Les 104 numéros du Bulletin du Regroupement des chercheurs-chercheures en histoire des travailleurs et travailleuses du Québec (RCHTQ)* sont maintenant disponibles sur le site internet du Centre d’histoire des régulations sociales (CHRS). Fondé en 1972, le RCHTQ a pris la décision en mai 2017 de mettre un terme à ses activités. C’est néanmoins quatre décennies de recherche en histoire ouvrière québécoise que le regroupement laisse en héritage. Dans le but de préserver ces travaux, le CHRS a donc pris l’initiative de les rendre disponibles. Pour l’occasion, l’historien Jacques Rouillard, un des principaux acteurs du RCHTQ au cours des années, nous a accordé une entrevue afin de rappeler l’histoire du Regroupement et de son Bulletin. Nous avons aussi profité de l’occasion pour faire état de la recherche en histoire ouvrière et du travail au Québec.
Jacques Rouillard est professeur émérite à la retraite du département d’histoire de l’Université de Montréal (1978-2015). Il est spécialiste de l’histoire des travailleuses et des travailleurs au Québec, particulièrement de l’histoire syndicale. Au cours de sa carrière, il a dirigé 31 mémoires de maîtrise dont 21 ont porté sur l’histoire syndicale et quatre des cinq thèses de doctorat qu’il a supervisées sont consacrées à ce champ de l’histoire. Il est aussi l’auteur de nombreuses publications sur l’histoire du mouvement syndical et ouvrier au Québec. Il travaille présentement à la rédaction avec un économiste d’un article sur l’évolution des salaires au Québec de 1940 à nos jours et à la publication d’une histoire du Conseil des métiers et du travail de Montréal de 1897 à 1930.
Propos recueillis par Benoit Marsan
Benoit Marsan : Pouvez-vous nous présenter le contexte de fondation du RCHTQ ?
Jacques Rouillard : À la fin des années 1960 et au début des années 1970, il y a un soudain intérêt pour l’histoire du Québec contemporain. Dans la foulée, on dénote chez les étudiantes et les étudiants universitaires et au sein du corps professoral un engouement pour l’histoire des travailleuses et des travailleurs. Ce champ de recherche a alors le vent dans les voiles. C’est lié au contexte de l’époque, notamment à celui de la Révolution tranquille et au développement du nationalisme québécois qui va amener les historiens et les historiennes à se spécialiser en histoire du Québec. Il s’agit d’une période d’effervescence sur le plan social qui est marquée par la contestation. On assiste alors à la radicalisation et à la politisation du mouvement syndical qui se manifeste par de nombreuses grèves, notamment dans le secteur public et parapublic. À l’époque, pour plusieurs, la classe ouvrière représente la principale force de changement social. L’actualité des années 1960 et 1970 influence grandement le champ de la recherche historique sur le Québec pendant cette période.
Jusqu’aux années 1960, il y a très peu de professeurs spécialisés en histoire canadienne dans les deux grands départements d’histoire au Québec, celui de l’Université Laval et de l’Université de Montréal. Les professeurs en histoire canadienne s’intéressent plutôt à l’histoire générale du Canada avec l’accent mis sur l’histoire du Canada français. Bien entendu, des professeurs offrent aussi des cours sur l’histoire de la Nouvelle-France et du Régime britannique, mais pas vraiment encore sur l’histoire du Québec. Il faut dire aussi que les historiens d’alors pensaient qu’on ne possédait pas assez de recul pour pouvoir étudier l’histoire récente. On laisse donc ce champ aux sociologues et aux politologues qui élaborent alors une interprétation de l’histoire du Québec au 20e siècle.
