L’exposition « Déjouer la fatalité: pauvreté, familles, institutions » est désormais présentée de manière permanente au Morrin Centre, à Québec, dans la galerie supérieure du College Hall. Cette exposition est un peu différente de celles présentées à l’Écomusée du fiermonde en 2019-2020 et au Musée pop de Trois-Rivières en 2020, puisqu’elle se concentre sur la présentation d’institutions de la région de la ville de Québec. Ce projet, réalisé en collaboration avec l’Écomusée du fiermonde, est subventionné par Patrimoine Canada.
L’exposition « Déjouer la fatalité: pauvreté, familles, institutions » se penche sur l’institutionnalisation de la pauvreté au Québec entre 1840 et 1930. Dans une société libérale qui valorise l’initiative personnelle et la responsabilité individuelle, les inégalités sociales sont susceptibles d’être interprétées comme le reflet des mérites de chacun. Pourtant, la persistance de la pauvreté, au-delà de ses variations cycliques au fil du temps, démontre bien que nous avons affaire à un problème collectif qui révèle les fondements inégalitaires de l’organisation sociale. L’histoire de la société québécoise est profondément traversée par cet enjeu de justice sociale. Cette exposition porte sur le « moment institutionnel » de cette histoire. Entre le début du XIXe siècle et les années 1930, on assiste ici comme ailleurs au développement d’un imposant réseau d’institutions privées et publiques de prise en charge de la pauvreté, de la maladie et de la déviance: prisons, écoles de réforme, crèches, orphelinats, hospices, asiles, refuges, hôpitaux. Ces institutions, malgré leurs différences, participent à un même mouvement de recours à l’internement, donc de mise à l’écart volontaire ou contrainte des personnes les plus vulnérables.