheltering and Orphan’s Home
But : Refuge pour les orphelins et les vieillards
Année de fondation : 1910
Description :
Le Hebrew Sheltering Home est un refuge fondé en 1910 par le Rabbin Simon Glazer. L’établissement héberge temporairement les orphelins, les vieillards indigent, et les migrants qui sont en transit par Montréal. Face à l’arrivée massive de migrant.e.s juif.ve.s, le Hebrew Sheltering Home est rapidement débordé. En 1914, l'œuvre héberge 35 enfants, 6 vieillards, et 225 migrants sans ressources. Pour faire face à ce problème de surpopulation, l’institution fait l’acquisition d’une annexe: en 1921, l'œuvre s’installe dans l’ancien édifice de l’Hervey Institute. Les nouveaux locaux comprennent 12 dortoirs, pouvant accueillir une centaine d’orphelin.e.s.
Toujours en activité aujourd’hui, l’institution est dorénavant située à Côte-Saint-Luc. Elle est connue sous le nom du Centre Gériatrique Maimonides Donald Berman.
Crédit photo : Hebrew Old People’s and Sheltherin Home, Canadian Jewish Archives.
Adresse en 1921 : 18 Evans
Goutte de lait de Saint-Eusèbe
But : Dispensaire pour mères et enfants
Année de fondation : 1911
Description :
En 1911, une clinique de “Goutte de lait” ouvre ses portes sur la rue Fullum. L’ouverture de ce dispensaire s'inscrit dans le cadre d’une vaste croisade hygiéniste visant à réduire les taux de mortalité, qui sont alors désastreux à Montréal; à l’époque, un enfant sur quatre décède avant d’avoir atteint l’âge de un an. Pour réduire la mortalité des nourrissons, la Goutte de lait de Saint-Eusèbe fournit gratuitement aux familles pauvres du lait de bonne qualité. La clinique offre également des consultations médicales et des conseils d’hygiène.
En 1914, la clinique s’affilie à 22 autres dispensaires, dans une fédération appelée "Bureau Central de la Goutte de Lait de Montréal". Ce bureau central est chargé de coordonner les activités des différentes Gouttes de lait, et de chapeauter des campagnes d’éducation des mères en matière d’hygiène.
Crédit photo : « Sauver l’enfant, c’est sauver la nation », La Patrie, 10 mai 1913, p. 1., BAnQ.
Adresse en 1921 : 640 Fullum
Goutte de lait et dispensaire
But : Dispensaire pour mères et enfants
Année de fondation : 1911
Description :
En 1911, une clinique de Goutte de lait ouvre ses portes sur la rue Henri-Julien. L’ouverture de ce dispensaire s'inscrit dans le cadre d’une vaste croisade hygiéniste visant à réduire les taux de mortalité, qui sont alors désastreux à Montréal; à l’époque, un enfant sur quatre décède avant d’avoir atteint l’âge de un an. Pour réduire la mortalité des nourrissons, la clinique de Goutte de lait fournit gratuitement aux familles pauvres du lait de bonne qualité. La clinique offre également des consultations médicales et des conseils d’hygiène.
En 1914, la clinique s’affilie à 22 autres dispensaires, dans une fédération appelée "Bureau Central de la Goutte de Lait de Montréal". Ce bureau central est chargé de coordonner les activités des différentes Gouttes de lait, et de chapeauter des campagnes d’éducation des mères en matière d’hygiène.
Crédit photo : « Sauver l’enfant, c’est sauver la nation », La Patrie, 10 mai 1913, p. 1., BAnQ.
Adresse en 1921 : 765 Henri-Julien
Goutte de lait Hochelaga
But : Dispensaire pour mères et enfants
Année de fondation : 1911
Description :
En 1911, une clinique de “Goutte de lait” ouvre ses portes sur la rue Dézéry dans le quartier ouvrier Hochelaga. L’ouverture de ce dispensaire s'inscrit dans le cadre d’une vaste croisade hygiéniste visant à réduire les taux de mortalité, qui sont à alors désastreux dans les quartiers populaires de Montréal; à l’époque, un enfant sur quatre décède avant d’avoir atteint l’âge de un an. Pour réduire la mortalité des nourrissons, la Goutte de lait fournit gratuitement aux familles pauvres du lait de bonne qualité. La clinique offre également des consultations médicales et des conseils d’hygiène.
En 1914, la clinique s’affilie à 22 autres dispensaires, dans une fédération appelée "Bureau Central de la Goutte de Lait de Montréal". Ce bureau central est chargé de coordonner les activités des différentes Gouttes de lait, et de chapeauter des campagnes d’éducation des mères en matière d’hygiène.
Crédit photo : « Sauver l’enfant, c’est sauver la nation », La Patrie, 10 mai 1913, p. 1., BAnQ.
Adresse en 1921 : 372 Dézéry
Goutte de lait Saint-Vincent-de-Paul
But : Dispensaire pour mères et enfants
Année de fondation : 1911
Description :
En 1911, une clinique de “Goutte de lait” ouvre ses portes sur la rue Dufresnes, dans le quartier ouvrier de Centre-Sud. L’ouverture de ce dispensaire s'inscrit dans le cadre d’une vaste croisade hygiéniste visant à réduire les taux de mortalité, qui sont à alors désastreux dans les quartiers populaires de Montréal; à l’époque, un enfant sur quatre décède avant d’avoir atteint l’âge de un an. Pour réduire la mortalité des nourrissons, la Goutte de lait fournit gratuitement aux familles pauvres du lait de bonne qualité. La clinique offre également des consultations médicales et des conseils d’hygiène.