Sur le plan intellectuel, il y a aussi l’influence du marxisme dans les universités et plus particulièrement à l’Université du Québec à Montréal (UQAM) – qui est fondée en 1969 – et où se développe un intérêt marqué chez de jeunes professeurs pour l’étude de la classe ouvrière québécoise. À l’Université Laval et à l’Université de Montréal, ce n’est pas l’attrait du marxisme, mais plutôt l’émergence de l’histoire sociale et économique qui va déboucher sur l’histoire ouvrière. On cherche alors à comprendre comment les facteurs économiques servent de déterminants dans l’évolution des sociétés et mènent à la présence de groupes sociaux. Des historiens du Québec comme René Durocher à l’Université de Montréal et Jean Hamelin à Laval s’attelent à cette tâche à la fin des années 1960.
Lors de mes études à l’Université Laval, je faisais partie comme étudiant de l’équipe de recherche qui dépouillait les journaux pour le professeur Jean Hamelin. Par cette recherche, il se rend compte des nombreuses grèves et de l’importance des syndicats comme acteurs de la société québécoise à la fin du 19e siècle et au début du 20e siècle. Il va ainsi constater qu’au Québec, il y a un mouvement ouvrier important qui exerce une influence significative, au même titre que dans les autres sociétés nord-américaines. Ceci va contribuer, chez moi et d’autres, à remettre en question le concept de la Grande Noirceur, car on se rend compte que les travailleuses et les travailleurs canadiens-français s’organisent et luttent bien avant la grève de l’amiante en 1949.
C’est dans ce contexte que le RCHTQ est fondé le 10 juin 1972 à Montréal lors d’une rencontre à l’UQAM. Sont alors présents les professeurs Stanley B. Ryerson, Jacques Desrosiers et Robert Comeau, du département d’histoire de l’UQAM, et le professeur Jean Hamelin du département d’histoire de l’Université Laval. Il est accompagné de plusieurs de ses étudiants inscrits à la maîtrise. J’en faisais partie.
Dès le départ, le Regroupement se dote d’objectifs ambitieux. Bien entendu, le premier est de promouvoir la recherche en histoire des travailleuses et des travailleurs du Québec. S’ajoutent aussi à sa mission, le travail de conservation des archives, la publication d’un bulletin, l’organisation de séminaires et la création d’une collection aux Presses de l’Université du Québec. Le premier comité de direction du Regroupement est formé de Richard Desrosiers, Jean-Pierre Hardy et Stanley B. Ryerson. Quelques mois après sa fondation, le RCHTQ compte 33 membres. Il devient ainsi un des premiers groupes de recherche portant sur un domaine spécifique de l’histoire québécoise.
BM : Pouvez-vous nous présenter les principaux jalons de l’histoire du RCHTQ ?
JR : Le Bulletin du RCHTQ paraît pour la première fois en 1974. Le premier numéro est coordonné par James D. Thwaites, professeur à l’Université du Québec à Rimouski. Il va jouer un rôle important au sein du Regroupement, dont il est le président de 1973 à 1980. À l’origine, le Bulletin est publié trois fois par année. À partir de 1996, sa parution est ramenée à deux numéros. En 1987 s’ajoute la publication d’une collection intitulée « Études et documents » qui est sous la responsabilité de Jean-François Cardin, alors étudiant au département d’histoire de l’U de M. Le Regroupement publie 13 volumes, surtout tirés de mémoires de maîtrise d’étudiantes et d’étudiants. Le dernier volume est publié en 2001.
À partir de 1984, le RCHTQ organise un colloque annuel. Cet événement permet aux chercheuses et chercheurs, ainsi qu’aux étudiantes et aux étudiants de cycles supérieurs de présenter leurs travaux de recherche. Ces rencontres servent aussi à alimenter les numéros du Bulletin. On peut dire que les années 1970 et 1980 représentent l’âge d’or de notre équipe. Beaucoup d’étudiantes et d’étudiants s’intéressent alors à consacrer leur mémoire de maîtrise et leur thèse de doctorat à l’histoire du monde ouvrier québécois.
