Yuxi Liu (Ph.D. Histoire), qui a soutenu avec succès sa thèse de doctorat à l’automne dernier, est lauréate du Prix de la Fondation Jean-Charles-Bonenfant de l’Assemblée nationale du Québec 2020.
Sa thèse « Les relations transnationales entre le Québec et la Chine populaire (1960-1980) : acteurs, savoirs et représentations » a été dirigée par Martin Petitclerc, directeur du CHRS, et Yves Denechère, professeur d’histoire à l’Université d’Angers en France. Les Prix de la Fondation Jean-Charles-Bonenfant sont attribués aux étudiants et étudiantes ayant présenté une thèse de doctorat ou un mémoire de maîtrise portant sur la vie politique au Québec.
À propos de son projet doctoral :
Au Québec, l’intérêt pour la Chine populaire a émergé durant la première moitié des années 1960, et s’est développé au cours de la décennie suivante. Animés par des motivations diverses, un certain nombre d’individus et d’institutions se sont donné pour objectif de contribuer à véhiculer une meilleure image de la Chine au sein du peuple canadien et québécois. Ces acteurs se retrouvent au sein de l’université, des syndicats, des groupes maoïstes, des associations d’amitié et des médias. À travers divers prismes politiques, sociaux et culturels, ils ont appréhendé la Chine à leurs manières et développé de nombreuses interactions avec la société chinoise en amont, au-delà et en deçà des relations interétatiques. Ils ont ainsi façonné les représentations de ce pays dans les sphères universitaire, politique et sociale du Québec.
À travers l’étude de l’évolution, de la transmission et de la diffusion des perceptions et des connaissances de la Chine au Québec, cette thèse éclaire la circulation des personnes et des idées, de même que la contribution de la société civile québécoise à la « normalisation » des relations entre la Chine, le Canada et le Québec pendant la période 1960-1980. Cette dimension a été trop négligée par l’historiographie des relations internationales du Québec qui est principalement centrée sur l’action étatique et la politique étrangère. S’appuyant sur un corpus de sources étendu et en bonne partie inédit (en français, anglais et chinois), cette recherche apporte de nouvelles connaissances sur la constitution d’un savoir universitaire sur la Chine au Québec, sur les courants politiques québécois d’extrême-gauche, sur les réseaux transnationaux d’amitié avec la Chine, et, enfin, sur la politique étrangère de l’État québécois.
Soulignons que cette thèse sera publiée auprès des Presses de l’Université de Montréal cet automne.
Toute l’équipe tient à féliciter chaleureusement Yuxi pour cette distinction fort méritée!