En 1914, la clinique s’affilie à 22 autres dispensaires, dans une fédération appelée "Bureau Central de la Goutte de Lait de Montréal". Ce bureau central est chargé de coordonner les activités des différentes Gouttes de lait, et de chapeauter des campagnes d’éducation des mères en matière d’hygiène.
Crédit photo : « Sauver l’enfant, c’est sauver la nation », La Patrie, 10 mai 1913, p. 1., BAnQ.
Adresse en 1921 : 206 Dufresne
Institut Bruchési
But : Hôpital et dispensaire pour les tuberculeux
Congrégation ou association : Soeurs de la Providence
Année de fondation : 1911
Description :
L'Institut Bruchési, spécialisé en traitement de la tuberculose, ouvre ses portes en 1911 à l’initiatives des Soeurs de la Providence et de quelques médecins. L’institut est situé à l’Asile de la Providence: une vaste salle d'attente et quatre chambres d'observation sont dédiées aux activités de l’Institut. Dans les années qui suivent, la clinique fait l'acquisition de plusieurs autres locaux afin de soigner un nombre toujours grandissant de patients. On y accueille des patients catholiques, protestants et juifs.
L'œuvre a pour but de combler un vide dans le réseau institutionnel montréalais : si des hôpitaux pour les incurables existent déjà, aucune institution n'est en place pour accueillir les tuberculeux curables et les soigner. Avec des moyens souvent insuffisants, l’Institut Bruchési s’affaire donc au diagnostic et au traitement des malades qui en sont au premier stade de la maladie. La clinique accorde également une grande importance à l’éducation et à la prévention de la tuberculose, et mène différentes campagnes de sensibilisation à l'hygiène.
L'Institut Bruchési fonctionne grâce au travail des médecins de service ainsi que des religieuses garde-malades et pharmaciennes. Les quelques salaires sont versés aux infirmières séculières et aux secrétaires.
Crédit photo : Dispensaire – coin Demontigny/St-Hubert, 1912, Albums Massicotte, BAnQ.
Adresse en 1921 : 340 Saint-Hubert
Iverley Settlement
But : Dispensaire pour les familles pauvres; éducation à la citoyenneté
Congrégation ou association : Child Welfare Association
Année de fondation : 1911
Description :
En 1911, un groupe de femmes laïques de confession protestante fonde le Iverley Settlement au Square Richmond. Ce Settlement est pensé selon une logique non sectaire et bénéficie de l’appui financier de plusieurs philanthropes protestants, en plus de quelques anglo-catholiques. Son objectif est d’offrir divers services aux immigrants ainsi qu'aux mères et aux enfants issus des classes miséreuses du quartier. L’ouverture de l'institution s'inscrit dans le cadre du mouvement international des Settlements, né à Londres en 1884. Fondé sur l’idée qu'une approche collective est nécessaire pour résoudre le problème de la pauvreté, le mouvement prône la consolidation de liens entre les différentes classes sociales. Ses membres se donnent donc pour mission de vivre parmi les populations pauvres, en leur fournissant de l’aide en tant que voisins et amis. Plusieurs des femmes de classe aisée qui administrent le Iverley Settlement ont déjà séjourné dans des institutions similaires à Londres; elles s’inspirent du modèle lorsqu’elles ouvrent l’établissement montréalais.
Les administratrices de l'œuvre sont convaincues que la qualité de vie des populations pauvres peut être améliorée par l’adoption de loisirs et de valeurs propres aux classes plus aisées. C’est pourquoi le Settlement propose diverses activités d’éducation physique, d'artisanat et d’éducation citoyenne. On y offre par exemple des cours de dessin et de vannerie. Les jeunes femmes peuvent s’inscrire à des cours de couture et de cuisine, des aptitudes jugées essentielles pour toutes les futures ménagères. L'établissement dispose également d'une librairie, d'une garderie, d'une cafétéria pour les ouvriers et ouvrières du quartier, ainsi que d’un dispensaire. Les familles pauvres peuvent s’y procurer du lait de bonne qualité, consulter un médecin et recevoir des conseils d’hygiène.
Crédit photo : Insurance plan of city of Montreal, Chas. E. Goad, 1919, BAnQ.
Adresse en 1921 : 2 Richmond
Chalmer’s House
But : Dispensaire pour les familles pauvres, éducation à la citoyenneté
Année de fondation : 1912
Description :
En 1912, la Chalmer’s House ouvre ses portes à Montréal à l’initiative de la réformiste américaine Sara Libby Carson et du révérend Daniel Fraser, directeur du Presbyterian College. L'œuvre se donne pour mission d’offrir aux étudiants en théologie une expérience de travail pratique auprès des populations pauvres. L’ouverture de l'institution s'inscrit dans le cadre du mouvement international des Settlements, né à Londres en 1884. Fondé sur l’idée qu'une approche collective est nécessaire pour résoudre le problème de la pauvreté, le mouvement prône la consolidation de liens entre les différentes classes sociales. Ses membres se donnent donc pour mission de vivre parmi les populations pauvres, en leur fournissant de l’aide en tant que voisins et amis. Pour mener à bien leur entreprise sociale, les fondateurs du Chalmer’s House se dotent d’un personnel expérimenté en provenance de New York.