Par contre, un changement va survenir durant les années 1990 alors que le champ de recherche suscite moins d’enthousiasme. On peut constater le phénomène autant au sein du corps professoral que chez les nouvelles cohortes étudiantes. Ceci coïncide avec une diversification des intérêts de recherche, histoire des femmes, histoire de la famille, histoire urbaine, etc. et avec le déclin de l’histoire sociale, qui fait place à l’histoire culturelle et à l’histoire des idées. Au même moment, le mouvement syndical est sur la défensive et ne représente plus l’image de changement qu’il projetait au cours des années 1960 et 1970. Bien entendu, ce contexte exerce une influence sur le RCHTQ. Il devient alors de plus en plus difficile de trouver des articles pour le Bulletin. Les abonnements diminuent, ce qui occasionne un manque de ressources financières. De plus, plusieurs professeurs qui ont animé le Regroupement prennent éventuellement leur retraite et la relève est trop peu nombreuse pour assurer la pérennité de l’entreprise. Malgré tout, le RCHTQ réussi à publier deux numéros du Bulletin par année jusqu’en 2016.
BM : Quelle est l’importance de la contribution à la recherche du Bulletin du RCHTQ ?
JR : Il s’agit d’une énorme contribution pour l’histoire des travailleuses et des travailleurs au Québec. Dans les 104 numéros publiés au cours des années, on retrouve une somme impressionnante de connaissances et d’informations. Quiconque s’intéresse à l’histoire ouvrière au Québec devrait consulter l’index du Bulletin (1974-2004). On espère que l’index puisse être mis à jour jusqu’en 2016. Qu’il s’agisse de l’histoire d’une organisation syndicale en particulier, des questions sociales, des partis ouvriers, des mouvements de gauche ou encore des fonds d’archives en histoire ouvrière, on retrouve des textes sur une variété étonnante de sujets. Les articles vont beaucoup plus loin que de vagues travaux généraux basés sur des considérations idéologiques, comme on pouvait en retrouver dans les années 1960 et au début des années 1970. Ces articles sont le fruit de recherches effectuées par des historiennes et des historiens à partir des sources primaires contenues dans les journaux d’époque et les fonds d’archives. Appuyé sur des faits et des événements, il s’agit d’un travail produit par des personnes formées à la rigueur de la recherche historique.
Pour conclure, les recherches publiées dans ses pages taillent en pièce l’idée de la Grande noirceur, c’est-à-dire que le Québec se modernise seulement à partir des années 1950 et 1960. Cette idée était complètement fausse. Le dynamisme du mouvement ouvrier et du mouvement syndical québécois n’a rien à envier à ses voisins nord-américains. Les effectifs syndicaux évoluent à peu près au même rythme et le mouvement syndical est influencé par ce qui se passe au Canada anglais et aux États-Unis via l’expansion des syndicats internationaux qui dominent le mouvement le mouvement ouvrier jusqu’aux années 1970. Tout comme chez nos voisins, les centrales syndicales participent au débat social et influencent les politiques de l’État, et ce, bien avant les années 1950.
BM : En tant que chercheur et enseignant en histoire ouvrière et du travail, je constate que le champ semble être en perte de vitesse et de reconnaissance. C’est évident dans les universités québécoises, tout comme dans l’espace public, si on pense aux commémorations – le 150e anniversaire du Canada ou encore le 375e anniversaire de Montréal, par exemple – et dans l’actualité. Quel constat faites-vous de la situation et comment l’expliquez-vous ?
JR : Dans les années 1960 et 1970, par son dynamisme, le mouvement syndical est beaucoup plus présent dans les médias. La société québécoise se situe alors beaucoup plus à gauche sur l’échiquier politique. Les nombreuses grèves, notamment dans les secteurs publics et parapublics, ont pour effet de donner une plus grande visibilité au mouvement syndical. Avec la récession des années 1980 et la montée du néolibéralisme, le mouvement syndical est placé sur la défensive. Depuis, il consacre beaucoup de temps à la préservation de ses acquis au niveau de la négociation collective et sur le plan des politiques sociales. Bien qu’elles sont toujours très actives, et représentent un nombre important de travailleuses et de travailleurs, les organisations syndicales ont plus de mal à influencer l’orientation de la société vers une plus grande justice sociale.
