Louise Bienvenue, professeure au département d’histoire et de sciences politiques de l’Université de Sherbrooke, vient d’obtenir une subvention du Conseil de recherche en sciences humaines (CRSH) du Canada pour son projet intitulé Mémoire de mauvais garçons. Une enquête d’histoire orale auprès des anciens de Boscoville (1942-1997).
Pour mener à bien son projet, elle s’est entourée de Véronique Strimelle, professeure au département de criminologie de l’Université d’Ottawa, et de Steven High, professeur au département d’histoire de l’Université Concordia.
Ce projet d’histoire orale représente la deuxième et dernière phase d’une recherche sur l’internat de rééducation pour jeunes délinquants de Boscoville (1942-1997). Il vise à recueillir et à analyser la mémoire des pensionnaires et des éducateurs ayant vécu une expérience rééducative et institutionnelle qui a jalonné l’histoire de la protection des mineurs. Fondé modestement au début des années 1940, Boscoville se transforme au milieu de la décennie suivante en un espace thérapeutique moderne, appelé à devenir l’institution-phare du réseau québécois de prise en charge de la délinquance juvénile. Le centre s’impose comme le berceau d’une nouvelle discipline universitaire et d’une nouvelle pratique professionnelle – la psychoéducation – et jouit d’une réputation internationale. En son sein, les sciences de la psyché et de la pédagogie moderne sont mobilisées au profit du travail rééducatif. Sur le plan historique, cette approche thérapeutique axée sur le «vécu relationnel» consacre une rupture avec l’entreprise de disciplinarisation des mineurs initiée au milieu du 19e siècle au sein des écoles de réforme.
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