L'établissement offre différents services orientés autour de l’activité physique et de la « canadianisation » des communautés desservies. Le Settlement dispose également d’un dépôt de lait ainsi que d’une clinique infantile. En partenariat avec le Settlement presbytérien St-Columba de Pointe-Saint-Charles, la Chalmer’s House organise également des séjours estivaux dans des colonies de vacances à l’intention des enfants défavorisés.
En 1923, le personnel de l'institution compte cinq résidents permanents ainsi que soixante-quinze bénévoles. L'œuvre chapeaute l’organisation de dix-huit clubs d’activité pour les filles, les garçons et les mères, en plus de fournir divers services à 800 familles. Deux ans plus tard, le quotidien La Presse annonce la fermeture définitive de l’institution, sans toutefois en préciser les raisons.
Crédit photo : Insurance plan of city of Montreal, volume III, Chas. E. Goad Co.,1915, BAnQ.
Adresse en 1921 : 133 De Lorimier
Assistance maternelle
But : Soins de santé pour les mères
Année de fondation : 1912
Description :
L’Assistance maternelle voit le jour en 1912, à l'initiative de la philanthrope Caroline Leclerc Hamilton. L'œuvre a pour mission de venir en aide aux mères nécessiteuses durant leur grossesse et les premiers mois de vie des nouveaux nés. L’établissement offre un service de dispensaire, où les femmes peuvent se rendre pour obtenir une consultation médicale ainsi que des médicaments gratuits.
La maison mère de l’Assistance maternelle chapeaute une vingtaine de comités paroissiaux, chargés d’organiser l’assistance aux mères à l’échelle locale. Durant l’année 1914, des femmes laïques membres de ces comités, assistées par des gardes-malade, effectueront plus de 500 visites à domicile. En plus de soutenir matériellement les familles, ces équipes de « visiteuses » se donnent pour mission d’éduquer les jeunes mères en matière d’hygiène et de soins aux nouveau-nés.
Crédit photo : Insurance plan of city of Montreal, Chas. E. Goad, 1920, BAnQ.
Adresse en 1921 : 92 Rachel Est
Herzl Hospital and Dispensary
But : Hôpital et dispensaire pour les malades indigents
Année de fondation : 1912
Description :
Le Herzl Dispensary est fondé en 1912 par un groupe de médecins juifs montréalais. À l’époque, les malades de confession juive sont soignés dans les institutions charitables protestantes, ce qui déplaît à plusieurs leaders de la communauté: on craint que la barrière de langue et de religion n’entrave la qualité des soins. Le nouveau dispensaire est donc exclusivement dédié aux membres de la communauté juive. Il est d’abord logé dans une petite maison de la rue Saint-Dominique. Dès ses trois premiers mois d’activité, l'œuvre dispense des soins de base à 12 000 patient.e.s.
En 1914, le dispensaire déménage dans un établissement plus vaste, et doté d’équipement médical moderne. Le nouveau dispensaire embauche une vingtaine de médecins, qui soignent environ un millier de malades par mois. L’équipe médicale du Herzl Dispensary est également connue pour son intense mobilisation en faveur de l'ouverture d’un hôpital pour la communauté juive. C’est notamment leurs efforts qui mènent à l’ouverture, en 1934, de l’Hôpital Général Juif.
Toujours en activité, le Centre de médecine Familiale Herzl est aujourd’hui affilié à l’Hôpital Général Juif.
Crédit photo : Herzl Dispensary, The Jew in Canada: a complete record of Canadian Jewry from the days of French Régime to the present time, Arthur Daniel Hart, 1926, BAnQ
Adresse en 1921 : 632 Saint-Urbain
Industrial Home for the Blind
Autres appellations : Industrial Home for the Blind
But : Institut pour les aveugles
Année de fondation : 1912
Description :
En 1908, le philanthrope Philip E. Layton fonde la Montreal Association for the Blind, qui sert de club social pour les aveugles. Quatre ans plus tard, l’association se dote d’une école industrielle sur la rue Sherbrooke, dans Notre-Dame-de-Grâce. L’institution accueille des adolescents aveugles anglophones. En plus de recevoir une éducation générale, les étudiants sont formés dans des ateliers industriels à un métier adaptés à leur condition. L’établissement dispose également d’une bibliothèque de textes en braille. Durant la Première Guerre mondiale, les soldats canadiens devenus aveugles suite à des blessures sur le champ de bataille sont soignés et pris en charge à l’institution.
Aujourd’hui les anciens locaux de l’Industrial Home for the Blind sont occupés par le Lethbridge-Layton-Mackay Rehabilitation Centre, un centre de réhabilitation pour personnes de tout âge vivant avec un handicap visuel, auditif ou moteur.
