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Protestant Home for Friendless Women

Atlas of the City of Montreal and vicinity, Chas. E. Goad, 1881, BAnQ.

But : Refuge pour les femmes sans-abri

Année de fondation : 1876

Description :

Fondé en 1874, le Protestant Home for Friendless Women est un refuge dédié à accueillir et à secourir des femmes « tombées dans le vice ». Certaines d’entre elles sont des prostituées, tandis que d’autres sont institutionnalisées pour des problèmes d’alcoolisme. L’oeuvre sert notamment de maison de transition pour d’anciennes prisonnières condamnées pour prostitution ou intempérance. Celles-ci sont recrutées directement dans la prison pour femmes par la matrone de la maison. D’autres pensionnaires viennent quant à elles chercher asile à l’institution sur une base volontaire.

Durant sa première année d’activité, l’institution accueille 91 femmes, qu’elle tente de réformer afin de les amener à adopter un mode de vie plus conforme aux normes morales de l’époque. Pour être admises à l’institution, les pensionnaires doivent donc s’engager à y demeurer pour une période d’au moins un an, période jugée nécessaire pour achever leur « rééducation ». La rédemption des jeunes femmes passe par l’éducation religieuse, mais également par le travail: les pensionnaires occupent leurs journées en effectuant des travaux de blanchissage et de couture. C’est d’ailleurs grâce à ce travail non rémunéré que l'œuvre tire la moitié de son financement. Par ailleurs, l’internement en soi est considéré comme un outil de réforme: en les isolant au refuge, les administratrices de l'œuvre espèrent détourner les jeunes femmes des « influences néfastes » qui les mènent vers le vice. Pour la même raison, seules les femmes de moins de 30 ans sont admises à l’institution: les femmes plus âgées, considérées comme des « pêcheresses d’expérience », sont perçues comme de potentielles mauvaises influences pour les plus jeunes.

Crédit photo : Atlas of the City of Montreal and vicinity, Chas. E. Goad, 1881, BAnQ.

Adresse en 1881 : 97 Saint-Urbain