Ce qui est très significatif de ce recul, c’est la disparition de l’idée de classe ouvrière, comme catégorie sociale et comme source d’analyse de la société. Cette notion est remplacée par le concept très vague de classe moyenne. C’est une catégorie imprécise qui comprend beaucoup de gens : autant des cadres que des personnes qui vivent du travail autonome, du petit commerce ou du travail salarié. Ce concept n’est pas basé sur un rapport social, mais strictement sur une échelle de revenus, ce qui, en fait, masque bien des différences sur le plan social. Pour preuve, tant le Parti québécois, le Parti libéral ou la Coalition avenir Québec peuvent se revendiquer d’être les défenseurs de la classe moyenne. Même les syndicats de nos jours utilisent cette expression pour représenter leurs membres alors qu’historiquement, ils ont toujours dit être les défenseurs de la classe ouvrière ou des travailleuses et des travailleurs salariés, c’est-à-dire des gens qui doivent vendre leur force de travail en échange d’un salaire.
Bien entendu, la classe ouvrière a changé de composition à travers le temps, mais il n’en demeure pas moins que le mouvement syndical représente de nos jours près d’un million de salariés au Québec. Il porte des revendications qui vont bien au-delà de la stricte défense des intérêts des personnes syndiquées. Cependant, du point de vue de l’analyse sociale, l’emploi du concept de classe moyenne fait en sorte que les travailleuses et les travailleurs salariés n’arrivent plus à se démarquer socialement. Il devient donc très difficile de distinguer leurs intérêts propres et leurs aspirations. C’est un reflet du désintérêt pour les personnes salariées, pour le syndicalisme et pour les mouvements de gauche.
BM : À partir d’un tel constat, est-ce que l’étude de l’histoire du travail et de la classe ouvrière a un avenir ? Si oui, quels défis entrevoyez-vous pour ce champ de recherche ?
JR : Dans les universités francophones québécoises, l’histoire ouvrière est plutôt moribonde à l’heure actuelle. Il reste toujours Martin Petitclerc, professeur au département d’histoire de l’UQAM et directeur du CHRS, qui mène des recherches et encadre des étudiantes et des étudiants de maîtrise et de doctorat sur le sujet. Avec Martin Robert, il va d’ailleurs publier prochainement un ouvrage sur l’histoire des lois spéciales au Québec. Il y a donc des étudiantes et des étudiants qui semblent toujours intéressés à l’histoire ouvrière à l’UQAM. Mais, il y a très peu de professeures et de professeurs qui s’en soucient ailleurs. S’il n’y a plus de cours et de recherches dans ce champ, et qu’en plus, les questions reliées au travail salarié se trouvent effacées de l’actualité, il devient difficile de piquer la curiosité des nouvelles cohortes étudiantes pour ce domaine de l’histoire. C’est un cercle vicieux : car s’il n’y a pas de préoccupations pour l’histoire des travailleuses et des travailleurs du côté étudiant, les universités n’engageront pas de spécialistes sur ce sujet. Bien entendu, je ne connais pas l’avenir, mais en ce moment, le constat est plutôt sombre.
Il faut quand même garder à l’esprit que l’évolution de la discipline historique est très liée à l’actualité, c’est-à-dire aux forces sociales qui se manifestent. Donc, les questions d’actualité déterminent dans une certaine mesure les questions de recherche que des choix de sujets aux études supérieures. Les orientations de recherche ont un caractère cyclique; il y a certains effets de mode. Par exemple, suite à la grève étudiante de 2012, il y a eu un regain d’intérêt pour l’histoire du mouvement étudiant. En ce moment, on parle beaucoup d’immigration, alors les étudiantes et les étudiants s’intéressent beaucoup plus à ce champ de l’histoire. Ou encore, un mouvement comme #MeToo donne un nouveau souffle à l’histoire des femmes comme le constate ma collègue Denyse Baillargeon au département d’histoire de l’Université de Montréal.