Crédit photo : Collège pour les aveugles, rue Sherbrooke, Notre-Dame-de-Grâce, Montréal, MP-0000.876.2, McCord. QC, vers 1910, The Valentine & Sons’ Publishing Company, Limited ,
Adresse en 1921 : 6870 Sherbrooke Ouest
Description :
Au début du XXe siècle, les observateurs dénoncent l'encombrement et l'insalubrité de la prison du Pied-du-courant. Les autorités entament donc la construction d’une nouvelle Prison de Montréal, beaucoup plus vaste, à Bordeaux. Après de nombreux scandales et retards de travaux, la nouvelle prison ouvre finalement ses portes en 1913.
La vie à Bordeaux est rythmée par une alternance entre le travail et l'isolement: les prisonniers travaillent tous les jours dans les ateliers ou sur la ferme, puis passent la soirée et la nuit seuls dans leur cellule. L’établissement est d’ailleurs construit suivant le système pennsylvanien en forme d'étoile, ce qui favorise l’isolement des détenus, tout en facilitant leur surveillance. C’est la logique punitive qui prévaut à Bordeaux: la vie à la prison se doit d’être difficile, afin de décourager les potentiels criminels. L'institution détient d’ailleurs quelques condamnés à mort. Ernest Côté, le dernier homme à subir la peine de mort au Québec, y sera pendu en mars 1960 suite à une condamnation pour meurtre.
Crédit photo : Prison de Montréal, Albums Massicotte, c.1900, BAnQ.
Adresse en 1921 : 1928 Gouin
University Settlement of Montreal
But : Dispensaire, soins de santé pour les familles pauvres
Année de fondation : 1912
Description :
Le University Settlement ouvre ses portes à Montréal en 1910. L'établissement, situé sur la place Dufferin, est fondé à l'initiative d'un comité de l'Université McGill dont les membres travaillaient déjà auprès des enfants de classe ouvrière. Le travail de l'institution s'inspire grandement du mouvement international des Settlements, né à Londres en 1884 et fondé sur l’idée qu'une approche collective est nécessaire pour résoudre le problème de la pauvreté. Afin de créer des liens entre les différentes classes sociales, les membres du mouvement se donnent pour mission de vivre parmi les populations pauvres en leur fournissant de l’aide en tant que voisins et amis. La coordination des activités est donc assurée par un personnel bénévole féminin qui réside à même l’institution.
Les administratrices du University Settlement sont convaincues que la qualité de vie des populations pauvres, surtout des femmes, des enfants et des immigrants, peut être améliorée par l’adoption de loisirs et de valeurs propres aux classes plus aisées. C’est pourquoi le Settlement propose diverses formations, clubs et activités dédiés à l’éducation des classes populaires. On y offre par exemple des cours de dessin, de gymnastique, de couture, de cuisine, de vannerie, de tennis et de formation à la citoyenneté. En 1922, le University Settlement compte, en plus du dispensaire, vingt clubs pour les garçons et quinze pour les filles. L'établissement dispose également d’une garderie, d’une bibliothèque, de douches publiques, d’une clinique dentaire et d’une cafétéria.
Crédit photo : 159 Dorchester ouest, 1911, Album Massicotte, BAnQ.
Adresse en 1921 : 181 Dorchester Ouest
Hôpital Saint-Joseph pour convalescentes
But : Hébergement des femmes et des jeunes filles en convalescence
Congrégation ou association : Oblates Franciscaines de Saint-Joseph
Année de fondation : 1913
Description :
L’Hôpital Saint-Joseph est fondé en 1913. L’institution a pour but d’héberger et de dispenser des soins de base aux femmes en convalescence. On espère ainsi être en mesure de désengorger les hôpitaux, qui sont à l’époque surpeuplés. L'œuvre est au départ administrée par un groupe de femmes laïques, mais plusieurs d’entre elles prennent éventuellement l’habit religieux. Elles fondent ainsi la congrégation des Soeurs Oblates Franciscaines de Saint-Joseph.
La plupart des convalescentes logées à Saint-Joseph sont des indigentes hébergées gratuitement, et la vie à l’hôpital est extrêmement difficile. En raison de difficultés financières, l'institution peine à fournir aux pensionnaires de la nourriture en quantité suffisante. L'œuvre déménage constamment, sans jamais parvenir à s’installer dans des locaux salubres, adéquats, et suffisamment grands.
En 1932, grâce à une subvention municipale, l’institution s’établit finalement dans un édifice permanent de la rue Bois-de-Boulogne, dans le quartier Nouveau-Bordeaux. Le nouvel hôpital de 110 lits est construit en retrait de la ville; ses administratrices sont convaincues que l’air jugé plus sain de la campagne favorisera la guérison des résidentes.
Crédit photo : Hôpital Saint-Joseph des Convalescentes, Montréal, 27 février 1931, Fonds La Presse, BAnQ.
Adresse en 1921 : 50 Pontiac
Hôpital Saint-Joseph de Lachine
But : Hôpital
Congrégation ou association : Soeurs de la Providence
Année de fondation : 1913
Description :
En 1913, l’Abbé Savaria, curé de Lachine, fait ouvrir un petit hôpital derrière l’Église de la Paroisse. Il en confie l’administration aux Soeurs de la Providence, qui bénéficient de l’aide financière de la municipalité de Lachine. L’édifice de trois étages peut accueillir une quarantaine de patients. Il sert principalement de maison de rétablissement pour les convalescents, mais on y trouve également une petite salle de chirurgie. Une douzaine de religieuses, assistées par sept garde-malades, veillent au bon fonctionnement de l’établissement et au soin des malades. L’établissement connaît de nombreux travaux d’agrandissement successifs, si bien qu’il compte 129 lits au début des années 1940.
