L’équipe tient à féliciter Sandrine Labelle et Marie-Laurence Raby, membres étudiantes, récipiendaires d’une bourse doctorale du Fonds de recherche du Québec–Culture et société.
Le projet de Sandrine Labelle (UQAM) s’intitule Volontaires canadien.ne.s à l’étranger : Organisation sociale du care et émergence du « phénomène ONG » (1960-1980). Il sera dirigé par Martin Petitclerc, directeur du CHRS. Dans le cadre de ce projet, Sandrine entend explorer la question du volontariat international durant les années 1960 et 1970, une période marquée par la multiplication des organisations non-gouvernementales (ONG) de coopération internationale. À travers l’étude des archives de l’Agence canadienne de développement international (ACDI), elle documentera le rôle que joue l’État canadien dans le déploiement et la structuration de ce réseau d’institutions.

Sandrine Labelle finalise présentement la rédaction d’un mémoire de maîtrise intitulé « La Voix des Femmes » : Pacifisme, internationalisme et résurgence féministe au Canada (1960-1971). À travers l’étude du mouvement pacifiste de « La Voix des Femmes », cette recherche s’intéresse à la manière dont des féministes canadiennes ont tenté de construire des coalitions politiques avec d’autres groupes de femmes à l’étranger. L’étude de ce projet internationaliste lui permet de se questionner sur la formation des solidarités politiques durant les années 1960 : elle analyse leur potentiel en tant que lieu d’échange et de solidarité, mais elle s’intéresse également aux importantes tensions que génère le projet de construction d’une « sororité globale ».
Pour sa part, Marie-Laurence Raby (ULaval) visera à mettre en lumière un pan peu étudié de l’historiographie québécoise, soit le mouvement de l’auto-santé féministe des années 1970-1980. Issu des consciousness raising groups, celui-ci vise la réappropriation de leur santé reproductive par les femmes par une meilleure connaissance de leur corps et une gestion autonome de leur santé. Au Québec, on voit naitre les premiers balbutiements de cette mouvance en 1968 avec la publication du Birth Control Handbook par un groupe d’étudiant.e.s de l’Université McGill, un pamphlet qui présente de l’information sur la contraception et les façons de se procurer un avortement (Desmarais, 2016). Marie-Laurence compte étudier les groupes québécois d’auto-santé féministes dans une perspective transnationale, en se concentrant toutefois sur la circulation des principes d’auto-santé au Québec, au Canada et aux États-Unis, bien que cette mouvance dépasse largement le cadre de l’Amérique du Nord.

Plus spécifiquement, sa thèse de doctorat se concentrera autour du projet épistémologique du mouvement d’auto-santé. Elle pose l’hypothèse que les groupes d’auto-santé féministes développent certaines spécificités liées à la fois aux caractéristiques – propres à chaque espace national – de leurs mouvements féministes, de leur organisation médicale et du rôle de leur État en santé, bien que les objectifs qu’ils partagent demeurent similaires.
Bon succès à Sandrine et Marie-Laurence dans le cadre de leurs études doctorales !