J’espère toujours que, face au néolibéralisme, il y ait une réaction d’opposition des salariés. Les salaires et le pouvoir d’achat des travailleuses et des travailleurs stagnent depuis environ 40 ans au Québec. Par exemple, si on compare le salaire minimum, en termes de pouvoir d’achat, il n’est pas plus élevé présentement qu’en 1980. Les salaires réels des syndiqués, même en tenant compte des avantages sociaux, n’ont pas augmenté depuis 1980. Si l’on observe son évolution depuis le début du 20e siècle, les données sont assez significatives. Pour la période allant de 1900 à 1940, le pouvoir d’achat de la classe ouvrière connait une augmentation de 60 à 70 %. Entre 1940 et 1980, il triple. Des années 1980 à nos jours, il est presque resté stagnant. Ceci prouve que les travailleuses et les travailleurs ne profitent plus de la croissance de l’économie et de la productivité. La richesse se concentre donc de plus en plus au sommet de la pyramide sociale. Les facteurs explicatifs sont multiples, mais c’est principalement la conséquence de l’abolition des barrières tarifaires et de la tertiarisation de l’économie dans le secteur privé, ce qui mène à des bas salaires et à la création d’emplois précaires. La syndicalisation est très difficile pour les travailleuses et les travailleurs précaires et le Code du travail n’est pas adapté à leur réalité.
En 2008, avec la récession économique, j’espérais un déplacement à gauche de l’échiquier politique qui permettrait de ramener les questions ouvrières dans l’actualité et de donner un nouveau souffle à leur étude. Malheureusement, ce n’est pas ce qui s’est produit et le courant néolibéral est toujours aussi dominant. Ce climat affecte grandement le mouvement syndical. Le militantisme est beaucoup moins présent. Le recrutement pour occuper des postes dans les instances syndicales est difficile et la participation des jeunes syndiqués n’est pas acquise. Les syndicats représentent toujours une force sociale importante au Québec, mais le militantisme des syndiqués doit s’affirmer pour redevenir une force de changement.
Cependant, quand on étudie l’histoire, il y a toujours des périodes d’accalmie sociale et d’autres moments de changements rapides. Par exemple, les organisations syndicales sont sur la défensive au cours des années 1920 et 1930. Puis, dans les années 1950, 1960 et 1970, elles passent à l’offensive. Par la suite, les années 1980 sont témoins d’une période d’accalmie au moment où l’échiquier politique se déplace à droite. C’est dire que tout peut éventuellement changer quoique, je ne vois pas un grand bouleversement se profiler à court terme.
En ce qui a trait à l’histoire ouvrière, tout n’est pas perdu. Le Centre d’histoire et d’archives du travail (CHAT) a été fondé il y a trois ans. Il réunit des militants syndicaux à la retraite, des archivistes du mouvement syndical et quelques profs universitaires retraités. Un de ses objectifs est de réunir des archives syndicales afin de les conserver et de rendre possible leur consultation pour la production de travaux historiques. Un autre but est d’effectuer un travail d’éducation auprès des syndicats sur l’importance de leurs archives et de leur histoire comme outils de conscientisation et de mobilisation des membres. Dans une certaine mesure, on peut dire que le CHAT poursuit le travail amorcé par le RCHTQ au cours de ses 45 ans d’histoire.
* Pour plus d’informations sur l’origine et l’histoire du RCHTQ, consultez le texte de Jacques Rouillard dans le dernier numéro du Bulletin : « Plus de quarante ans d’histoire du RCHTQ et du Bulletin du RCHTQ (1972-2017) », vol. 42, 2, automne 2016, p. 4-11.