En 1974, les Soeurs de la Providence cèdent l’institution au gouvernement du Québec. L’Hôpital de Lachine, comprenant également un centre d’hébergement et de soins de longue durée, est aujourd’hui affilié au Centre universitaire de santé McGill.
Crédit photo : St. Joseph’s Hospital, Collection Pierre Monette, BAnQ, [entre 1913 et 1930].
Adresse en 1921 : 11e avenue, Lachine
Friendly Home for Young Women and Babies
Autres appellations : Friendly Home Society
But : Maternité et crèche pour mères célibataires
Année de fondation : 1913
Description :
Fondée en 1913, la Friendly Home for Young Women and Babies, d’abord associée au Welcome Hall Mission, se donne pour mission d’assister les mères célibataires et de prendre en charge leurs enfants. La plupart des pensionnaires sont originaires des campagnes québécoises et ontariennes: elles ont fui vers la ville pour accoucher en toute discrétion et tenter d’éviter l'opprobre social lié à leur grossesse dite « illégitime ». Elles sont accueillies dans une petite maison de la rue Saint-Marc pour un court séjour suite à leur accouchement. Après quelques semaines à l’établissement, les femmes doivent quitter et confier leur bébé à l’institution. Une trentaine d’enfants y demeurent de manière permanente.
En plus de sa vocation d’assistance, l'œuvre demeure d’abord et avant tout une institution de rédemption morale: la prière, l'évangile et l’éducation religieuse marquent le quotidien des femmes et des enfants à l’institution. On souhaite que les mères prennent conscience des conséquences d’une grossesse hors mariage, dans l’espoir de réduire les risques de « récidive ». Pour cette raison, il est demandé aux jeunes mères d’assumer leur « responsabilité maternelle » en visitant l'œuvre deux fois par semaine. Lorsqu’elles en ont les moyens, elles doivent également défrayer des frais de garde pour leur enfant.
En mai 1921, la Friendly Home for Young Women and Babies est forcée de quitter ses locaux de la rue Saint-Marc et l’édifice est démoli. L'œuvre est logée temporairement dans une aile du Welcome Hall Mission, avant de s’établir dans un établissement de la rue Dorchester. En 1960, l’institution déménage au coin de Draper et Côte-Saint-Antoine, dans le quartier Notre-Dame-de-Grâce.
Crédit photo : Insurance plan of city of Montreal, Chas. E. Goad, 1919, BAnQ.
Adresse en 1921 : 51 Saint-Marc
Italian Young Men’s Christian Association
But : Aide et soutien aux immigrants italiens
Année de fondation : 1914
Description :
Dans la foulée de la Première Guerre mondiale, de nombreux réfugiés italiens quittent l'Europe, et tentent de migrer vers le Canada. L’Italian Young Men's Christian Association est fondée pour faire face à ce flot migratoire. Dans leurs petits locaux de la rue Sainte-Élizabeth, les membres de l’association accueillent les nouveaux arrivants, et leur offrent protection, assistance et conseils.
Adresse en 1921 : 156 Saint-Élizabeth
Immigration Detention Hospital
But : Refuge pour immigrants
Année de fondation : 1914
Description :
En 1906, une nouvelle loi fédérale interdit l’immigration à plusieurs groupes « d’indésirables », tels que les pauvres, les malades, les aliénés, les aveugles et les sourds. Cette loi accorde aux agents fédéraux des pouvoirs d’interner et de déportater ces individus « indésirables ». Pour ce faire, on ouvre en 1914 l’Hôpital de détention des immigrants. Cette institution de quatre étages est située à proximité de la gare Windsor. On y trouve d’immenses dortoirs dédiés aux migrants internés ou en attente de leur déportation, ainsi que quelques cellules au sous-sol.
Durant la Première Guerre mondiale, l’hôpital est un rouage important dans le système de répression des ressortissants de pays ennemis. Au terme du conflit, l’institution retourne à son rôle antérieur d’hébergement et d’internement temporaire des immigrants. Elle demeurera en activité jusqu’au début des années 1960.
Crédit photo : Immigration Detention Hospital, Montreal, Oct. 25, 1913, PA-053134, Library and Archives Canada.
Adresse en 1921 : 172 Saint-Antoine
Loyola Convalescent Home
But : Hôpital pour les convalescents
Année de fondation : 1914
Description :
La Loyola Convalescent Home est fondée en 1914 par un groupe de femmes catholiques anglophones: la Catholic Women’s League. L’institution a pour but d’héberger et de dispenser des soins de base aux malades en convalescence. On espère ainsi être en mesure de désengorger les hôpitaux, qui sont alors surpeuplés.
Durant ses 5 premières années d’existence, l'œuvre offre l’hospitalité à plus de 200 malades. La plupart d'entre eux sont des indigents hébergés gratuitement. Ceux qui en ont la capacité doivent effectuer, en échange du logis, des petits travaux d’entretien dans l’établissement.
Crédit photo : Insurance plan of city of Montreal, Chas. E. Goad, 1919, BAnQ.
Adresse en 1921 : 26 Overdale
Orphelinat Notre-Dame-de-Liesse
But : Orphelinat
Congrégation ou association : Soeurs Grises
Année de fondation : 1914
Description :
Depuis 1748, les Soeurs Grises accueillent des enfants à Saint-Mathieu, un orphelinat logé dans les locaux de leur Hôpital Général. Toutefois, alors que la demande d’assistance s'accroît et que la place vient à manquer à l’institution, elles prennent la décision d’ouvrir un nouvel établissement dédié entièrement aux soins des enfants. Le nouvel orphelinat est situé en retrait de l’effervescence urbaine, dans les champs de Ville Saint-Laurent. Il ouvre ses portes en 1914. On y accueille 330 orphelin.e.s, principalement d’origine canadienne-française, ainsi que quelques enfants autochtones. Certains d’entre eux y sont placés par leurs parents, tandis que d’autres sont des enfants « illégitimes », récoltés par les Soeurs Grises à leur naissance.
Quelle que soit leur situation, les jeunes hébergés à l’institution reçoivent une éducation catholique, et suivent leur cours primaire dans les locaux de l’orphelinat. Les jeunes filles y reçoivent également un enseignement ménager. Le séjour à l’orphelinat se termine lorsque les jeunes atteignent l’âge de 12 ans. Certains retournent alors dans leur famille, tandis que d’autres sont placés dans des institutions pour adolescent.e.s. Certaines filles sont également placées comme domestiques dans des familles aisées.
Grâce à l’aide financière d’Athanase David, alors secrétaire de la province de Québec, l’établissement bénéficie de travaux d’agrandissement en 1924. La crèche d’Youville, une œuvre dédiée au soin de nourrissons orphelins ou abandonnés, s’installe alors dans les locaux de Notre-Dame-de-Liesse.
Crédit photo : Construction – Côte de Liesse, 1913, Albums Massicotte, BAnQ.
Adresse en 1921 : Côte-de-Liesse, Ville Saint-Laurent
Refuge municipal Meurling
But : Refuge pour les sans-abri
Année de fondation : 1914
Description :
Grâce au don testamentaire de l’homme d’affaires Gustave Meurling, l’administration municipale de Montréal ouvre, en 1914, les portes du premier refuge de nuit public pour les hommes. Le refuge Meurling accueille quotidiennement quelques centaines de chômeurs, sans-abris et vagabonds de toutes origines. Bien qu’on y entre volontairement, le refuge Meurling s’apparente à une institution carcérale. Le refuge est conçu pour être suffisamment repoussant pour que les chômeurs ne s’y rendent qu’en dernier recours. L’horaire est strict, la surveillance constante, et l’intimité inexistante. Les pensionnaires doivent quitter les lieux à 7 h 45 tous les matins, pour aller tenter de trouver du travail.
En 1935, alors que la crise économique frappe durement Montréal, 654 hommes s’y entassent chaque soir dans deux dortoirs comptant chacun plus de 150 lits de fer superposés. L’alimentation du matin et du soir est rudimentaire : elle est composée de pain, de confitures et de café, en plus d’une ration de « bologna » tous les deux jours.
En 1956, le refuge Meurling déménage sur la rue Moreau, dans les locaux de l'ancien Hôpital civique pour varioleux. L’établissement, renommé Centre Préfontaine, demeurera en activité jusqu’en 1997. Durant l’été 2000, alors que Montréal fait face à une importante crise du logement, l’édifice sera occupé par une cinquantaine d’itinérant.e.s et de militant.e.s: le « squat » du Centre Préfontaine, visant à réclamer une intervention des pouvoirs publics en matière de droit au logement, se soldera par une intervention policière musclée.
Crédit photo : Entrée extérieur du refuge, 1933, Archives de la Ville de Montréal.
Adresse en 1921 : 335 Champs-de-Mars
Hebrew Maternity Hospital
But : Hôpital, soins de maternité
Année de fondation : 1915
Description :
En 1915, la philanthrope Mrs. Taube Kaplan organise une collecte de fonds afin d’acheter une petite maison sur la rue Cadieux, dans le but d’y ouvrir une maternité. Elle y fonde alors un lieu destiné à accompagner les mères nécessiteuses durant leur grossesse, leur accouchement, ainsi que durant les premières semaines de vie du nourrisson. En fournissant un meilleur encadrement médical aux mères, Mrs. Kaplan espère diminuer les risques de complication durant l’accouchement, et améliorer les chances de survie des mères comme des nourrissons. Lors de son ouverture, le petit hôpital dispose d’un dortoir de quatorze lits ainsi que d’une chambre privée.
L'œuvre est administrée par un conseil de sept médecins. Huit infirmières sont également embauchées pour y travailler à temps plein. Chaque année, l'institution assiste en moyenne 200 femmes miséreuses qui attendent un enfant. L’institution ferme ses portes en 1928.
Crédit photo : Dr. Felix Bernstein (in front), Dr. Isadore B. Hirshberg (rear) and unidentified nurses in front of the Hebrew Maternity Hospital in 1925, Archives de l’Hôpital général juif.
Adresse en 1921 : 890 Cadieux
Hôpital militaire Sainte-Anne
Autres appellations : Hôpital Sainte-Anne-de-Bellevue, Ste. Anne’s Military Hospital
But : Soigner les militaires.
Année de fondation : 1917
Description :
Durant la Première Guerre mondiale, les hôpitaux canadiens sont débordés par les soldats blessés qui reviennent du front. Pour faire face à la crise, le gouvernement Borden fait construire d’urgence neuf établissements dans les villes portuaires où affluent les malades. L’hôpital Sainte-Anne-de-Bellevue est l’un d’entre eux: construit en 1917 sur un terrain loué à l’Université McGill, il est doté de quatre pavillons et peut accueillir environ 350 patients. Il impressionne tout particulièrement en raison de ses équipements des plus modernes en chirurgie, qui permettent la reconstruction faciale des soldats défigurés par les éclats d’obus.
Durant la Seconde Guerre mondiale, des travaux d’agrandissement permettent de doubler la capacité d'accueil de l’hôpital. Après la guerre, l'établissement est pris en charge par le Ministère des anciens combattants. Un important département de psychiatrie se développe pour traiter les vétérans.
En 2016, l’hôpital est cédé au gouvernement du Québec et intégré au CIUSSS de l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal.
Crédit photo : St Annes’ Hospital, St Anne de Bellevue, Que., Collection Pierre Monette, entre 1926 et 1940?, BAnQ.
Adresse en 1921 : Garden City Ave., Sainte-Anne-de-Bellevue
Hôpital et dispensaire chinois de Montréal
But : Hôpital pour la communauté chinoise de Montréal
Année de fondation : 1918
Description :
En 1918, l’épidémie d’influenza, dite grippe espagnole, frappe durement le Québec. Pour faire face aux ravages que cause l’épidémie au sein de la communauté chinoise, Roméo Caillé, directeur de la Mission chinoise catholique à Montréal, jette les bases d’un nouvel hôpital. Aidé financièrement par le conseil municipal, il ouvre d’abord un dispensaire de fortune dans un local exigu de la rue Clark. Face à la demande grandissante d’assistance, l’institution manque rapidement d’espace. En 1920, elle emménage donc dans un hôpital permanent de 25 lits. Le nouvel établissement est financé grâce aux dons de membres éminents de la communauté chinoise. Deux infirmières sont embauchées à temps plein pour prendre soin des malades. Plusieurs fois par semaine, elles reçoivent la visite des Sœurs de l’Immaculée Conception. Ces dernières veillent à la catéchisation des patient.e.s.
Aujourd’hui localisé sur l’avenue Viger dans le quartier chinois, l’Hôpital Chinois de Montréal est toujours en activité. Il est affilié au Centre intégré universitaire du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal (CIUSSS).
Crédit photo : Deux religieuses posent devant la façade du nouveau local de l’hôpital chinois, 1920, Archives des Sœurs Missionnaires de l’Immaculée-Conception.
Adresse en 1921 : 76 Lagauchetière Ouest
School for Crippled Children
But : Institut pour enfants infirmes
Année de fondation : 1918
Description :
En 1918, un groupe de médecins et d’institutrices montréalais.e.s fonde une école dédiée à l’éducation des enfants protestants handicapés et infirmes. En plus de dispenser un enseignement primaire, l’institution assure l’encadrement moral et la formation religieuse des élèves. Autant que possible, les enfants sont également formés à un métier manuel adapté à leur condition. Les administrateurs de l’école espèrent ainsi s’assurer que, lorsqu’elles auront atteint l’âge adulte, leurs ouailles seront en mesure d’être autonomes financièrement. L’école est entièrement financée par la charité privée. Le repas du midi est offert gratuitement aux enfants. Durant sa première année d’activité, l’établissement reçoit une centaine d’élèves.
Crédit photo : School for Crippled Children circa 1920, Archives du Centre universitaire de santé McGill.
Adresse en 1921 : 45 Cedar
Children’s Bureau
But : Coordination du réseau protestant de charité destiné aux enfants
Année de fondation : 1919
Description :
En 1919, diverses organisations charitables dédiées à la prise en charge de l’enfance unissent leurs forces pour créer le Children’s Bureau. L’objectif du nouvel organisme est de coordonner les demandes d’aide en matière de prise en charge de l’enfance en difficulté. La création de cette nouvelle institution incarne l’avènement d’une nouvelle approche caritative, caractérisée par la professionnalisation du personnel ainsi que par la rationalisation des méthodes d’intervention. Au Children’s Bureau, l’évaluation des demandes est désormais réalisée par des travailleurs sociaux. Les enfants effectuent un court séjour dans une maison d’accueil où leur condition médicale et psychologique est examinée. Les jeunes sont ensuite placés dans l’institution jugée appropriée à leurs besoins.
Rapidement, les travailleurs sociaux affiliés à l'œuvre en viennent toutefois à privilégier le placement familial, afin de fournir aux enfants un environnement jugé plus sain que celui du réseau institutionnel. Dès 1920, le Children’s Bureau crée un programme de familles d’accueil rémunérées, une initiative qui engendrera de nombreux différends avec le réseau d'institutions traditionnelles.
L’organisme se préoccupe par ailleurs du sort des jeunes filles laissées à elles-mêmes à leur sortie de l’orphelinat ou d'autres institutions charitables. Le Children’s Bureau assure leur supervision jusqu’à l'âge de 16 ans et les aide à trouver un hébergement dans un foyer pour jeunes travailleuses.
En 1936, dans le cadre d’un large mouvement de réorganisation du réseau charitable protestant, le Children’s Bureau fusionne avec plusieurs autres associations œuvrant auprès des enfants. Ensemble, ces organismes fondent le Children’s Services Association (CSA).
Crédit photo : Insurance plan of city of Montreal, Chas. E. Goad, 1940, BAnQ.
Adresse en 1921 : 207 Sainte-Catherine Ouest
Hebrew Consumptive Aid Society
But : Hôpital pour les phtisiques
Année de fondation : 1919
Description :
Au tournant du XXe siècle, la tuberculose frappe durement Montréal. En 1906, pour venir en aide aux membres de la communauté juive qui sont atteint par cette maladie, des bénévoles juifs fondent l’Hebrew Consumptive Aid Society. L'œuvre est logée dans un petit local situé à l’angle des rues Sherbrooke et Saint-Laurent. Elle travaille en collaboration avec le Sanatorium du Mont Sinaï pour soulager les tuberculeux. L’association porte également secours aux familles des hommes qui, en raison de la maladie, sont incapables de subvenir aux besoins du ménage. Chaque année, l'œuvre soutient matériellement environ 200 familles.
Crédit photo : Insurance plan of city of Montreal, Chas. E. Goad, 1926, BAnQ.
Adresse en 1921 : 663 Saint-Laurent
Sanatorium Prévost
But : Asile pour névrosés
Année de fondation : 1919
Description :
En 1919, le docteur Albert Prévost, premier titulaire de la chaire de neurologie à Montréal, fait l’acquisition d’une maison spacieuse à Cartierville et y fonde le Sanatorium Prévost. Cet hôpital privé peut recevoir une dizaine de patients "névrosés". L'établissement paisible, en retrait de la ville, acceuille principalement des malades qui payent pour leur hospitalisation. Toutefois, le quart des lits est réservé pour des patient.e.s indigent.e.s, qui sont soignés gratuitement. En 1921, l’achat d’une seconde maison permet à l’établissement de doubler sa capacité d'accueil. Après la mort du Docteur Prévost en 1926, la garde-malade Charlotte Tassé reprend la charge de l’établissement. Elle demeurera à la tête de l’institution jusqu’en 1962.
Grâce à une subvention du Gouvernement du Québec, l’établissement entreprend en 1953 la construction d’un centre psychiatrique. L’institution dispose alors de 150 lits. À ce jour, l’Hôpital en santé mentale Albert-Prévost poursuit toujours sa vocation de soins psychiatriques.
Crédit photo : Sanatorium Prévost Inc., Cartierville, c.1920, BAnQ
Adresse en 1921 : 185 Gouin
Jewish Immigrant Aid Society
But : Soutien et aide aux immigrants de confession juive, principalement des réfugiés
Année de fondation : 1920
Description :
Dans la foulée de la Première Guerre mondiale, de nombreux réfugiés juifs quittent l'Europe, et tentent de migrer vers le Canada. Pour faire face à ce flot migratoire, le Canadian Jewish Congress fonde une association pour assister ces nouveaux arrivants. Les membres bénévoles de la Société se donnent pour mission d'accueillir les réfugiés directement dans les ports et dans les gares partout au Canada. Ils leur offrent protection, assistance et conseils. À leur arrivée au Canada, plusieurs réfugiés sont incarcérés dans des camps de détention pour migrants, ou sont menacés d’expulsion. La Jewish Immigrant Aid Society offre un support légal et administratif à ces individus.
Pour faciliter l’organisation des activités de la société, l’association s’installe en 1921 dans un établissement permanent sur la rue Notre-Dame, à Montréal. L’édifice comprend deux étages de dortoirs pouvant accueillir des migrants, un dispensaire et une salle à manger. Bien que l'œuvre établisse son quartier général à Montréal, elle continuera à avoir des ramifications partout dans le Dominion durant toutes les années 1920.
Crédit photo : Insurance plan of city of Montreal, Chas. E. Goad, 1919, BAnQ.
Adresse en 1921 : 725 Notre-Dame Ouest
Montreal Industrial Institute for Epileptics
But : Institut pour les épileptiques et les faibles d’esprit
Année de fondation : 1920
Description :
En 1920, quatre philanthropes montréalais et un médecin praticien, Arthur Morphy, fondent le Montreal Institute for Epileptics. L’hôpital, situé sur l’avenue du Parc, entend soigner et guérir les aliénés ainsi que les malades souffrant d’épilepsie. L'œuvre se dote également d’une mission éducative : l’institut souhaite former les malades à des métiers « adaptés à leur condition », afin que ceux-ci soient éventuellement en mesure de subvenir à leurs besoins de manière autonome.
Crédit photo : Atlas of the City of Montreal and vicinity, Chas. E. Goad, 1912, BAnQ.
Adresse en 1921 : 12 Parc